Éditions du 18 avril 2002

Booker Mercier

 

Bonjour à tous et nous voici maintenant rendus à une autre édition du Bottom Line, rédigé par nul autre que Le Prof lui-même. Encore une fois, cette chronique vous captivera sûrement plus qu'une soirée de jeu à MonkeyBall sur Gamecube ou bien le Heel Fan Judgment ou pire encore, un défi de Dark Spy. Alors là-dessus, let's go.

Ce n'est pas un secret pour personne, nombreux étaient les sceptiques face au succès du draft de la WWF. Certains, comme moi, auraient plutôt préféré garder la WCW ouverte lorsque Vince McMahon l'a acheté et ainsi y appointer quelqu'un (Shane McMahon est un excellent exemple) pour s'en occuper point de vue histoire. Cela aurait été la solution idéale. Mais par contre, on ne peut pas dire jusqu'à date que le draft est un échec. Bien que le Raw de cette semaine était soporifique, les cotes d'écoute sont quand même là. Je n'apprendrai rien à personne si je dis que la division du roster sert à donner des chances à des lutteurs de se démarquer. Par contre, on a dû séparer des équipes et briser quelques bonnes histoires qui auraient été intéressantes à voir pour Backlash (je pense à un combat Rock/Hogan vs NWO). Si quelqu'un a réellement su écarquiller les yeux, quoi qu'on en dise, c'est Bubba Ray Dudley.

A priori, Bubba Ray Dudley est un lutteur d'équipe. Comme l'a été Booker T et Scott Steiner avant lui. Lui et son frère D'Von ont formé probablement l'équipe la plus dominante de l'industrie après les Road Warriors et les Steiner Brothers. Bubba et D'Von ont été 8 fois champions de la ECW, 6 fois champions de la WWF et 1 fois champions de la WCW. 15 titres au total. Si quelqu'un réussit à me trouver une équipe qui a remporté plus de titres que les Dudleyz, je vénère Dark Spy pour le reste de mes jours. Ce qui est le plus notable dans une équipe, c'est qu'un des membres de l'équipe est plus prédominant que l'autre. Chez les Steiners, c'est Scott Steiner qui faisait la force de l'équipe. Chez Harlem Heat, Booker T était celui qui avait le plus de potentiel. Dans la Hart Foundation, Bret Hart était de loin celui qui faisait la différence dans l'équipe. Dans les British Bulldogs, bien que Dynamite Kid était tout un lutteur, Davey Boy Smith me semblait celui à l'avant-plan. Chez les Hardy Boyz, c'est Jeff Hardy qui obtient le plus de visibilité. Vous remarquerez qu'ici, tous les lutteurs que j'ai nommé ont eu modérément ou beaucoup de succès en solo. Bubba Ray Dudley peut être classé facilement dans cette catégorie.

La raison en est fort simple : tous les lutteurs nommés plus haut ont un meilleur potentiel de développement de leur gimmick. Rappelez-vous la première fois que nous avons vu les Dudley Boyz à la WWF. Souvenez-vous du temps où Bubba Ray nous disait : " WE ARE THE D-D-D-D-D (Taloche en arrière de la tête par D'Von) DUDLEY BOYZ!!! " Moi, je me rappelle d'avoir ri aux éclats la première fois que j'ai entendu ça. J'avais entendu parler des Dudleyz du temps de la ECW mais c'est la première fois que j'entendais une promo venant d'eux. Les Dudleyz ont ensuite évolué et on a vu un changement d'attitude de leur part. Est venu ensuite l'époque où Bubba Ray et D'Von nous ont sorti le fameux " WAZZZZAAAAAAAAAA " des célèbres pubs de Budweiser. Que de beaux moments que les Dudleyz nous ont offert. Je dis les Dudleyz mais surtout Bubba Ray car c'est celui qui a été l'élément déclencheur de l'engouement qui s'est fait pour les Dudley Boyz à la WWF. Je ne dis pas ici que D'Von a passé inaperçu mais si nous demandons aux fans de nommer un membre des Dudley Boyz, la plupart vous répondront Bubba Ray. Les Dudley Boyz auraient pu sombrer dans l'oubli mais Vince McMahon avait toujours un petit quelque chose à attribuer aux Dudleyz, qui ont fait en sorte que leur popularité augmentait sensiblement, voire ici tout ce que j'ai nommé plus haut.

