biographie

 

 

le Livre de Poche :-) :

Né en 1907 à Castres (Tarn), Roger Peyrefitte fait ses études dans des collèges religieux du Sud-Ouest, puis à la Faculté des lettres de Toulouse avant d'entrer à l'Ecole des sciences politiques, dont il sort major en 1930.

Il est secrétaire d'ambassade à Athènes de 1933 à 1938. Revenu à Paris, il donne sa démission en octobre 1940 pour raisons personnelles. Réintégré en mai 1943, il est nommé à Paris. En février 1945, il sera contarint de se retirer de la carrière diplomatique, mais il a commencé la même année une carrière littéraire en obtenant le Prix Renaudot pour "Les amitiés particulières"

 

Flammarion :

Né à Castres (Tarn) le 17 août 1907. secrétaire d'ambassade à Athènes de 1933 à 1938 et auteur de nombreux ouvrages (la mort d'une mère, Les ambassades, Alexandre le Grand, Voltaire, etc.)

En 1945, prix Théophrase Renaudot pour "Les amitiés particulières". Jean Delannoy à tiré un film de ce livre en 1964

 

 

 


 

 

 

 

 

Bibliographie

 

Roman

Roman historique/histoire

roman autobiographique

sociologie

nouvelles

théâtre

traduction

préface/présentation

articles

 


 

 

 

 

Roman Historique Autobiographique

LES AMBASSADES

LA FIN DES AMBASSADES

LES AMÉRICAINS

LES AMITIES PARTICULIERES

LES CLÉS DE SAINT-PIERRE

LA COLOQUINTE

LE DERNIER DES SIVRY

L'ENFANT AMOUR

L'EXILE DE CAPRI

FLEUR DE COIN

DES FRANÇAIS

LES FILS DE LA LUMIÈRE

L'ILLUSTRE ECRIVAIN

MADEMOISELLE DE MURVILLE

MANOUCHE

UN MUSÉE DE L'AMOUR

L'ORACLE

RETOURS EN SICILE

ROY

LES SECRETS DES CONCLAVES

LA SOUTANE ROUGE

LE SPECTATEUR NOCTURNE

TABLEAUX DE CHASSE ou la vie extraordinaire de Fernand Legros

DU VÉSUVE À L'ETNA


HISTOIRE D'ALEXANDRE
:

CHEVALIERS DE MALTE

LA NATURE DU PRINCE

REFLEXIONS SUR DE GAULLE

VOLTAIRE: Sa jeunesse et son temps

VOLTAIRE ET FREDERIC II

 

 

nouvelles

LES AMOURS SINGULIÈRES

LES OEUVRES LIBRES

 

 

théâtre

LE PRINCE DES NEIGES

 

 

traduction

LES AMOURS (Lucien de Samosate)

LA MUSE GARCONNIERE (Lucien de Samosate)

 

 


HENRY DE MONTHERLANT - ROGER PEYREFITTE : Correspondance : [1938-1941]

L'ENFANT DE COEUR

JEUNES PROIES

LA MORT D'UNE MERE

PROPOS SECRETS T1

PROPOS SECRETS T2

L'INNOMINATO : NOUVEAUX PROPOS SECRETS

NOTRE AMOUR

ROGER PEYREFITTE OU LES CLES DU SCANDALE

 

 

 

 

 

 

sociologique préface/présentation  

LES JUIFS

L'église et la sexualité


L'ART D'AIMER (OVIDE)

Histoire de Charles XII, roi de Suède (voltaire)

NOUS LES ABSTRAITS (VERTES)

PARIS (Louis DOUCET)

SOUVENIRS PLAISANTS DE LA VIE SERIEUSE (Arnaud D'ANDURAIN)

VOLTAIRE (VOLTAIRE)

 

 

 

 

 


 

Histoire d'Alexandre

Paris : Club français du livre, 1978
Cartes ; 25 cm
( Le Grand livre du mois)

LA JEUNESSE D'ALEXANDRE T1

BIBLIO

Paris : A. Michel, 1977
708 p.-[3] f. de cartes : couv. ill. ; 24 cm
ISBN 2-226-00481-5

Paris : Club français du livre, 1978
709 p. : Cartes ; 25 cm

( Le Grand livre du mois)

Paris : Librairie générale française, 1984
2 vol., 1 011 p. : couv. ill. en coul. ; 17 cm
(Le Livre de poche, ISSN 0248-3653 ; 5990-5991)
ISBN 2-253-03554-8 (vol. 1). - ISBN 2-253-03555-6 (vol. 2)

 

EXTRAITS

On nous propose un extrait repis d'un autre site de manière plus agréable pour les yeux ;-)

 

Quelques images pour la jeunesse d'Alexandre

BIBLIO

[Gilbert Garnon]
Paris : Garnier frères, 1982
223 p. : ill., couv. ill. ; 24 cm
(La Vue, ISSN 0293-1974)
ISBN 2-7050-0447-5
[Contient des extraits de "La Jeunesse d'Alexandre" de Roger Peyrefitte]

 

LES CONQUETES D'ALEXANDRE T2

BIBLIO

Paris : A. Michel, 1979
570 p.-[4] p. de cartes : couv. ill. ; 24 cm
ISBN 2-226-00878-0

Paris : Club français du livre, 1979
570 p. : Cartes ; 25 cm
(Le Grand livre du mois)

ALEXANDRE LE GRAND T3

[Ed. originale tirée à 2115 ex. numérotés]
Paris : A. Michel, 1981
548-[3] p. : cartes, couv. ill. ; 24 cm
[Bibliogr. p. 521-522. Index général.]
ISBN 2-226-01121-8

Paris : A. Michel, 1981
548 p. : cartes, couv. ill. ; 24 cm
[Bibliogr. p. 521-522. Index général]
ISBN 2-226-01121-8

Paris : Club français du livre, 1981
548 p. : Cartes, cartes ; 25 cm
( Le Grand livre du mois)
[Bibliogr. p. 521-522. Index général]


LES AMBASSADES : Roman

BIBLIO

Paris : Flammarion, 1951.
In-16 (185 x 120), 326 p.
[D. L. 11641-51] -XcR-

Paris : Club des Éditeurs, 1958.
In-16 (20 cm), XII-279 p., fig. à l'intérieur de la couv. et sur les p. de garde, couv. ill.
[D. L. 8870-58] -XcR-
(Club des éditeurs. N ° 65)

Paris : Éditions Ditis, 1961
In-16 (16 cm), 383 p., couv. ill. en coul. avec portrait,
[D. L. 14733-61]
(J'ai lu. 107-108)

Adaptation théâtrale de André-Paul Antoine. [Paris, Théâtre des Bouffes-Parisiens, 28 janvier 1961.]


