L'Aretin (1492-1556)

Les Priapées

EXTRAIT  : (L'extrait repris ici vient de : Pour tout l’amour des hommes : Anthologie de l’homosexualité dans la littérature : III – XVIe siècle de Michel Larivière.)

Le texte en bleu est le passage repris dans l'anthologie de de Saintonge

 

..Retournant quelquefois au lieu où j’avais vu Frédéric prendre ce plaisir seul et où j’espérais toujours le revoir encore, je le vis avec un autre très beau garçon se baisant l’un et l’autre et s’embrassant étroitement. En attendant la fin de cette fête, j’entendis qu’ils se disaient l’un à l’autre : toi, fais le premier. Puis il me sembla qu’ils s’accordèrent car le jeune homme s’appuya des mains sur la chaise, ayant la tête sur le coussin ; après quoi Frédéric lui troussant la chemise par-derrière, se prit l’instrument, qui était étroit, sur lequel il cracha et, avec ses mains délicates il le mit entre les fesses du garçon, lequel se tenait ferme, et remuait le cul, tantôt en arrière, tantôt en avant, et, poussant fort, ils demeurèrent en cet état un peu de temps. Le garçon ne disait mot, mais il semblait que cela lui faisait mal. A la fin, Frédéric le retira et l’essuya à sa chemise. Peu de temps après, Frédéric se mit à sa place et l’autre lui fit la même chose, ce qu’ayant encore vu, je m’en retournai fort étonnée. (...) Un jour je lui demandai quels étaient ses amis particuliers, et s’ils ne s’apercevaient pas qu’il avait l’habitude de venir chez moi : il me répondit à cela qu’il n'avait guère de relation qu’avec un chanoine de Saint-Pierre, auquel ses parents l'avait recommandé, il m’ajouta que ce chanoine était un homme d’esprit, bien fait, agréable, et qu’il lui témoignait beaucoup d’affection. Je lui dis que s’il croyait faire plaisir à son ami de le mener chez moi, je le recevrais pour l’amour de lui, pourvu qu’il fût discret. A ces mots, il m’embrassa en me remerciant ; il me dit qu’il souhaitait beaucoup ce que je lui offrais, parce qu’il vivait avec le chanoine de manière à n'avoir point de réserve l’un avec l'autre. Ils vinrent ensemble un soir, et je trouvai que le chanoine avait parfaitement bonne mine, avec un air de grande jeunesse, et que le Génois était encore plus beau. La conversation fut fort agréable. Ils firent porter le souper, et ensuite nous causâmes. Peu à peu le chanoine prit goût à demeurer auprès de moi et à me caresser ; ils se firent ensuite tous deux à l’envi l’un à l'autre mille caresses qui me charmaient. Il était tard, après m’avoir bien patinée, ils me portèrent sur mon lit et me dépouillèrent entièrement. Ils admirèrent ma blancheur, la fermeté de ma chair et de mes tétons leur plaisait beaucoup. J’étais ainsi au milieu d’eux tout nus, tenant un vit dans chaque main ; ils étaient en bonne humeur, et j’attendis qui me baiserait le premier. Ce fut le petit Génois, il me monta dessus et m’enconna comme il savait le faire, en même temps le chanoine se mit dessus lui et l’encula, de sorte que je les portais tous les deux ; le fardeau ne m’incommodait pas, et j’en goûtai d’autant plus de plaisir. Quand ils eurent tous deux achevé, je fis de grands éclats de rire du jeu que nous venions de faire et de la posture où s’était mis le chanoine. Je le trouvai tout disposé à un nouvel assaut, et je croyais qu’il m’allait monter dessus, mais son ami fut encore plus habile que lui, il m’encanna une seconde fois, et le chanoine nous prit en embrassade et nous tourna de côté pour enculer encore une fois son ami sans me causer de l’incommodité. A la troisième fois, son ami me saisit encore, et le chanoine nous tourna de nouveau et il m’enfila par-derrière. Imagine-toi un peu ce que je pouvais faire. Jamais je ne fus tant secouée et par-devant et par-derrière. Peu après, le chanoine m’encula de nouveau et son ami passa de l’autre côté et encula le chanoine. Le matin, après nous être levés, comme j’étais dans ma chaise, le jeune homme me donna son vit à la main, que je portai à mon con, comme il commençait de l’enfoncer, le chanoine lui leva ses habits sur les fesses et l’encula. Ce badinage continua pendant quelques jours sans que jamais ce chanoine voulût goûter de mon con.