This is the
poems bit.
I tried to
select some of my favourite French poetry here for you.
You can find
poets such as Pierre de Ronsard, Arthur Rimbaud, Charles Baudelaire,
Victor Hugo,
Jacques Brel (songwriter, but in my opinion a poet as well) and many more.....
Coming soon.......German
and English poetry....
Amours de Marie, II,
4
Comme on voit, sur la branche,
au mois de mai, la rose
En sa belle jeunesse, en
sa première fleur,
Rendre le ciel jaloux de
sa vive couleur,
Quand l´aube, de ses
pleurs, au point du jour l´arrose;
La Grâce dans sa feuille,
et l´Amour se repose,
Embaumant les jardins et
les arbres d´odeur;
Mais, battue ou de pluie
ou d´excessive ardeur,
Languissante, elle meurt,
feuille à feuille déclose;
Ainsi, en ta première
et jeune nouveauté,
Quand la terre et le ciel
honoraient ta beauté,
La Parque t´a tuée,
et cendre tu reposes.
Pour obsèques recois
mes larmes et mes pleurs,
Ce vase plein de lait, ce
panier plein de fleur,
Afin que, vif et mort, ton
corps ne soit que de roses.
Victor Hugo
Demain, dès l´aube
Demain, dès l´aube,
à l´ heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois - tu, je
sais que tu m´attends.
J´irai par la forêt,
j´irai par la montagne.
Je ne puis demeurer pour
longtemps.
Je marcherais les yeux fixés
sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors,
sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé,
les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi
sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l´or
du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant
vers Harfleur,
Et quand j´arriverai,
je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et
de bruyères en fleur.
Charles Baudelaire
La mort des amants (Les
fleurs du mal)
Nous aurons des lits pleins
d´odeurs légères,
Des divans profonds comme
des tombeaux,
Et d´étranges
fleurs sur des étagères,
Écloses pour nous
sous des cieux plus beaux.
Usant à l´envi
leur chaleurs dernières,
Nos deux coeurs seront deux
vastes flambeaux,
Qui réfléchiront
leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces
mirroir jumeaux.
Un soir fait de roses et de
bleu mystique,
Nous échangerons un
éclair unique,
Comme un long sanglot, tout
chargé d´adieux;
Et plus tard un Ange, entrouvrant
les portes,
Viendra ranimer, fidèle
et joyeux,
Les miroirs ternis et les
flammes mortes.
Théodore de Banville
Le Thé
Miss Ellen, versez - moi le
Thé
Dans la belle tasse chinoise,
Où des poissons d´or
cherchent noise
Au monstre rose épouvanté.
J´aime la folle cruauté
Des chimères qu´on
apprivoise:
Miss Ellen, versez - moi
le Thé
Dans la belle tasse chinoise.
Là sous un ciel rouge
irrité,
Une dame fière et
sournoise
Montre en ses longs yeux
de turqoise
L´extase et la naivité:
Miss Ellen, versez - moi
le Thé.
Paul Verlaine
La lune blanche
Luit dans le bois;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée...
Ô bien - aimée.
L´étang reflète,
Profond mirroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure...
Rêvons, c´est l´heure.
Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l´astre irise...
C´est l´heure exquise.
Germain Nouveau
Le baiser
Comme une ville qui s´allume
Et que le vent vient d´embraser,
Tout mon coeur brûle
et se consume,
J´ai soif, oh! j´ai
soif d´un baiser.
Baiser de la bouche et des
lèvres
Où notre amour vient
se poser,
Plein de délices et
de fièvres,
Ah! j´ai soif, j´ai
soif d´un baiser!
Baiser multiplié que
l´homme
Ne pourra jamais épuiser,
Ô toi, que tout mon
être nomme,
J´ai soif, oui, j´ai
soif d´un baiser.
Fruit doux où la lèvre
s´amuse,
Beau fruit qui rit de s´écraser,
Qu´il se donne ou qu´il
se refuse,
Je veux vivre pour ce baiser.
Baiser d´amour qui règne
et sonne
Au coeur battant à
se briser,
Qu´il se refuse ou
qu´il se donne,
Je veux mourir de ce baiser.
Arthur Rimbaud
Sensation
Par les soirs bleus d´été,
j´irais dans les sentiers,
Picoté par les blés,
fouler l´herbe menue:
Rêveur, j´en
sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner
ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne
penserai rien:
Mais l´amour infini
me montera dans l´âme,
Et j´irai loin, bien
loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux
comme avec une femme.
Ophélie, I
Sur l´onde calme et
noir où dorment les étoiles
La blanche Ophélia
flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement,
couchée en ses longs voiles...
- On etend dans les bois
lointains des hallalis.
Voici plus de milles ans que
la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc,
sur le long fleuve noir;
Voici plus de milles as que
sa douce folie
Murmure sa romance à
la brise du soir.
le vent baise ses seins et
déploie en corolle
Ses grands voiles bercés
mollement par les eaux;
Les saules frissonants pleurent
sur son épaule,
Sur son grand front rêveur
s´inclinent les roseaux.
Les nénuphars froissés
soupirent autour d´elle;
Elle éveille parfois,
dans un aune qui dort,
Quelque nid, d´où
s´échappe un petit frisson d´aile:
- Un chant mystérieux
tombe des astres d´or.
Jacques Prévert
Déjeuner du matin
Il a mis le café
Dans la tasse
Il a mis le lait
Dans la tasse de café
Il a mis le sucre
Dans le café au lait
Avec la petite cuillière
Il a tourné
Il a bu le café au
lait
Et il a reposé la
tasse
Sans me parler
Il a allumé
Une cigarette
Il a fait des ronds
Avec la fumée
Il a mis les cendres
Dans le cendrier
Sans me parler
Sans me regarder
Il s´est levé
Il a mis
Son chapeau sur sa tête
Il a mis son manteau de pluie
Parce qu´il pleuvait
Et il est parti
Sous la pluie
Sans une parole
Sans me regarder
Et moi j ´ai pris
Ma tête dans ma main
Et j´ai pleuré.
Alfred Wolfenstein
Das Herz
Vergessen lag das Herz in
unsrer Brust,
Wie lang! Ein Kiesel in des
Willens Lust,
Nur mit wasserkühlen
spiegelnden Händen
Manchmal berührt, unbewußt.
Einsiedlerisch in sich geschweift
so klein,
Nicht nötig für
den lückenlosen Stein
Der großen Stadt und
für den stählernen Geldthron,
In spitzes Rad griff volles
Herz nicht ein.
Doch einmal endet der entseelte
Lauf,
Nie steigt aus der Umwelt
Licht herauf,
Was uns umscheint, ist Himmel
nie! Der Morgen
Bricht innen aus dem Menschen
auf -
Das Herz - das schmal wie
eine Sonne brennt,
Doch Sterne rings nach seinen
Straheln nennt,
Das kleine Herz blickt unermeßlich
Aus seiner Menschenseele
Firmament!
O Stirn, das Zeichen dieses
Herzen trag,
Gedanken, tiefer hallt von
seinem Schlag,
Das Herz wird die gewaltige
Einheit innen!
Im Weltall leuchtets als
des Menschen Tag.