Paris : Flammarion, 1961
In-16 (19 cm), 251 p.
[D. L. 10034-61]

Paris : Paris-théâtre, 1961
In-8 ° (24 cm), 66 p., fig., portr., couv. ill.
[D. L. 15084-61]
(Paris-Théâtre. 176)


LA FIN DES AMBASSADES : Roman

BIBLIO

Paris : Flammarion, 1953.
In-16, 379 p.
[D. L. 11268-53] -XcR-

Paris : le Livre de poche, 1965
In-16 (16 cm), 448 p., couv. ill. en coul.
[D. L. 7164-65]
(Le Livre de poche. 1420-1421)

Paris : Éditions J'ai lu, 1972
373 p. : couv. ill. en coul. ; 17 cm
(J'ai lu ; 438)


LES AMÉRICAINS : Roman

BIBLIO

Paris : J'ai lu, 1969
640 p. : couv. ill. en coul. ; 16 cm
( J'ai lu ; 335)

Paris : Flammarion, 1968
In-16 (20 cm), 509 p.
[D. L. 11510-68]


LES AMITIES PARTICULIERES : Roman

BIBLIO:

Marseille : J. Vigneau, 1943.
In-8 ° (240 x 190), 381 p.
[D. L. Impr.] -XcR-

[85e édition.]
Paris : J. Vigneau, 1946.
In-16 (180 x 120), 443 p.
[D. L. 3346] -XcR-

[Avec, en frontispices, 2 lithographies originales de Valentine Hugo...]
Paris : J. Vigneau, 1946.
2 vol. in-4 ° (280 x 190), pl.
[D. L. 4264-4265] -XcR-

Paris : Flammarion, 1951.
In-16 (185 x 120), 443 p.
[D. L. 9146-51] -XcR-

Paris : Flammarion, 1986
442 p.
ISBN 2-08-064968-X

(image, source : site de la librairie "les mots à la bouche")

[Edition définitive]
Paris : le Livre de poche, 1973
442 p. : couv. ill. en coul. ; 17 cm
(Le Livre de poche ; 3726)

[Illustration de G. Benvenuti.]
Paris : Éditions J'ai lu, 1958.
In-16 (16 cm), 447 p., couv. en coul. avec notice et portrait.
[D. L. 8169-58] -XcR-
(J'ai lu. 17-18)

Paris : Club des éditeurs, 1956
In-16 (20 cm), 351 p., fig., portrait, cart. ill. [D. L. Impr.]
(Club des éditeurs. 6)

Aussi : (Paris,) Club des éditeurs1956. In-8 °, 351 p.

Genève : Édito-service, 1973 et circa 1974
397 p. : portr. ; 21 cm
(Le Club des grands prix littéraires)
1973 d'après la déclaration de dépôt légal.

Neuilly-sur-Seine : Saint-Clair, 1975
346 p.-[6] f. de pl. ; 19 cm
(Collection des grands romans contemporains)

[Frontispice de Daniel Briffaud.]
Levallois-Perret : Cercle du bibliophile, 1968
In-16 (20 cm), 399 p., portrait, cart. ill.
[D. L. 6383-68]
(Cercle du bibliophile. Le Club des grands prix littéraires)

Montrouge : le Livre de Paris, 1975
442 p. ; 19 cm
( Club pour vous Hachette)
ISBN 2-245-00320-9

 

adaptation cinématographique par Jean Delannoy : http://www.info.unicaen.fr/herve/mae/cinema/realisateurs/37.html#filmo

 

Résumé

Univers clos de jeunes garçons enserrés dans la stricte discipline d'un collège religieux, l'internat de St Claude est le royaume d'élection des "amitiés particulières". Un jour d'octobre, arrive un nouveau, brillant élève de 3e, Georges de Sarre, âgé de quatorze ans. Séduit par la beauté d' Alexandre de Motier, son cadet de dix huit mois, il réussit, malgré tous les obstacles, à conquérir l'amitié de l'enfant...

Univers clos de jeunes garçons enserrés dans la stricte discipline d'un collège religieux, l'internat de Saint-Claude est le royaume d'élection des "amitiés pariculière". Un jour d'octobre, arrive un nouveau, brillan élève de 3e, Georges de Sarre, agè de quatorze ans. Séduit par la beauté d'Alexandre Motier, son cadet de dix-hui mois, il réussit, malgré ous les obstacles, à conquérir l'amitié de l'enfant.
Leur intrigue se développe entre la vigilance du père Lauzon, leur directeur de conscience, et celle, plus trouble, d'un surveillant, le père de Trennes. Pour protéger son jeune ami, Georges fait en sorte que ce surveillant soit chassé du collège. Mais le père Lauzon a surpris la vérité...
Ce roman, universellement connu, fait désormais partie de la litérature classique.

(Flammarion)

 

Avis de lecteurs

Commentaire trouvé sur le net


LES AMOURS SINGULIÈRES : Nouvelles

BIBLIO

[La Maîtresse de piano. Le Baron de Gloeden.]
Paris : J. Vigneau, 1949.
In-16 (190 x 120), 255 p.
[D. L. 4048] -XcR-

Paris : le Livre de poche, 1965
In-16 (17 cm), 192 p., couv. ill. en coul.
[D. L. 13196-65]
(Le Livre de poche. 1490)

Paris : Éditions J'ai lu, 1971
16 cm, 192 p., couv. ill. en coul.
(J'ai lu. 405)

[Réunit: «La Maîtresse de piano» et «Le Baron de Gloeden».]
Genève : Éditions de Crémille, 1973
248-[16] p. : ill. ; 18 cm
(Collection des grands romans contemporains)

Résumé

On qualifie volontiers de "singulier" ce qui écgappe à l'ordre courant et naturel des choses.
Mais le rare est-il si rare, l'inusité si peu usié qu"ils ne se puissent jamais rencontrer?
Le jeune Tchèque Mathias s'inscrirait en faux, car le hasard d'une fréquentation d'atelier lui fait connaître les voies multiples où l'amour, par exemple, ne craint pas de s'engager quand il s'incarne dans une Mme Bertin, dévoreuse de jeunes gens même de son sang, dont le libertinage à toutes fins ue jusqu'à l'objet aimé.

Les amours singulières ne son pas toujours destructrices. Le baron de Gloeden en donne la preuve, lui que charme et enchante la beauté des jeunes garçons de Taormina.
Le récit de ses journées siciliennes forme le second volet de ces amours peu communes dont Roger Peyrefitte se plaît à opposer l'aimable délassemen au cruel satanisme.

(le Livre de Poche)

 

VIRTUEL

Pour en savoir plus sur la Baron de Gloeden et ses photographies

Ou encore ici

 


LES AMOURS, de Lucien de Samosate : Traduction

BIBLIO

[De : Lucien de Samosate. Lithographies de Belmondo]
Paris, Flammarion, 1954.
In-fol., 80 p., fig., pl., couv. ill.
[D. L. 2409-55] -XcP-


L'ART D'AIMER /OVIDE : Preface/présentation

BIBLIO

[Suivi de : les Remèdes à l'amour et les Produits de beauté pour le visage de la femme.
Textes établis et traduits par Henri Bornecque, présentés par Roger Peyrefitte]
Paris : Livre de poche, 1963
In-16 (16 cm), 192 p., couv. ill. en coul.
[D. L. 8873-63]
(Livre de poche. 1005)


CHEVALIERS DE MALTE

BIBLIO

Paris, Flammarion, 1957.
In-16 (19 cm), 333 p.
[D. L. 7026-57] -XcR-

Paris : le Livre de poche, 1967
In-16 (17 cm), 384 p., couv. ill. en coul.
[D. L. 8722-67]
(Le Livre de poche. 2144)


LES CLÉS DE SAINT-PIERRE : Roman

BIBLIO

Paris, Flammarion, 1955.
In-16, 437 p.
[D. L. 8229-55] -XcR-IIc-

Paris : le Livre de poche, 1964
In-16 (17 cm), 448 p., couv. ill. en coul.
[D. L. 10122-64]
(Le Livre de poche. 1249-1250)

Paris : Éditions J'ai lu, 1972
16 cm, 384 p., couv. ill. en coul.
(J'ai lu. 430)


LA COLOQUINTE : Roman

BIBLIO

Paris : Flammarion, 1971
18 cm, 173 p.

