André Gide (1869-1951)

Si le grain ne meurt

EXTRAITS :

Extrait 1

Je revois aussi une assez grande table, celle de la salle à manger sans doute, recouverte d'un tapis bas tombant ; au-dessous de quoi je me glissais avec le fils de la concierge, un bambin de mon âge qui venait parfois me retrouver. - Qu'est-ce que vous fabriquez la-dessous? - Rien. Nous jouons. Et l'on agitait bruyamment quelques jouets qu'on avait emportés pour la frime. En vérité nous amusions autrement : l'un près de l'autre, mais non l'un avec l'autre pourtant, nous avions ce que j'ai su plus tard qu'on appelait "de mauvaises habitudes". Qui de nous deux en avait instruit l'autre? et de qui le premier les tenait-il? Je ne sais. Il faut bien admettre qu'un enfant parfois à nouveau les invente. Pour moi je ne puis dire su quelqu'un m'enseigna ou comment je découvris le plaisir ; mais, aussi loin que ma mémoire remonte en arrière, il est là.

Si le grain ne meurt
Editions Gallimard, 1955
p. 9, 10

 

Extrait 2

(…) Ce matin-là, sur mon banc, tandis que s'évertuait M. Vendel, je faisais alterner le plaisir avec les pralines. Tout à coup, je m'entendis interpeller :
-Gide ! Il me semble que vous êtes bien rouge ? Venez donc me dire deux mots.
Le sang me monta au visage plus encore, tandis que je gravissais les quatre marches de la chaire, et que mes camarades ricanaient.
Je ne cherchais pas à nier. A la première question que M. Vendel me posa, à voix basse, penché vers moi, je fis de la tête un signe d'acquiescement : puis regagnais mon banc plus mort que vif. Pourtant, il ne me venait pas à l'idée que cet interrogatoire pourrait avoir des suites ; M. Vendel, avant de poser sa question, ne m'avait-il pas promis de n'en rien dire ?
N'empêche que, le soir même, mon père recevait une lettre du sous-directeur, l'invitant à ne m'envoyer plus à l'école avant trois mois.
La tenue morale, les bonnes mœurs, étaient la spécialité de l'Ecole alsacienne, la renommée de la maison.

(…) Le médecin de mes parents, dans ce temps, n'était autre que le docteur Brouardel, qui bientôt devait acquérir une grande autorité comme médecin légiste. Je pense que ma mère n'attendait de cette consultation, en plus de quelques conseils peut-être, qu'un effet tout moral. Après qu'elle eut causé quelques instant seule avec Brouardel, celui-ci me fit entrer dans son cabinet, tandis qu'en sortait ma mère :
-Je sais ce dont il s'agit, dit-il en grossissant la voix, et n'ai besoin, mon petit, ni de t'examiner ni de t'interroger aujourd'hui. Mais si ta mère d'ici quelque temps, voyait qu'il est nécessaire de te ramener, c'est-à-dire si tu ne t'étais pas corrigé, eh bien (et ici sa voix se faisait terrible) voici les instruments auxquels il nous faudrait recourir, ceux avec lesquels on opère les petits garçons dans ton cas ! - Et sans me quitter des yeux, qu'il roulait sous ses sourcils froncés, il indiquait, à bout de bras, derrière son fauteuil, une panoplie de lances touareg.

