Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations
Écrit la même année que La société du spectacle, Traité de savoir-vivre reprend les mêmes thèses que Debord, si ce n’est que l’écriture de Vaneigem est plus proche de la prose poétique, plus violente et désespérée :
Une égale carence frappe les civilisations non industrielles, ou l’on meurt encore de faim, et les civilisations automatisées, ou l’on meurt déjà d’ennui. Tout paradis est artificiel. Riche en dépit des tabous et des rites, la vie d’un Trobriandais est à la merci d ‘une épidémie de variole ; pauvre en dépit du confort, la vie d’un Suédois moyen est à la merci du suicide et du mal de survie. (Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations, chapitre 9, sur Internet : http://www-biol.univ-mrs.fr/~bech/d-traite/traite-9.html)Vaneigem utilise des contrastes choquant voir amusant pour aguicher la curiosité du lecteur, en quelque sorte, il nous offre une version plus facile à digérer que celle du grand théoricien Debord. Pour la note biographique, il faut souligner que Vaneigem a fait partie de l’ancienne garde des situationnistes, il était responsable de la revue Internationale Situationniste jusqu’en novembre 1970, date à laquelle il démissionna de son poste et quitta définitivement l’aventure situationniste.