Paris : Éditions J'ai lu, 1973
177 p. : couv. ill. en coul. ; 17 cm
(J'ai lu ; 473)

 

Première page :

Palette en main, Guy Masclère clignait de l'oeil pour étudier cette femme qui venait de se mettre nue. Il l'admirait parce qu'elle était belle et la détestait parce qu'elle était riche. L'émail bleu de son regard, le blond cendré de ses cheveux, sa gorge encore ferme à trente ans, l'or mat de sa peau, ne pouvaient que charmer un peintre. Toutes ces suavités ne dissimulaient pas quelques stigmates : c'étaient les signes de luttes intérieures ou de besoins insatisfaits, malgré les apparences du luxe et du bonheur. Cependant, la démarche, le port de tête, les gestes, jusqu'à la façon de fumer ou de boire, marquaient la volonté de se défendre contre les blessures de la vie.

 


HENRY DE MONTHERLANT - ROGER PEYREFITTE : Correspondance : [1938-1941]

BIBLIO

[présentation et notes de Roger Peyrefitte et Pierre Sipriot]
Paris : R. Laffont, 1983
320 p. : fac-sim., couv. ill. ; 24 cm
ISBN 2-221-01228-3

 

EXTRAITS

: Corentin Feldoe nous présente et propose plusieurs extraits


Histoire de Charles XII, roi de Suède : Préface

[Voltaire]
Paris : O. Orban, 1987
282 p. : couv. ill. en coul. ; 22 cm
(Les 40 grands textes de l'histoire . ; 2)
ISBN 2-85565-338-X


LE DERNIER DES SIVRY : Roman

BIBLIO

Monaco : Ed. du Rocher, 1993
200 p. : couv. ill. en coul. ; 23 cm
ISBN 2-268-01486-X

EXTRAIT

Le second devoir était à propos du tableau de Poussin Et in Arcadia ego. Peut-être les secrets que l’Arcadie racontait aux enfants valaient-ils mieux que ceux des bonbons.

 « Là-bas, au cœur du Péloponnèse, j’ai mon lointain royaume, l’Arcadie. Nul n’y réside – garçon ou fille – s’il a moins de dix ans et plus de vingt. C’est la terre des jeunes, uniquement voués à leur jeunesse et à leur beauté. Pour cette raison, pas de soucis familiaux et pas de postérité. Entre eux, le mariage n’existe pas et chacun se comporte comme il l’entend. Mais, dès qu’une fille a un enfant, elle est bannie. Des esclaves, soumis aux même conditions d’âge et de morale, cultivent la terre et exercent les industries. Mais il faut être libre pour pouvoir être berger ; cette profession est revêtue de noblesse, comme celle de verrier dans l’ancienne France. Tout appartient à tous, sauf, naturellement, aux esclaves. Chacun reçoit une maison pareille à celle des autres, avec les mêmes meubles et les mêmes objets : o, ne doit pas perdre de temps dans des installations et dans des bâtisses, car tout cela n’en vaut pas la peine. Les habitants sont obligés d’être nus – le printemps est éternel – et ne peuvent porter le moindre vêtement sans la permission des magistrats, également mineurs. Les occupations sont la chasse, la gymnastique, la poésie, la musique, la gourmandise, l’amour. Oui, mais comment feront-ils l’amour sans avoir d’enfant ? Qu’ils s’arrangent ! »

 Vallier était encore plus surpris par l’Arcadie que par les bonbons. Ses craintes précédentes n’étaient que trop bien confirmées. Il était accablé par ce dévergondage d’imagination que ne rachetait pas le mérite littéraire. On ne pouvait plus dire que Gérard avait voulu le rassurer, on ne pouvait croire qu’il eût voulu l’inquiéter. Par conséquent, il avait sans doute adopté ce moyen discret de lui faire entendre que les précautions étaient superflues et que, si l’on voulait régler ses bonbonnières autant que ses lectures, son imagination serait toujours maîtresse de le contenter. C’était pour marquer sans doute qu’il fallait le laisser aller à sa guise. Il donnait par ces deux élucubrations scolastiques, un démenti complet à toutes les méthodes d’enseignement du monde. On conseille les enfants, on les réprime, on les encourage, mais on ne peut rien contre leur volonté secrète de faire ce qui leur plaît. Qu’on les prive de bonbons, et ils s’en gorgeront en idée ; qu’on les enferme dans un collège ou qu’on leur cache des livres qui ne sont pas de leur âge, ils rêveront aux plus folles Arcadies. L’expérience s’est toujours inscrite en faux contre les systèmes d’éducation traditionnels et l’éducation n’en demeure pas moins traditionnelle.

 


L'église et la sexualité

BIBLIO

[Les Manuels secrets des confesseurs, par Jean Galtier-Boissière. Sodome et l'Église, par Roger Peyrefitte]
Paris : "Crapouillot", 1956.
In-fol. (31 cm), 72 p., fig., portr., couv. ill.
[D. L. 11276-56] -VIIf-IIb-
(Crapouillot. N ° 34)


L'ENFANT AMOUR

BIBLIO

Paris : Flammarion, 1995
ISBN 208060449X


L'ENFANT DE COEUR

BIBLIO

Paris : A. Michel, 1978
455 p. ; 23 cm
ISBN 2-226-00657-5 (correct). - ISBN2-226-0657-5 (erroné)

Paris : le Livre de poche, 1980
568 p. ; 17 cm
(Le Livre de poche ; 5450)
ISBN 2-253-02530-5

Résumé

Se déclarer prêt à tout donner pour le bonheur ou le salut de l’être aimé est une des proclamations les plus classiques de la passion ; mais si, d’aventure, l’occasion se présente de traduire les paroles en actes, l’enthousiasme reste-t-il aussi vif et le dépouillement se fait-il avec autant d’allégresse ?
Certes, tout dépend des circonstances et s’apercevoir que le « ce qui est à moi est à toi » a été pris au pied de la lettre – jusqu’à l’emprunt discret d’une signature pour mieux assurer la métamorphose du « mien » en sien », - découvrir que ces richesses confondues ont fondu à l’ardente chaleur d’un hardi galop de cavaleries comptables au service d’entreprises trop multiples les pour n’être pas hasardeuses, bref constater un triste matin que l’enfant de cœur n’a pas agi en enfant de chœur est un rude choc surtout quand on se voit tenu pour responsable d’une dette énorme.
Ce serait mal connaître Roger Peyrefitte que d’attendre amertume et colère quand semblable révélation est faite lors du suicide, au demeurant manqué, du charmant Astolphe. « L’écrivain milliardaire » n’a qu’une parole et tant pis si cela le ruine. L’enfant de cœur est le récit piquant d’humour et d’ironies qu’il consacre aux péripéties de cette affaire d’argent venue à la traverse de ses amours.

 

L’enfant de cœur est à la fois l’histoire mouvementée d’un amour non conformiste, et la satire impitoyable du milieu social qui gravitait autour.
Les affaires de « l’enfant de cœur » manquent d’aboutir à un drame et provoque mille difficultés que l’amour fait surmonter. Cela nous vaut aussi une peinture sans ménagement des banques, des commissaires-priseurs et des experts.
Sur ce fond d’amour grec, soumis à l’épreuve des questions d’argent et même de la calomnie, se découpent plusieurs silhouettes féminines qui servent de contraste.
Le rire se mêle aux pleurs, le passé éclaire le présent et l’avenir.
Ce livre, quel que soit son thème spécial, restera comme un monument extraordinaire élevé à l’Amour.