Idem
p. 66

 

Extrait 3

(…) Voici que , tout à coup, je tombai amoureux, oui, positivement amoureux, d'un garçonnet un peu plus âgé que moi, qui devait me laisser un souvenir ébloui de sa sveltesse, de sa grâce et de sa volubilité. Il était costumé en diablotin, ou en clown, c'est-à-dire qu'un maillot noir pailleté d'acier moulait exactement son corps gracile. Tandis qu'on se pressait pour le voir, lui sautait, cabriolait, faisait mile tours, comme ivre de succès et de joie ; il avait l'air d'un sylphe ; je ne pouvais dépendre de lui mes regards. J'eusse voulu attirer les siens…

Idem
p. 87
  

 

Extrait 4

(…) Un soir, contrairement à ma coutume qui était de courir sans arrêt depuis la rue du Bac jusqu'à la porte de ma tante, mettant mon orgueil à devancer le tramway où j'avais fait monter ma mère, certain soir, dis-je - et c'était un soir de printemps - comme ma mère avait passé l'après-midi chez sa sœur et que j'étais parti plus tôt qu'à l'ordinaire, j'allais plus lentement, jouissant de la tiédeur nouvelle. Et déjà j'étais presque arrivé, lorsque je m'avisai de l'allure bizarre de certaines femmes en cheveux, qui vaguaient de-ci de-là, comme indécises, et précisément à l'endroit où je devais passer. Ce mot de " métier " dont s'était servi Tissaudier retentit dans mon souvenir ; j'hésitai, le temps d'un éclair, si je ne quitterais pas le trottoir, pour n'avoir pas à passer près d'elles ; mais quelque chose en moi presque toujours l'emporte sur la peur : c'est la peur de la lâcheté ; je continuai donc d'avancer. Brusquement, tout contre moi, une autre de ces femmes, que d'abord je n'avais pas remarquée ou qui bondit de dessous une porte, vint me dévisager, me barrant la route. Je dus faire un brusque détour, et de quel pas chancelant, précipité ! Elle alors, qui d'abord chantait, s'écria d'une voix à la fois grondeuse, moqueuse, câline et enjouée : - Mais il ne faut pas avoir peur comme ça, mon joli garçon !

Idem
p.195/196

 

Extrait 5

(...) Saisissant la main qu’il me tendait, je le fis rouler à terre . Son rire aussitôt reparut . Il ne s’impatienta pas longtemps aux noeuds compliqués des lacets qui lui tenaient lieu de ceinture ; sortant de sa poche un petit poignard il en trancha d’un coup l’embrouillement . Le vêtement tomba ; il rejeta au loin sa veste, et se dressa nu comme un dieu . Un instant il tendit vers le ciel ses bras grêles, puis, en riant, se laissa tomber contre moi . Son corps était peut-être brûlant, mais parut à mes mains aussi raffraîchissant que l’ombre . Que le sable était beau ! Dans la splendeur adorable du soir, de quels rayons se vêtait ma joie ! ...

Idem
p; 299

 

Extrait 6

(…) Plus rien ici de contrait, de précipité, de douteux ; rien de cendreux dans le souvenir que j'en garde. Ma joie fut immense et telle que je ne la puisse imaginer plus pleine que si de l'amour s'y fût mêlé. Comment eût-il été question d'amour ? Comment eussè-je laissé le désir disposer de mon cœur ? Mon plaisir était sans arrière-pensée et ne devait être suivi d'aucun remords. Mais comment nommerai-je alors mes transports à serrer dans mes bras nus ce parfait petit corps sauvage, ardent, lascif et ténébreux ?… Je demeurai longtemps ensuite, après que Mohammed m'eut quitté, dans un état de jubilation frémissante, et bien qu'ayant déjà, près de lui, cinq fois atteint la volupté, je ravirai nombre de fois encore mon extase et, rentré dans ma chambre d'hôtel, en prolongeai jusqu'au matin les échos.

