Tony Duvert (né en 1945)

L'île Atlantique

BIBLIO

Paris : Éditions de Minuit, 1979
324 p. ; 22 cm
ISBN 2-7073-0250-3

Paris : Seuil, 1988
299 p. : couv. ill. en coul. ; 18 cm
(Points. Roman, ISSN 0244-6707 ; 301)
ISBN 2-02-009910-1

Bagneux : le Livre de Paris, 1979
324 p. ; 23 cm
( Club pour vous Hachette)
ISBN 2-245-01296-8

 

EXTRAITS  : 

Le texte en bleu est le passage repris dans l'anthologie de de Saintonge

Extrait 1 :La Première page

Julien se redresse dans son lit : le demie de dix heures a sonné à l’église. Le mur derrière sa tête est humide et sent le tissu pourri ou les champignons. L’enfant n’ose pas allumer : il n’est pas certain que ses parents dorment. Ils verraient la lumière sous la porte qui fait communiquer les deux chambres.

- Ca tombe de plus en plus fort. Je sais pas si j’y vais. Non j’y vais pas. Y aura rien, il pleut trop. Non y aura rien.

Aucun vent. Les vagues battent la côte sous l’averse.
On est fin avril.
Julien tend l’oreille. Ils dorment, maintenant. Le ronflement en trompette, brusquement coupé d’un hoquet puis qui reprend en sifflant avec lenteur, c’est celui de sa mère, Simone Roquin.

 - Et lui qu’est-ce qu’il attend le vieux. Il se branle le salaud.

Julien lui-même a la main blottie sur le sexe, son sexe de garçon de dix ans. Ce qu’il vient de penser le dégoûte : il retire la main.

-  Ca y est, je l’entends.

L’autre ronflement, celui de son père.
Julien hésite à se lever ; Mais il ne veut pas rester non plus. Il n’a pas sommeil.

 

Extrait 2 :

"Hhhh! T'en as d'la chance d'avoir une sœur!" et il était sur le point de se laisser mettre à plat ventre. François tenait absolument à lui montrer ce qui se fait aux sœurs. Pour ne pas qu'on les féconde, tiens ! il sentirait l'effet, le petit Gassé : et après il raconterait à François si c'était bien.
-Oui, je te dirai ! promit énergiquement Camille. Et François satyre lui fit écarter les fesses. Petit blanc rose.
C'était le premier essais de leur vie, en matière e coït. Il était rigolo, le derrière à Camille. Plus joli que lui. Le derrière des oreilles aussi. François-Gérard coïtait sans trop s'appuyer à Gassé. En bas, les petites fesses, les hémisphères, le tuyau du trou étaient épatants. Ça s'ajustait au millimètre. C'était pire qu'agréable, pensait François déchaîné, le cul battant comme un jeune chien, et qui s'excitait en plus de son plaisir parce que, avant même d'avoir fini, il se disait qu'il recommencerait aussitôt. L'idée de cette deuxième fois doublait son appétit pour la première.
-Après, on l'refait ! annonça-t-il aux oreilles de Gassé.
-Après quoi? demanda Camille.
- Après maintenant, fit l'autre.
Camille Gassé soupira, mais gentiment :
-Ca dure combien?...
François-Gérard ne répondit pas. docile, Camille ajouta :
-J'te dirai c'qu'on sent, après... On l'avait dit, ça.
-Ah oui hein, haleta distraitement le jeune Boitard.
 

L'île atlantique page 170
Editions de Minuit