 

(le Livre de poche)

 


L'EXILE DE CAPRI

BIBLIO

[Avant-propos de Jean Cocteau,...]
Paris : Flammarion, 1959.
In-16 (19 cm), 347 p.
[D. L. 6577-59] -XcR-

[Avant-propos de Jean Cocteau,...]
Paris : Club des Éditeurs, 1959.
In-16 (20 cm), VI-323 p., couv. ill.
[D. L. 6648-59] -XcR-
(Club des Éditeurs. 94)

[édition définitive]
Paris : le Livre de poche, 1974
328 p. : couv. ill. en coul. ; 17 cm
(Le Livre de poche ; 3912)
ISBN 2-253-00119-8

 

Première page :

Deux Français, un jeune homme de dix-sept ans, mince et blond, et un homme d’une trentaine d’années, venaient de faire connaissance au haut du Vésuve : Jacques d’Adelsward-Fersen, élève de philosophie dans une école parisienne, et Robert de Tournel, poète amateur, ex-officier de cavalerie.

Ils se soupçonnaient d’avoir en commun mieux que le goût des ascensions : ils avaient pris trop jolis guides pour ne pas se trahir. La découverte que leurs familles étaient liées, leur sembla plus gênante. Mais le paysage qui les environnait, à la fois infernal et divin, servait de complice. Tournel en savait les secrets et il lui était aisé de captiver un néophyte. Il se débarrassa d’un personnage, à qui le titre de « gardien du Vésuve » donnait le droit d’escroquer quelques lires et, en cette matinée de septembre 1897, assis avec Jacques loin des fumerolles, s’abandonna au charme d’un entretien imprévu.

A vrai dire, c’est lui surtout qui en faisait les frais ; mais il avait un auditeur sensible aux discours savants et délicats. Il expliquait cette ville de Naples qui s’alanguissait dans la plaine, les ruines d’Herculum et de Pompéi qui émergeaient du fond des siècles, ce golfe dont une brume légère estompait les contours, cette race dont ils avaient près d’eux les enfants ingénus ou cyniques. Et maintenant, c’étaient des horizons plus lointains que vantait le voyageur poète : l’Egypte, la Syrie, la Grèce. Ces noms chantaient aux oreilles de l’adolescent, qui n’avait fait encore que les lire dans ses livres d’étude. Ce séjour en Italie, récompense de son premier baccalauréat, remplissait déjà ses vœux d’artiste, mais il apercevait, grâce à son interlocuteur, tout ce que reflétait ce lac de Méditerranée, non loin duquel les hommes ont exprimé leurs plus belles pensées et bâti aux dieux leurs plus beaux temples. Lui aussi, il verrait Athènes, Palyre, Louqsor. Robert l’entraînait à présent vers des civilisations non moins raffinées. Il comptait partir, dans quelques mois, pour les Indes et y passer deux ou trois ans. Plus tard, il irait au Japon et en Chine. Il parlait de ces pays comme s’il les avait vus, illustrait leur psychologie, décrivait leurs mœurs. Jacques, sur ce sommet qui semblait dominer la terre, croyait être un jeune dieu auquel un éloquent démon venait l’offrir.

 

EXTRAIT 1


Le menu, il est vrai, était en français : Robert et Jacques saluèrent
la primauté gastronomique de la France. Soudain, un homme et un jeune homme se montrèrent sur le seuil : un homme à la tête puissante,
aux longs cheveux gris, aux joues flasques, les doigts chargés de bagues, et un jeune homme pâle, l’air insolent, un stick à la main.

« Oscar Wilde et Lord Alfred Douglas », murmura Robert.

Jacques, bouleversé, regardait ces deux personnages que le sort lui faisait rencontrer à Capri. Ils se dirigeaient vers une table libre,
lorsqu’un Anglais appela le maître d’hôtel pour lui dire à voix haute :

« Si ces messieurs dînent ici, je m’en vais à l’instant. »

Il faisait déjà mine de se lever, les autres Anglais l’imitèrent.
Il y eut un moment de stupeur. Oscar Wilde et Alfred Douglas hésitaient à s’asseoir.
Le maître d’hôtel s’approcha d’eux avec une résolution courtoise.

« Excusez-moi, messieurs, leur dit-il : toutes les tables sont retenues .»

Le cœur de Jacques battait à grands coups.

« Prions-les de s’asseoir avec nous », dit-il à son compagnon d’une voix fébrile.

Robert lui saisit la main sur la nappe :
« Calmez-vous, mon enfant, calmez-vous »

D’un air ironique, le jeune lord toucha de son stick l’épaule du maître d’hôtel.

« Je vous félicite au nom de l’Angleterre », dit-il.
Il partit avec son ami et les dîneurs se rassirent, sans lui demander
raison de ce mot. Des larmes brillaient dans les yeux de Jacques,
comme il en avait vu briller dans ceux d’Oscar Wilde. Froidement,
Robert avait appelé le maître d’hôtel pour commander le menu.

« Excellence, dit celui-ci, vous savez sans doute qui sont ces deux messieurs ?
Ne pensez pas qu’ils soient à l’hôtel ; nous n’avons pas de clients comme ça.
Lord Douglas a loué la villa Federico, où il était déjà
venu seul, il y a deux ans, après la condamnation de Mr. Wilde.
Ce dernier est arrivé il y a quelques jours, mais nous ne l’avions jamais vu au Quisisana »

Ces lâches paroles, mêlées à cet « excellence » de flagornerie et à une
assertion imprudente, achevaient d’exaspérer Jacques.

« Vous avez été atroce, dit-il à Robert quand ils furent seuls.
-Je connais la vie.
-moi, je connais maintenant l’hypocrisie.
-Hélas ! malheur à celui par qui le scandale arrive. Vous venez d’en avoir le plus lamentable exemple.
… »

EXTRAIT 2

Le rose était, en effet, la couleur chérie de Jacques. C’était celle qui dominait dans sa garçonnière, celle qu’il avait fait déjà prévaloir dans l’appartement maternel. Il n’avait pas eu besoin de l’emprunter à Montesquiou, qui avait habité, au Vésinet, le Pavillon Rose, ni à Boni de Castellane, qui avait fait construire, avenue du Bois, le Palais Rose, non plus qu’à cet extravagant duc de Brunswick qui, sous Napoléon III, éleva, rue Beaujon, un hôtel de même couleur. Si Jacques se rattachait de quelque manière à ces gentilshommes, il s’apparentait plutôt, pour l’amour du rose, à certains de leurs ancêtres, décrits par le prince de ligne, contemporain du beau Fersen : « ils ont toujours un ruban couleur de rose je ne sais où, qui se fait voir je ne sais comment . »

 

VIRTUEL

Sur le roman :

JACQUES FERSEN D'ADELSWARD (Texte paru dans la revue homosexuelle Juventus n° 1 (15 mai 1959, p.40)

 

Sur Jacques d'Adelsward-Fersen

Jacques d'Adelsward-Fersen

Aussi ceci

"L"hymnaire d'Adonis"

Sur Capri

Capri


FLEUR DE COIN

 

 

BIBLIO

Liège : P. Aelberts, 1978
[12] p. : ill., couv. ill. ; 25 cm

 

 


LES FILS DE LA LUMIÈRE : Roman

BIBLIO

Paris : Flammarion, 1961
In-16 (19 cm), 427 p.
[D. L. 15025-61]

Paris : Club des éditeurs, 1961
In-16 (20 cm), 339 p.
[D. L. 3972-62]
(Club des éditeurs. 182)

Paris : le Livre de poche, 1966
In-16 (16 cm), 447 p., couv. ill. en coul.
[D. L. 7915-66]
(Le Livre de poche. 1674-1675)

Paris : Éditions J'ai lu, 1972
372 p. : couv. ill. en coul. ; 16 cm
(J'ai lu ; 455)


DES FRANÇAIS : Roman

BIBLIO

Paris : Flammarion, 1970
20 cm, 291 p

Paris : le Livre de poche, 1973
347 p. : couv. ill. en coul. ; 17 cm
(Le Livre de poche ; 3508)


L'ILLUSTRE ECRIVAIN : Roman

BIBLIO

[Ed. originale]
Paris : A. Michel, 1982
434 p. ; 23 cm
ISBN 2-226-01482-9

Paris : le Grand livre du mois, 1982
434 p. ; 23 cm
(Le Grand livre du mois)
ISBN 2-226-01482-9


L'INNOMINATO : NOUVEAUX PROPOS SECRETS : Autobiographie

BIBLIO

Paris : A. Michel, 1989
313 p. ; 24 cm
(Indice de l'Histoire de France : LN 300, PeyrefitteRoger1907-....autobiographie1980-1989
LN 472, 1944-1989)
ISBN 2-226-03492-7 (br.)