Idem
p. 343

 

Extrait 7

(…) Nous nous assîmes, Daniel et moi ; et Mohammed, entre nous deux, sur la table. Relevant le haïk qui remplaçait à présent son costume tunisien, il étendis vers nous ses jambes nues. - Une pour chacun, nous dit-il en riant. Puis, tandis que je restais assis près des verres à demi vidés, Daniel saisit Mohammed dans ses bras et le porta sur le lit qui occupait le fond de la pièce. Il le coucha sur le dos tout bord du lit, en travers ; et je ne vis bientôt plus que, de chaque côté de Daniel ahanant, deux fines jambes pendantes. Daniel n'avait même pas enlevé son manteau. Très grand, debout contre le lit, mal éclairé, vu de dos, le visage caché par les boucles de ses longs cheveux noirs, dans ce manteau qui lui tombait aux pieds, Daniel paraissait gigantesque, et penché sur ce petit corps qu'il couvrait, on eût dit un immense vampire se repaître sur un cadavre. J'airais crié d'horreur… On a toujours grand mal à comprendre les amours des autres, leur façon de pratiquer l'amour.

Idem
p. 345

 

Extrait 8

(…) Pour moi, qui ne comprends le plaisir que face à face, réciproque et sans violence, le plus furtif contact satisfait, j'était horrifié tout à la fois par le jeu de Daniel et de voir s'y prêter aussi complaisamment Mohammed.

Idem
p. 346

Extrait 9

(…) J'étais impatient de connaître Ali. Je m'attendais à quelque couadji bien modeste, mis comme Mohammed à peu près ; c'est un jeune seigneur que je vis descendre du train, en vêtements brillants, ceinturé d'une écharpe de soie, enturbanné d'or. Il n'avait pas seize ans, mais quelle dignité dans la démarche ! Quelle fierté dans le regard !

Idem
p. 347

 

Extrait 10 

(…) Ali certainement était très beau; blanc de teint, le front pur, le menton bien formé, la bouche petite, les joues pleines, des yeux de houri; mais sa beauté n'exerçait sur moi point d'empire; une sorte de dureté dans les ailes du nez, d'indifférence dans la courbe des sourcils trop parfaite, de cruauté dans la moue dédaigneuse des lèvres, arrêtait en moi tout désir ; et rien ne me distançait plus que l'apparence efféminée de tout don être, par quoi précisément q'autres sans doute eussent été séduits. Ce que j'en dis est pour laisser entendre que le temps long que je vécus auprès de lui fut sans trouble (…)

Idem
p. 348

 

Extrait 11

(…) L'idée d'emmener Athman à Paris grandissait lentement en mon cœur. Je commençais de m'en ouvrir dans mes lettres à ma mère, craintivement d'abord ; puis plus décidément, tandis que s'affirmait sa résistance ; car je n'étais que trop enclin à regimber contre les admonitions maternelles ; mais il faut dire aussi que ma mère en abusait un peu. Ses lettres n'étaient le plus souvent qu'une suite de remontrances…

Idem
p. 353

 

Extrait 12

(…) Alors, et pour ne pas abandonner tout à la fois, je proposai à Athman de m'accompagner du moins jusqu'à El Kantara, où je m'attarderais deux jours. Le printemps naissait sous les palmes ; les abricotiers étaient en fleur, bourdonnant d'abeilles ; les eaux abreuvaient les champs d'orge ; et rien ne se pouvait imaginer de plus clair que ces floraisons blanches abritées par les hauts palmiers, dans leur ombre ombrageant à leur tour, le vert tendre des céréales. Nous passâmes dans cet éden deux jours paradisiaques, dont le souvenir n'a rien que de souriant et de pur. Lorsque le troisième jour, au matin je cherchai dans sa chambre Athman pour lui dire adieu, je ne le trouvai point et dus partir sans l'avoir revu. Je ne pouvais m'expliquer son absence ; mais tout à coup du train qui fuyait, très loin déjà d'El Kantara, j'aperçus au bord de l'oued son burnous blanc. Il était assis là, la tête dans les mains ; il ne se leva pas lorsque le train passa ; il ne fit pas un geste ; il ne regarda même pas les signaux que je lui adressais ; et longtemps, tandis que le train m'emportait, je pus voir cette petite figure immobile, perdue dans le désert, accablée, image de mon désespoir.