Le draft de la WWF aurait pu être fatal aux Dudley Boyz. On se le cachera pas, j'suis sûr que Heel Fan Lord devait faire le ver de terre lorsqu'il a vu le draft. Même moi était sceptique face au draft, surtout quant à savoir ce qui allait advenir des Dudleyz et de APA, désormais qu'ils sont séparés. Par contre, après 2 semaines des débuts officiels de chaque " brand ", on peut affirmer avec certitude que le résultat a été moins catastrophique que nous le croyions. Surtout pour Bubba Ray Dudley qui a réussi à vaincre Raven pour remporter le titre hardcore de la WWF. Cela est une belle marque de confiance faite par Vince à Bubba Ray. Il est assez confiant que Bubba Ray sera en mesure de pouvoir aller chercher assez de " heat " de la part des fans pour être établi comme un des meilleurs lutteurs de la division Raw. Et en effet, en regardant le tout, on constate que Bubba Ray Dudley est parmi les meilleurs de la division Raw. Je me rappelle d'une conversation que j'ai eu avec Mr. Onu il y a de cela peu de temps et nous discutions du draft. D'autres personnes discutaient avec nous et Bubba Ray Dudley est venu sur le sujet. Mr. Onu nous a dit : " Donnez du temps d'antenne et un micro à Bubba Ray Dudley et il fera un excellent heel. " Vrai. Sauf que présentement, on nous le projette plutôt comme face. Mais peu importe de quelle façon on nous présente Bubba Ray Dudley à la télé, on est voué au succès et je m'explique.

On pourrait presque comparer Bubba Ray Dudley au Mini-Wheats (que je vois pas Marc Rivet me faire une joke plate sur ma grandeur s'il lit cette chronique J). Bubba a un côté drôle et givré, c'est-à-dire " face ". On pense au fameux " WAZZZAAAAAA " ou bien juste à Raw lundi dernier lorsqu'il dansait comme un pitre devant Booker T (le seul moment divertissant du Raw du 8 avril). Il a également un côté sérieux, celui exploité en tant que heel. Lorsque leur priorité était que leurs adversaires " taste the wood ", pardonnez-moi l'expression. Ce côté exploité lorsque Terri, Lita, Tori, Trish et Stacy ont tous passé à travers une table. Ce côté explosif qui a fait des Dudleyz l'équipe la plus redoutable de l'industrie. Bubba Ray est capable de se servir des deux faces des Dudley Boyz en solo. Peut-être ne pourra-t-il jamais remporter le championnat incontesté de la WWF. Mais Bubba Ray Dudley pourrait facilement devenir un joueur d'impact de la division Raw, comme cela semble se dessiner pour Bradshaw.

Bubba Ray Dudley a maintenant cartes sur table pour pouvoir s'établir en tant que lutteur solo à la WWF, division Raw bien sûr. En tant que champion Hardcore et une victoire sur Booker T lundi dernier, Bubba Ray prouve hors de tout doute qu'il n'est pas à négliger dans la division Raw. Peut-être que D'Von n'est plus avec lui mais n'empêche que Bubba Ray n'a plus besoin de crier : " D'VON, GET THE TABLES! " Il le fait lui-même et le résultat en est tout aussi efficace. On se rappelle tous du dernier commandement des Dudleyz qui disaient : " Thou shalt not mess with the Dudleyz ". Mais désormais, il faudra plutôt dire aux lutteurs de la division Raw : " Thou shalt not mess with Bubba "

C'est là-dessus que je conclue cette troisième chronique du Bottom Line. On se revoie la semaine prochaine….And that is the Bottom Line.

 

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Bonjour à vous tous alors que Backlash approche à grands pas!!! Êtes-vous prêts pour le duel Triple H-Hollywood Hulk Hogan? Pour celui entre Steve Austin et l'Undertaker? Moi oui! Il y a également Spring Blast, PPV de la CCW samedi soir. Avec comme évènements principaux le championnat de la CCW disputé entre Sunny War Cloud et The Doom ainsi que un Royal Rumble comprenant 22 lutteurs pour le titre d'aspirant #1 au championnat poids-lourds. Encore un autre sujet intéressant cette semaine, surtout pour nous les gars, alors sans plus tarder, let's go!!!