Extrait

Sur cette page


JEUNES PROIES

BIBLIO

Paris : Flammarion, 1956.
In-16 (18 cm), 253 p.
[D. L. 6589-56] -XcR-


LES JUIFS

BIBLIO

[1er tirage, non rectifié]
Paris : Flammarion, 1965
In-16 (20 cm), 516 p.
[D. L. 9337-65]

Paris : Flammarion, 1965
In-16 (20 cm), 515 p.
[D. L. 8438-66]

[Nouvelle édition.]
Paris : Flammarion, 1968
In-16 (20 cm), 525 p.
[D. L. 376-69]

Paris : Éditions J'ai lu, 1969
In-16 (16 cm), 640 p., couv. ill. en coul.
[D. L. 8281-69]
(J'ai lu. 325)


MADEMOISELLE DE MURVILLE : Roman

BIBLIO

[17e édition.]
Paris : J. Vigneau, 1947.
In-16 (190 x 120), 275 p. 180 fr. [D. L. 7973] -XcR-

Paris : Ditis, 1960
In-16 (16 cm), 192 p., couv. ill. en coul. avec portrait.
[D. L. 16855-60]
(J'ai lu. 86)


MANOUCHE

BIBLIO

Paris : Flammarion, 1972
20 cm, 269 p., couv. ill

Paris : le Club français du livre, 1972
267 p. ; 21 cm
(Le Club français du livre. Le Grand livre du mois ; 41)

Paris : Éditions J'ai lu, 1973
303 p. : couv. ill. en coul. ; 17 cm
(J'ai lu ; 487)

Paris : Éditions J'ai lu, 1980
251 p. : couv. ill. en coul. ; 17 cm
( J'ai lu ; 487)
ISBN 2-277-11487-1

 

Première page :

Un docker regarde la jolie fille effondrée sur un banc du port, à côté de sa valise. Il lui adresse des obsénités, dans un slang qu'elle ne cherche pas à comprendre. Elle sanglote, après une brève explication avec un gaillard à raflouquettes, coiffé d'un feutre à long poil. Il l'a plantée là, indifférent à ses dix-sept ans. Les larmes qu'elle verse, sont celle de la désillusion.

Un instant, elle se demande si elle va repartir pour Londre en vue de rattraper ce truant, ou de retrouver le jeune lord qu'ellel lui a sacrifié.

Elle juge plus sage de regargner sa famille à Paris, qui attend anxieusement de ses nouvelles. Des gouttes de pluie précipitent sa décision. Elle se dirige vers la passerelle du bateau pour lequel son billet était déjà pris, -bateau qui aurait dû l'emmener avec cet individu. Quelqu'un lui fait observer qu'elle oubliait sa valise. Ce n'est plus l'embarquement pour Gnide, mais pour le purgatoire. Quand le streamer démarre, elle est près de se jeter dans ces flots huileux de Douvres.

Les sirènes des navires se mêlent au grondement de l'orage; les fumées, à l'odeur de la saumure et des embruns.


LA MORT D'UNE MERE

BIBLIO

Paris : Flammarion, cop. 1950
219 p. ; 19 cm

Paris : Flammarion, 1950.
In-16 (185 x 120), 221 p., couv. en coul.
[D. L. 5260] -VIIIe-

Paris : le Livre de poche, 1964
In-16 (16 cm), 192 p., couv. ill. en coul.
[D. L. 16401-64]
(Le Livre de poche. 1308)

Paris : J'ai lu, 1986
157 p.
( J'ai lu, ISSN 0291-3623 ; 2113)
ISBN 2-277-22113-9

 

Première page :

Dans la nuit du mardi 14 au mercredi 15 janvier 1947, je rêvai que je me promenais avec ma mère dans un parc. Il y avait de beaux arbres, des pelouses et une échapée vers des lointains bleutés, comme dans un tableau classique. Il y avait également un banc de pierre, sur lequel la vieille femme s'assit. Je continuai mon chemin et, m'étant retourné, je la vis disparaîre peu à peu : on eût dit que le banc la recouvrait ou la cachait. Je revins sur mes pas : elle avait tout à fait disparu.

Au réveil, je me rappelai cette étrange vision. Dans les circonstances où je me trouvais, elle avait de quoi frapper un esprit, même étranger à la Clé des Songes. Ma mère, agée de quatre-vingt-deux ans, était malade à Toulouse et j'avais reçu, le mardi matin, une lettre du 13, par laquelle la religieuse qui prenait soin d'elle, me priait de "venir le plus tôt possible". Je n'avais pu manquer de penser à cette lettre durant la journée et c'est ce qui apparement m'avait inspiré le rêve de la nuit.  "Le plus tôt possible" : qu'était-ce à dire? Il y avait un bon mois que j'avais fixé au 20 la date de mon départ.

Il faut croire qu'elle avait été bien calculée, car je ne me voyais pas, jusque-là, le moindre répit : des travaux littéraires que j'avais à terminer, des travaux matériels que l'on devait faire dans mon appartemen, c'était plus qu'il ne fallait pour occuper les quelques jours qui me séparaient de cette date. L'idée m'agaçait que l'on conspirât à m'en priver, au nom de danger que je réputais imaginaires.

 


UN MUSÉE DE L'AMOUR

BIBLIO

[photographies, Marianne Haas]
Monaco : Éditions du Rocher, 1972
192-[16] p. : ill. en noir et en coul. ; couv. ill. en coul.27 cm


LA MUSE GARCONNIERE : Traduction et Présentation

BIBLIO

[dialogue de Lucien de Samosate]
Paris : Flammarion, 1973
153 p. ; 22 cm
[Réunit des extraits traduits de l'«Anthologie grecque» dite palatine et de l'«Anthologie» de Maxim os Planude.]


LA NATURE DU PRINCE

BIBLIO

[Ed. originale]
Paris : Flammarion, 1963
218 p. ; 18,7 cm

Paris : Flammarion, 1963
In-16 (19 cm), 219 p.
[D. L. 3047-63]

Paris : le Livre de Poche, 1967
In-16 (16 cm), 191 p., couv. ill. en coul.
[D. L. 18370-67]
(Le Livre de poche. 2279)

Résumé

Au XVIe siècle, en Italie comme ailleurs, le mariage des princes est un arrangement destiné à assurer la continuité de la dynastie en même temps qu'à augmenter leur patrimoine.
Sur le deuxième point, l'union de Vincent Gonzague, fils du duc de Mantoue, avec Marguerite Farnèse, petite-fille du duc de Parme, satisfait tout le monde. Par contre, sur le premier, le bruit ne tarde pas à courir qu'il n'y aura pas d'héritier, le mariage n'ayant pas été consommé. A qui la faute? A la princesse dit-on à Mantoue. Au prince, rétorque Parme. Soucieux de s'assurer une descendance, le duc de Mantoue recourt à la seule solution possible en 1582 : obtenir du pape l'annulation du mariage pour que Vincent épouse Eléonore de Médicis. Les Gonzague, les Farnèse et les Médicis ont tous des liens puissants avec Rome mais, si les Gonzague l'emportent finalement sur les Farnèse, l'alliance prévue reste soumise par les Médicis à une condition peu orthodoxe.
Il s'ensuit des péripéties scabreuses qui font de cet épisode de l'histoire italienne une aventure libertine digne de l'Arétin. Roger Pereyfitte s'en est fait chroniqueur avec son brio habituel.