Idem
p. 356-357
 

 

Extrait 13

(…) Nous ne demeurâmes à Sousse que six jours. Jours monotones, où, sur fond d'attente morne, se détache pourtant un petit épisode, dont le retentissement en moi fut considérable. Il est plus mensonger de le taire qu'indécent de le raconter. Paul, à de certaines heures, me quittait pour s'en aller peindre, mais je n'étais pas si dolent que je ne pusse parfois le rejoindre. Du reste, tout le temps de ma maladie, je ne gardais le lit, ni même la chambre, un seul jour. Je ne sortais jamais sans emporter manteau et châle : sitôt dehors, quelque enfant se proposait à me les porter. Celui qui m'accompagna ce jour-là était un tout jeune arabe à peau brune, que déjà les jours précédents j'avais remarqué parmi la bande de vauriens qui fainéantisaient aux abords de l'hôtel. Il était coiffé de la chéchia, comme les autres, et portait directement sur la peau une veste de grosse toile et de bouffantes culottes tuniques qui faisaient paraître plus fines encore ses jambes nues. Il se montrait plus réservé que ses camarades, ou plus craintif, de sorte que ceux-ci, d'ordinaire, le devançaient ; mais ce jour-là, j'étais sorti, je ne sais comment, sans être vu par leur bande, et, lui, tout à coup, au coin de l'hôtel m'avait rejoint.

 

(...) Si fatigante que fût la marche dans le sable, je me laissai entraîner dans la dune par Ali .- c'était le nom de mon jeune porteur ; nous atteignîmes bientôt une sorte d'entonnoir ou de cratère, dont les bords dominaient un peu la contrée, et d'où l'on pouvait voir venir. Sitôt arrivé là, sur le sable en pente, Ali jette châle et manteau ; il s'y jette lui -même et, tout étendu sur le dos, les bras en croix, commence à me regarder en riant. Je n'étais pas niais au point de ne pas comprendre son invite ; toutefois, je n'y répondis pas aussitôt. Je m'assis, non loin de lui, mais pas trop près pourtant, et , le regardant fixement à mon tour, j'attendis, fort curieux de ce qu'il allait faire .

J'attendis ! j'admire aujourd'hui ma constance ... Mais était-ce bien la curiosité qui me retenait ? Je ne sais plus. Le motif secret de nos actes, et j'entends : des plus décisifs, nous échappe; et non seulement dans le souvenir que nous en gardons, mais bien au moment même . Sur le seuil de ce qu'on appelle : péché, hésitais-je encore ? Non ; j'eusse été trop déçu si l'aventure eût dû se terminer par le triomphe de ma vertu - que déjà j'avais prise en dédain, en horreur. Non ; c'est bien la curiosité qui me faisait attendre... Et je vis son sourire lentement se faner, ses lèvres se refermer sur ses dents blanches ; une expression de déconvenue, de tristesse assombrit son visage charmant. Enfin, il se leva : " Alors, adieu ", dit-il.

 