S'il existe une division dans le monde de la lutte qui ne semble intéresser personne, c'est bien la division féminine. Il y a un demi-siècle, cette division était presque aussi prestigieuse que la division masculine. De grands noms de la lutte féminine ont régné en reine au sommet de la montagne : la plus grande d'entre tous, Fabulous Moolah, Wendi Richter, Sherri Martel, Candi Divine, des noms qui ne vous disent absolument rien mais comme je suis le Prof, que ma tâche est de vous apprendre et que vous êtes tous des ignorants à mes yeux, je m'en contre-fiche. Aujourd'hui, qu'avons-nous : Trish Stratus? Ivory? Stacy Keibler? Torrie Wilson? Terri Runnels? STEPHANIE MCMAHON??? MAIS QU'EST-IL ADVENU DU SPORT, BÂTARD??? Heureusement pour les fans de la belle lutte, la division féminine compte quelques bonnes lutteuses : Jazz (bien qu'elle ait l'air d'un transsexuel non avoué, il faut admettre qu'elle est une bonne lutteuse), Lita, Jacqueline, Trish Stratus peut être classée dans cette catégorie car elle s'améliore constamment. Ce dimanche à Backlash, le championnat féminin de la WWF sera disputé entre la championne actuelle, Jazz et celle à qui elle a ravi la ceinture, Trish Stratus. Cependant, ô scandale, une lutteuse ne fait pas partie du combat (du moins, pas au moment où j'écris ces lignes)! Cette lutteuse, Trish Stratus l'a vaincu à Raw lundi en utilisant une méthode heel vieille comme le monde, c'est-à-dire le pognage de bobettes. Cette lutteuse, c'est Molly Holly.

D'abord, comme d'habitude, un petit cours d'histoire pour ceux qui croient que Molly Holly est une nouvelle venue. HIN HIN, comme dirait notre bon vieux Stone Cold. Ceux qui ont suivi la WCW il y a de cela quelques années l'auront peut-être déjà vu à la télé. Molly Holly a fait ses débuts sous le nom de Miss Madness, faisant partie des " Macho Girls ", qui accompagnaient " Macho Man " Randy Savage au ring (les filles avaient joué un rôle déterminant dans une partie de la feud entre Kevin Nash, champion de la WCW à l'époque, et Randy Savage). Par la suite, lorsque Savage disparut de la carte, Miss Madness travailla en solo sous le nom de Mona. On tenta, je pèse sur le mot " tenta ", d'implanter une division féminine à la WCW qui tournait autour de Madusa, Asya (une piètre copie de Chyna) et de la grosse Bertha Faye, OUI, vous avez bien lu, Bertha Faye, mais qui luttait sous un autre nom, Rhonda Singh. Même Daffney, " blonde " de David Flair (qui a obtenu dernièrement un contrat d'essai à la WWF) et Tammy Lynn Sytch (Sunny) en faisaient parti. Mais on voyait clairement qu'une lutteuse talentueuse comme Molly ou Mona (bâtard, ça devient mêlant) ne pouvait réussir dans une division où il n'y avait même pas de ceinture féminine et que les filles servaient plus de catins que d'autre chose. Résultat : il fallut peu de temps avant que Mona soit relégué aux oubliettes à la WCW. C'est au début de l'hiver 2000 que Molly Holly fait son apparition sur nos écrans de la WWF en tant que cousine de l'imprévisible duo de Crash et Hardcore Holly. On lui donna la même personnalité que Crash et vint un temps où Molly et Crash furent inséparables. Par la suite vint l'angle cuuuuuuuuuuuute selon une personne dont je tairai le nom pour protéger les âmes pures de Molly et de Spike qui tombent amoureux l'un de l'autre. Voyant que les fans se sont quelque peu lassés de cet angle, on décide de faire de Molly l'assistante de The Hurricane (Shane Helms). Molly Holly devient alors Mighty Molly. C'est probablement dans cette lignée que Mighty Molly remporta le plus de succès, devenant même championne Hardcore jusqu'à ce que Christian lui calisse une porte en pleine face pour lui prendre le titre.

Ce qui est surprenant, c'est qu'une lutteuse si douée n'ait jamais eu la strap de la WWF! Regardez tous les noms qui ont eu le titre féminin parmi le roster de la WWF actuel : Stephanie McMahon (non mais quelle farce de mauvais goût), Ivory, Jacqueline, Lita, Trish Stratus, Jazz. Bâtard, même Debra l'a déjà eu! Comment se fait-il que Molly Holly ne l'ait pas eu encore? Peut-être y a-t-il une raison fort intéressante que peu d'entre vous ayez remarqué : dites-moi, outre Jazz, combien de fois avez-vous Molly Holly dans un Evening Gown Match ou un Bra & Panties Match, hein? C'est ce que je pensais….Molly l'avoue elle-même dans le magazine spécial des Divas de la WWF : elle n'aime pas trop montrer son corps. Serait-ce une raison subtile pour laquelle Molly n'a jamais eu la ceinture féminine? En sachant que Vince McMahon se sert surtout de la division féminine pour la partie " entertainment " de l'expression " sports entertainment ", il ne serait pas surprenant que certains désaccords de Molly aient fait en sorte qu'elle ne porte pas la strap féminine autour de la taille. Ou peut-être est-ce parce qu'elle est moins jolie que les Stacy Keibler ou Torrie Wilson? Les Lita ou Trish Stratus? Come on! Si on compare Molly à Jacqueline, Ivory ou Jazz (j'en frémis à chaque fois que je prononce son nom), Molly est une déesse! Cependant, si tout vient qu'à changer dans le cas de Molly, ce ne sera pas le fruit du hasard. En fait, nous pourrions voir Molly Holly avec le titre féminin autour de la taille bien plus vite que nous ne le croyions….