(le Livre de Poche)


NOTRE AMOUR

 

 

BIBLIO

Paris : Flammarion, 1967
In-16 (18 cm), 270 p.
[D. L. 5130-67]

Paris : Éditions J'ai lu, 1972
16 cm, 320 p., couv. ill. en coul
(J'ai lu. 416)

Paris : Flammarion, 1986
269 p. ; 19 cm
ISBN 2-08-064967-1

 

Première page

Lorsque j'entrai dans la cour du collège, j'observai tout de suite le regard, la beauté d'un jeune garçon. Il était avec le fils de l'ami que j'accompagnais et c'est à lui que semblait me conduire le préfet des études : " je suis ravi de faire voir notre maison à l'auteur des Amitiés particulières, m'avait dit ce bon prêtre. Mais chez nous les amitiés particulières n'existent plus. Nous avons obtenu ce résultat par un moyen très simple : en faisant confiance aux élèves, en élargissant la discipline. Songez que nous permettons aux grands de fumer!" Et il nous avait menés en cour de récréation.

Pendan que mon ami embrassait son fils, l'autre garçon, à quelques pas de nous, ne cessait de me regarder. Il voulait me dire qu'il avait su mon nom par son camarade, qu'il avait lu passionnément le livre dont le souvenir m'attirait ici et qu'il en reversait sur moi les conséquences.

Il était mis de profil, afin de ne pas attirer l'attenion, mais son oeil vert étincelait, à l'abrit de ses longs cheveux bruns. Son teint rose et mat, son nez fin et droit, ses lèvres ourlées ajoutaient à la suavité de son visage. Un chandaille de cachemire rouge moulait son buste, et ses mains enfoncées dans ses poches, tendaient au bas de son dos l'arc de son pantalon noir. Un sourire imperceptible semblait faire allusion à des secrets que nous avions déjà en partage.

Extraits 1

"-Aujourd'hui, c'est le premier jour de l'Amour.

-Le second, fit-il.

Le premier fut celui de notre premier baiser"

Charmé, je le regardai du coin de l'oeil :

"-Je ne t'ai pas encore embrassé."

Il se leva pour s'asseoir sur le tapis à côé de moi.

"-Nore premier baiser, repris-je, nous l'avons échangé dans une chapelle. Ce n'était pas un sacrilège, mais une consécration."

Il avait fermé les yeux, la tête rencversée sur les épaules. Je restai quelques minutes à le contempler, puis me penchai vers lui. Sa bouche vint au devan de la mienne. Son corps vint au-devant de ma main."

 

Extraits 2

Mais il y a dans Baudelaire des choses que tu n’es pas encore à même
d’admirer. Il faut l’expérience de la vie et la culture de la poésie
pour déguster cette quintessence de la poésie et de la vie.
« Ce qui est intéressant pour nous, c’est qu’il ait voulut intituler
son livre les Lesbiennes. Les Lesbiennes sont les sœurs des Arcadiens
que nous sommes. Baudelaire fut renvoyé de Lycée Louis-le-Grand à
propos de l’Arcadie. Les commentateurs officiels s’efforcent, selon,
l’usage, de déformer ou de voiler cette histoire. L’édition de la
Pléiade indique qu’il fut expulsé « pour une vétille (refus de
communiquer un billet que lui avait passé un camarade) ». je suis
bien d’avis qu’il s’agissait d’une vétille, mais quel était ce
billet ? quel était ce camarade ?
« C’était un billet qu’il déchira et qu’il avala plutôt que de le
livrer. C’était un camarade avec lequel il avait une amitié
particulière, et voilà où le bât blesse les ânes fourrés. Il leur a
frayé la voie, car il protesta contre « les soupçons infâmes » dont
il avait été l’objet de la part de ses maîtres : on avoue rarement à
cet âge et même on ne doit pas avouer, parce qu’on est le plus
faible. Mais ses condisciples savaient à quoi s’en tenir . »
je cherchai dans ma bibliothèque le livre qui en est la preuve et qui
a pour auteur l’un de ceux-ci, nommé Cousin. Il parle de la « brusque
disparition de Baudelaire avant la fin de leurs études » Et, de sa
propre main – on reconnaît sa calligraphie à cause de la dédicace-,
il a écrit au-dessous de cette phrase le vers de Virgile : « Formosum
pastor Corydon ardebat Alexim, qui est la devise de la pédérastie. «
C’est ce qu’il fallait démontrer, ajoutai-je. Ce document se devait
de venir à moi. La balle cherche le joueur » .



.....

« je revins à Baudelaire pour quelques-uns de ses vers de jeunesse
dont je prétendais restituer le vrai sens. Ils concernent son
internat à Louis-le-Grand. Il est d’abord question du ciel carré des
solitudes, de l’âpre lait des études, de l’écolier triomphant et
mutin, de l’adolescence pâle.

Et puis venaient les soirs malsains, les nuits fiévreuses
qui rendent de leur corps les filles amoureuses
Et les font, aux miroirs, - stérile volupté,-
Contempler les fruits mûrs de leurs nubilité.

« Qu’est-ce, dis-je, que ces demoiselles qui débuchent en plein
lycée, comme des levrettes dans un jeu de quilles, à une époque où il
n’y avait pas de cours mixtes ? »
Il sourit : « Il y a des lycéens qui pensent aux filles ; d’autres
aux garcons… ou à quelqu’un. –
Oui, mais qui pourrait leur avoir inspiré une telle image ? Lequel
d’entre eux a jamais vu une fille dans une telle posture, fût-elle sa
sœur ? En revanche, puisque tous garçons, n’est-ce pas ? commencent
par être amoureux d’eux-même, ils se contemplent volontiers tout nus
aux miroirs pour s’exciter, comme Narcisse, à une stérile volupté.
Cocteau nous décrit une scène semblable dans son livre blanc. Mettons
hardiment au masculin ce que Baudelaire n’y a pas mis, pour ne pas
enfreindre la règle d’alternance des rimes masculines et féminines et
pour ne pas choquer le cuistre Sainte-Beuve à qui ce poème est dédié :

Et puis venaient les soirs malsains, les soirs fiévreux,
Qui rendent de leur corps les garçons amoureux
Et les font, aux miroirs,- stérile volupté,-
Contempler les fruits mûrs de leur virilité.

" A une image improbable, se substitue une image probable… et
vigoureuse."