CONVERSATION AVEC WILDE

Nous n'y fûmes pas plutôt assis que Wilde commença de rire, d'un rire éclatant, non tant joyeux que triomphant ; d'un rire interminable, immaîtrisable, insolent ; et plus il me voyait déconcerté par ce rire, et plus il riait . Je dois dire que, si Wilde commençait à découvrir sa vie devant moi, par contre il ne connaissait encore rien de la mienne; et je veillais à ce que rien, dans mes propos ou dans mes gestes ne lui laissât rien soupçonner . La proposition qu'il venait de me faire était hardie ; ce qui l'amusait tant, c'est qu'elle eût été si tôt acceptée. Il s'amusait comme un enfant et comme un diable. Le grand plaisir du débauché, c'est d'entraîner à la débauche. Depuis mon aventure de Sousse, plus ne restait au Malin grande victoire à remporter sur moi sans doute ; mais ceci Wilde ne le savait point, ni que j'étais vaincu d'avance - ou si l'on préfère ( car sied-il de parler de défaite quand le front est si redressé ? ) que j'avais, en imagination, en pensée, triomphé de tous mes scrupules . A vrai dire, je ne le savais pas moi-même ; c'est, je crois, seulement en lui répondant " Oui ", que je pris conscience de cela, brusquement.
Par instants, coupant son rire, s'excusait :
" Je vous demande pardon de rire ainsi ; mais c'est plus fort que moi. Je ne peux pas me retenir. " Puis il repartait de plus belle.
Il riait encore lorsque nous nous arrêtâmes devant un café, sur la place du théâtre, où nous congédiâmes la voiture.
" Il est encore trop tôt, me dit Wilde. Et je n'osai lui demander ce dont il était convenu avec le guide, ni où, ni comment, ni quand le petit musicien viendrait me retrouver ; et j'en venais à douter si la proposition qu'il m'avait faite aurait une suite, car je craignais en le questionnant, de trop laisser paraître la violence de mon désir.
Nous ne nous attardâmes qu'un instant dans ce café vulgaire, te je pensai que, si Wilde ne s'était point fait conduire aussitôt au " petit bar " de l'hôtel de l'Oasis, où nous allâmes ensuite, c'est qu'y étant connu il préférait s'écarter du café maure, et qu'il inventait cette étape pour accroître un peu la distance entre l'apparent et le clandestin.
Wilde me fit boire un cocktail et en but lui-même plusieurs. Nous patientâmes une demi-heure environ. Que le temps paraissait long ! Wilde riait encore, mais plus d'une manière aussi convulsive, et quand, par instant, nous parlions, ce n'était que de n'importe quoi. Enfin je le vis tirer sa montre :
" Il est temps ", fit-il en se levant.
Nous nous acheminâmes vers un quartier plus populaire, par delà cette grande mosquée en contrebas, dont je ne sais plus le nom, devant laquelle on passe pour descendre au port - le quartier le plus laid de la ville, et qui dut être un des plus beaux jadis. Wild me précéda dans une maison à double entrée, dont nous n'eûmes pas plutôt franchi le seuil, que surgirent devant nous, entrés par l'autre porte, deux énormes agents de police, qui me terrifièrent. Wilde s'amusa beaucoup de ma peur.
" Ah! dear, mais au contraire; cela prouve que cet hôtel est très sûr . ils viennent ici pour protéger les étrangers. Je les connais; ce sont d'excellents garçons qui aiment beaucoup mes cigarettes. Ils comprennent très bien.
Nous laissâmes les flics nous précéder. Ils dépassèrent le second étage, où nous nous arrêtâmes. Wilde sortit une clef de sa poche et m'introduisit dans un minuscule appartement de deux pièces, où, quelques instants après, le guide ignoble vint nous rejoindre. Les deux adolescents le suivaient, chacun enveloppé d'un burnous qui lui cachait le visage. Le guide nous laissa. Wilde me fit passer dans la chambre du fond avec le petit Mohammed et s'enferma avec le joueur de darbouka dans la première.
Depuis, chaque fois que j'ai cherché le plaisir, ce fut en souvenir de cette nuit. Après mon aventure de Sousse, j'étais retombé misérablement dans le vice. La volupté, si parfois j'avais pu la cueillir en passant, c'était comme furtivement, délicieusement pourtant, un soir, en barque avec un jeune batelier du lac de Côme (peu avant de gagner La Brévine) tandis qu'enveloppait mon extase le clair de lune où l'enchantement brumeux du lac et les parfums humides des rives fondaient. Puis rien, rien qu'un désert affreux pleins d'appels sans réponses, d'élans sans but, d'inquiétudes, de luttes, d'épuisants rêves, d'exaltations imaginaires, d'abominables retombements.

(…) A présent je trouvais enfin ma normale.

Si le grain ne meurt.
Poche Folio
p.337 à 343