Vince McMahon est un génie du sports entertainment, tous le savent bien, au nombre de fois que nous l'avons entendu. En fait, les reproches sur le fait que Molly n'est pas assez " féminine " pour capter l'attention des fans masculins de la WWF ne datent pas d'hier. Outre Vince, plusieurs spécialistes de la lutte, dont Dave Meltzer et Dave Scherer, ont critiqué le fait que le corps de Molly ne pourrait pas autant lui rapporter un succès aussi vif que ceux de Lita ou de Trish, à l'heure actuelle. Par contre, le heel turn que Vince a donné à Molly permettra à cette dernière de se servir de ces critiques à son avantage. Si vous avez regardé Raw au cours des dernières semaines, vous avez remarqué que Molly se vante à quel point elle, comparativement à Terri Runnels ou Trish Stratus, est pure et 100% naturelle. C'est sur cette particularité de la nouvelle gimmick de Molly que celle-ci et bien sûr, Vince McMahon, jouera pour obtenir le succès. Jusqu'à maintenant, votre humble chroniqueur vous avouera que cette storyline impliquant Molly et Trish est probablement l'une des meilleures ces temps-ci et qu'elle capte plus mon attention que ce que j'entends autour de la feud Triple H-Hulk Hogan ou bien même Austin-Taker. Pourquoi? Parce que ce qui pourrait facilement faire l'objet d'un " shoot " de la part de Molly, comme cela a été fait par Paul Heyman lors du dernier Smackdown avant Survivor Series 2001, se retrouve maintenant en une storyline qui pourrait et pourra amener Molly Holly à la conquête du titre féminin. Au lieu de se plaindre de son utilisation et de faire comme d'autres lutteurs le font en coulisses, c'est-à-dire, se lamenter d'avoir peu de temps d'antenne, elle prend chaque chose en son temps et saisit l'occasion qu'elle à chacune de ses apparitions et gravit au fur et à mesure que les semaines avancent. Cela a pris du temps avant que Trish Stratus gravisse les échelons. Je sais que j'ai souvent cité Trish Stratus en exemple lors de cette chronique mais si nous regardons le bout de chemin qu'elle a parcouru, de simple parure qui n'avait qu'un Bulldog comme move à ce qu'elle est devenu aujourd'hui, en une lutteuse accomplie, je crois que Stratus est un bon exemple. Mais la comparaison s'arrête là. Selon moi, je pense que Molly devrait affronter Jazz à Backlash et non, Trish. Je pense qu'il serait plutôt préférable que Trish affronte Molly en tant qu'aspirante au titre que détiendrait Molly. Cela permettra non seulement à Trish, de probablement devenir la face #1 de la division féminine (puisqu'il semble que la direction de la WWF préfère garder Lita comme simple manager des Hardyz ces temps-ci) alors que Molly Holly s'établirait comme championne féminine de haut niveau et par le fait même, hausserait son niveau de crédibilité comme heel.

Malgré tout, je sens que la WWF est sur la bonne voie avec Molly Holly. On semble enfin tasser la mentalité de la WWF avec les femmes et on donne la chance aux lutteuses qui savent lutter. Bientôt, Molly aura de la compétition car s'ajouteront à elle, Kim Nielsen et Dawn Marie, deux filles qui ont une bonne expérience en tant que lutteuse. D'ici quelques mois, avec Molly Holly en tête, la division féminine risque de devenir beaucoup plus qu'une division bouche-trou pour le temps d'antenne car enfin, nous aurons droit à de la bonne lutte!

Et voilà, cela conclue le Bottom Line de cette semaine. Je vais voir Backlash cette semaine et je vous en fait un résumé au début de la semaine prochaine. On se revoit dans une semaine….and that is the Bottom Line.