 


NOUS LES ABSTRAITS : Préface

BIBLIO

[par Vertès]
Paris : Éd. Léda, 1960
Non paginé : [30] lithographies ; 37 x 53 cm
(En portefeuille)


LES OEUVRES LIBRES

BIBLIO

[La Sibylle de Cumes. Thyde Monnier. Car l'homme est polygame. Daniel-Rops. Bartolomé de Las Casas. René Masson. Le Fugomane. Jacques Cervières. Lalouette, antiquaire. Claude-André Puget. Un conte d'hiver, adaptation à la scène française de la pièce de Shakespeare. [Paris, Comédie-française, 30 octobre 1950.]
Paris : A. Fayard, 1951.
In-16 (185 x 115), 320 p.
[D. L. 4160-51] -XcE-
(Nouvelle série. N ° 58, mars 1951)

[La Varende. Le Possédé. Roger Peyrefitte. A travers la Campanie. Maurice Toesca. L'Expérience amoureuse. Marie Mauron. Lapins par-ci, lapins par-là. Marivic Charpentier. Le Tsar implacable, Paul Ier. Peter Blackmore. La Duchesse d'Algues, comédie en 2 actes et 4 tableaux adaptée par Constance Coline [Paris, Théâtre Michel, 16 mai 1952.]...]
Paris : A. Fayard, 1952.
In-16, 320 p.
[D. L. 15248-52] -XcD-
(Nouvelle série. N ° 76 (302), septembre 1952)


L'ORACLE : Roman

BIBLIO

Paris : J. Vigneau, 1948.
In-16 (185 x 120), 313 p.
[D. L. 13586] -XcR-

[éd. définitive]
Paris : le Livre de poche, 1974
312 p. : couv. ill. en coul. ; 17 cm
(Le Livre de poche ; 4006)
ISBN 2-253-00230-5

 


PARIS : Présentation

BIBLIO

[raconté par Louis Doucet ; photographié par Rosine Mazin]
Paris : Sun, 1985
158 p. : ill. en coul. ; 32 cm
(Vivre dans le monde, ISSN 0291-9133)
ISBN 2-7191-0226-1


LE PRINCE DES NEIGES : drame en 3 actes [Paris, Théâtre Hébertot, 10 décembre 1947] : Théâtre

BIBLIO

[ Avec un frontispice de Jean-Denis Maillart.]
Paris : J. Vigneau, 1947.
In-16 (185 x 120), 215 p., planche.
[D. L. 7475] -XcTh-

[ Aux feux de la critique, par Philippe Soupault. Vignettes de René Artig.]
Paris, 5 : Brd de Latour-Maubourg (Société d'imprimerie parisienne), 1949.
In-4 ° (270 x 185), 36 p., fig.
[D. L. Impr.] -XcTh-
(Le Monde illustré théâtral et littéraire. N ° 20, 6 mars 1948)

Paris : Flammarion, 1961
In-16 (19 cm), 203 p.
[D. L. 13865-61]


PROPOS SECRETS T1 : Autobiographie

BIBLIO

Paris : A. Michel, 1977
345 p. ; 24 cm
ISBN 2-226-00502-1

Paris : Club français du livre, 1977
345 p. ; 25 cm
(Le Grand livre du mois)
ISBN 2-226-00502-1

Paris : Presses pocket, 1979
475 p. ; 18 cm
(Presses pocket ; 1749)
ISBN 2-266-00717-3

 

EXTRAITS

: Corentin Feldoe nous présente et propose trois extraits


PROPOS SECRETS T2 : Autobiographie
[recueillis par Claude Chevreuil]

BIBLIO

[Ed. originale tirée à 210 ex. numérotés]
Paris : A. Michel, 1980
373-[6] p. ; 25 cm
ISBN 2-226-00978-7

Paris : A. Michel, 1980
373 p. ; 24 cm
ISBN 2-226-00978-7


REFLEXIONS SUR DE GAULLE

BIBLIO

Genève ; Bruxelles ; Düsseldorf : Société des éd. régionales, 1991
306 p. : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 21 cm
[Indice de l'Histoire de France : LA 300, LA 310, LA 321, LN 300, GaulleCharles de1890-1970 LN 420-2, 1940-1969 LA 311]
ISBN 2-84035-003-3


RETOURS EN SICILE

BIBLIO

Monaco : Éd. du Rocher, 1996
125 p. : couv. ill. en coul. ; 20 cm
ISBN 2-268-02155-6


ROGER PEYREFITTE OU LES CLES DU SCANDALE

BIBLIO

[Entretiens de Paul-Xavier Giannoli avec Roger Peyrefitte]
Paris : Fayard, 1970
22 cm, 109 p., couv. ill. en coul. 16 F
[Contient des articles extraits de diverses revues et publications]


ROY : Roman

BIBLIO

Paris : A. Michel, 1979
409 p. ; 23 cm
ISBN 2-226-00811-X


LES SECRETS DES CONCLAVES

BIBLIO

Paris : Flammarion, 1964
Gr. in-8 ° (25 cm), 71 p.
[D. L. 7254-64]


LA SOUTANE ROUGE : Roman

BIBLIO

Paris : Mercure de France, 1983
205 p. : couv. ill. en coul. ; 22 cm
(Crime parfait)
ISBN 2-7152-0113-3

Paris : le Grand livre du mois, 1983
205 p. ; 22 cm
(Le Grand livre du mois)

Paris : Gallimard, 1987
189 p. : couv. ill. en coul. ; 18 cm
(Collection Folio, ISSN 0768-0732 ; 1793)
ISBN 2-07-037793-8

AVIS

Sur le net d'Hervé GAUTIER


SOUVENIRS PLAISANTS DE LA VIE SERIEUSE : Préface

BIBLIO

[De : Arnaud d'Andurain]
Paris : J.-P. Taillandier, 1986
371 p.-[6] f. de pl.-[2] p. de pl. : couv. ill. en coul. ; 21 cm
[Indice de l'Histoire de France : LN 300, Andurain de MaÿtieArnaud d'1907-....autobiographie1932-1946 LN 420-3, 1932-1946 LG 200, 1918-1944 LG 200, 1945-1958
ISBN 2-86562-020-4


LE SPECTATEUR NOCTURNE

BIBLIO

Paris : Flammarion, 1960
In-16 (19 cm), 161 p.
[D. L. 6956-60]


TABLEAUX DE CHASSE ou la vie extraordinaire de Fernand Legros

BIBLIO

Paris : A. Michel, 1975
441 p. : couv. ill. en coul. ; 22 cm
ISBN 2-226-00262-6

Paris : le Livre de poche, 1978
508 p. : couv. ill. en coul. ; 17 cm
(Le Livre de poche ; 5162)
ISBN 2-253-02018-4


DU VÉSUVE À L'ETNA

BIBLIO

Paris : Flammarion, 1952.
In-16, 285 p.
[D. L. 519-53] -VIIId15

[Préface d'André Fraigneau.]
Paris : Flammarion, 1959.
In-16 (20 cm), 259 p., pl., portr., cart. ill. en coul.
[D. L. 6568-59] -XcR-VIIId15-
(Les Flammes. 6)

Paris : le Livre de poche, 1966
In-16 (16 cm), 384 p., couv. ill. en coul.
[D. L. 16271-66]
(Le Livre de poche. 1976)


Voltaire : Préface/Présentation

BIBLIO

[Romans de Voltaire.]
Paris : le Livre de poche, 1961
In-16 (16 cm), 512 p., couv. ill. avec portrait.
[D. L. 3840-61]
(Le Livre de poche. 657-658)


VOLTAIRE: Sa jeunesse et son temps

BIBLIO

Paris : A. Michel, 1985
2 vol., 482 p., 390 p. : couv. ill. en coul. ; 24 cm
[Index]
ISBN 2-226-02480-8 (vol. 1). - ISBN 2-226-02533-2 (vol. 2)


VOLTAIRE ET FREDERIC II

BIBLIO

Paris : A. Michel, 1992
2 vol. (353, 375 p.) : couv. ill. ; 24 cm
[Index]
[Indice de l'Histoire de France : LN 300, Voltaire1694-1778 LN 472, 1723-1778 LN 472-2, 1746-1778 ]
ISBN 2-226-06020-0 (vol. 1). - ISBN 2-226-06081-2 (vol. 2)

 

la critique du journal "Le Monde"

Le 06 Novembre 1992

Deux fauves dans une même cage

   D'un strict point de vue romanesque, l'histoire des relations entre Voltaire et Frédéric II de Prusse est une mine d'or. Quarante ans d'un dialogue intense entre deux des plus fortes personnalités d'un siècle qui en compta tant. Avec des envolées lyriques et des éclairs de haine, de la grandeur et de la mesquinerie, des fastes et des épisodes misérables, des aventures rocambolesques et de la pure poésie, de la naïveté et de la ruse, de la haute philosophie et de la basse police. Le tout sous le regard fasciné des cours, des salons et des ambassades européennes, qui commentent les péripéties multiples du spectacle et retiennent leur souffle.
    Le sujet est si magnifique, si mouvementé, si haut en couleurs qu'il n'a pas cessé, depuis deux siècles, d'alimenter la verve des mémorialistes, d'exciter la curiosité des biographes et de provoquer, chez les historiens et les érudits, une émulation savante qui s'est traduite par des dizaines de milliers de pages imprimées. Encore tous les mystères de ce tête-à-tête à grand spectacle ne sont-ils pas éclaircis, les deux protagonistes ayant volontiers, pour la galerie, pratiqué le mensonge, la plupart des témoins ayant choisi leur camp après la rupture de 1753 et l'histoire des relations franco-allemandes venant au surplus brouiller les cartes dans le récit et l'appréciation des faits.
    Le livre de Roger Peyrefitte fait-il la synthèse de toutes les recherches passées et présentes, ou bien apporte-t-il au débat des éléments nouveaux ? Ni l'un ni l'autre. Poursuivant l'étrange entreprise commencée il y a cinq ans avec Voltaire. Sa jeunesse et son temps, Peyrefitte ne paraît guidé pendant plus de sept cents grandes pages que par une seule passion, assouvie dans le désordre de l'urgence, celle de dégrader. Se moquant ouvertement de tout ce qui pourrait apparaître comme une preuve, une source, une légitimation même légère de ce qu'il avance, Peyrefitte raconte des histoires sales. Il a, peut-être, lu tous ces écrivains de la fange dont parle Robert Darnton et qui, par mercenariat ou par haine sociale, déversaient sur le pavé parisien des tombereaux de littérature pornographique et diffamatoire. Il recopie tout cela comme s'il s'agissait de la vérité vraie, et y ajoute, pour faire bonne mesure, le fruit de ses obsessions personnelles ; en premier lieu, celle de l'internationale homosexuelle _ Peyrefitte dit " pédérastique ", _ qui, en sous-main, gouverne l'histoire. Dès lors, plus de mystère en effet : le grand dialogue entre le philosophe-roi et le roi-philosophe se recroqueville en une crasseuse querelle entre deux amants. Une " thèse " dont quelques feuillets auraient suffi à épuiser l'éventuel intérêt.
    Sous le même titre que celui du navrant ouvrage de Peyrefitte, Christiane Mervaud avait publié, en 1985, une passionnante et savante enquête, sous-titrée " Une dramaturgie des Lumières ". S'il existait quelque morale du succès littéraire, c'est ce livre qui devrait figurer aujourd'hui sur les tables des libraires. En édition de poche de préférence : la Voltaire Foundation d'Oxford, qui édite ce Voltaire et Frédéric II et qui fait un remarquable travail de publication sur la civilisation des Lumières, produit des livres généralement un peu trop beaux pour n'être pas trop chers. Mais les 900 F de Christiane Mervaud valent mille fois mieux que les 250 F de Roger Peyrefitte.
    Une dramaturgie égalitaire
    D'une plume souvent inspirée, après d'impressionnantes recherches, l'historienne a choisi d'analyser le couple Voltaire-Frédéric non à travers les fracas et les tracas de leurs rencontres, mais sous l'angle de leur oeuvre littéraire commune, ces quelque huit cents lettres qu'ils ont échangées entre 1736 et 1778. Renversement de perspectives que Christiane Mervaud justifie au nom des lumières particulières que l'analyse littéraire peut apporter sur ces deux hommes fascinés par la puissance de l'écriture et sur une époque qui cherche à nouer ensemble exploration de la réalité et pouvoirs des représentations.
    La correspondance crée une dramaturgie égalitaire à l'intérieur de laquelle les deux hommes vont, dans un espace idéal débarrassé de tous les obstacles et de toutes les lourdeurs de la réalité, échanger les signes de leur gloire et créer la fiction de la société telle qu'ils la rêvent : celle où le philosophe ne se contente pas de penser le monde, mais peut agir sur lui, celle où le Prince se débarrasse de la raison d'Etat au profit de la seule raison et peut confondre les nécessités de sa gloire avec le bonheur de l'humanité. Que l'un et l'autre aient un besoin vital de ce contrepoint utopique où se lient, aux yeux de tous, grandeur intellectuelle et grandeur politique, c'est ce que montre bien la poursuite de cette correspondance après l'échec retentissant des tentatives de vie commune. A Berlin, quoi qu'ils désirent l'un et l'autre, Voltaire ne sera jamais que le sujet de Frédéric, au mieux un courtisan privilégié ; ce qu'il ne peut accepter sans se renier, sans consentir à maintenir la pensée dans un rôle de subalterne et d'ornement du pouvoir. Seule l'absence, l'éloignement, le vide que viennent combler les lettres peuvent rétablir la double égalité.
    L'harmonie de cette rencontre au sommet entre la royauté de l'esprit et la royauté temporelle _ qui nous vaut, de la part des deux protagonistes, quelques-uns des plus beaux morceaux de prose épistolière de notre langue _ ne pouvait que se fracasser en passant du théâtre de la représentation à celui de l'histoire immédiate. Dans De la Cour au jardin, troisième volume d'une biographie de Voltaire qui doit en compter cinq, René Pomeau et Christiane Mervaud s'attachent, cette fois, aux mille détails des rencontres entre Voltaire et Frédéric pour, à lafois, démonter le mécanisme qui conduit à la catastrophe finale _ la séduction réciproque sombrant dans la fuite, les trépignements, les mensonges, les basses manoeuvres et la non moins basse police et l'idylle intellectuelle tournant à la farce sinistre et pitoyable _ et tenter de faire le point sur des événements qui ont trop marqué leur époque et dont les enjeux, nationaux et internationaux, politiques et intellectuels, étaient trop vastes pour que ne s'en emparent pas les constructions mythologiques, les propagandes et même les réflexions sur l'absolutisme éclairé et sur la nature de l'Etat moderne.
    Le récit, dans la complexité de ses péripéties, montre deux hommes pris au piège de leurs ambitions légitimes et des lourdeurs d'une situation _ au sens sartrien _ dont ils sont incapables de modifier les données. Voltaire ne peut pas se tenir au rôle de premier-philosophe-courtisan que Frédéric II ne peut que lui assigner, en le mettant d'ailleurs en concurrence avec d'autres, comme Baculard d'Arnaud ou comme Maupertuis, le grand mathématicien et astronome qui dirige l'académie de Berlin (1). Deux fauves de grande race enfermés dans la même cage des hiérarchies et des rôles sociaux, dans la même cellule des privilèges qu'ils ont détruite dans leur théâtre intime, mais dont ils ne peuvent _ ni ne veulent _ abolir les barreaux dans l'ordre de la réalité.

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

articles

Désolé, encore en cours de réalisation, mais en attendant allez toujours faire un petit tour du côté de cette bibliographie

 

 

 

 


 

 

 

 

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Les pages de l'Ordre d'Alexandre le Grand dont il est le Grand Maître

Allez aussi faire un tour sur le superbe (avec, entre autre, une illustration de Goor pour "les amitiés particulière")

ROGER LE GRAND ANCÊTRE : Portrait de R. Peyrefitte modelé par Arno Breker