Introduction.
Chacun devra en profiter pour exercer intelligemment son esprit critique. Il ne peut s'agir d'un document à gober. Volontairement, tout est soumis à l'oeil vigilant du chercheur, de celui qui ne ménage pas ses efforts individuels. Tout y est à vérifier. Souvent parce que des flous entourent des vérités forts simples.
Les cahiers suivants, sur ce thème, pourraient compléter les données de la revue de 1960 à nos jours. D'autres cahiers pourraient envisager les aspects de l'enseignement que proposent Martinez, Saint Martin, Papus...
Il est un peu trop facile de se reposer sur le travail d'un seul, ou de quelques uns. Les autres cahiers ne verront le jour que si ce travail de base est étoffé par vos recherches personnelles, compléments apportés par d'autres livres, d'autres revues.
Les idées, les positions exprimées dans ce cahier ne feront jamais oublier que la région : respecte la liberté individuelle de chaque Martiniste; ne demande à personne d'adhérer sans avoir fait siens, en pleine conscience, les propos, si nobles soient-ils, que tiennent nos prédécesseurs; considère que nul homme ne détient la vérité; sert de base de travail par ses groupes, ses rituels, aux "hommes de désir"; n'est pas seule dispensatrice de connaissances; stimule les germes dont nous sommes porteurs; offre l'initiation à toute personne qui s'en montre digne ou, qui est en état de besoin.
Volontairement, je n'ai pas suivi un plan rigoureux; nombreux sont les éléments incomplets... Un ésotérisme de bon aloi : Le Martinisme de la région Nord- Pas de Calais repose sur la pratique de l'ésotérisme. Notre espace culturel est gréco-latin, avec peu d'autres composantes aussi profondes, culture franque, belge... La religion de base est judéo-chrétienne avec quelques éléments que nous appellerons gaulois ou belges. Nos données de référence prennent place dans une structure que nous essayons d'élargir mais dont les bases sont fixées notamment au christianisme. Notre ésotérisme ne vise pas à diviser les hommes, encore moins à contester les institutions ecclésiales qui respectent l'homme. Nous nous opposons à toute pratique sectaire et réclamons l'exercice de notre responsabilité et de la liberté. Nos bases sont Platon, Moise, Orphée, l'hermétisme, la gnose, Pythagore, la bible, les légendes, les contes, les mythes, les courants mystiques. Notre ésotérisme vise la connaissance de l'homme, de la nature, de Dieu.
Notre ésotérisme ne contredit pas le savoir institutionnel ou les dogmatiques des églises. Il correspond aux nécessités de la recherche de la lumière intérieure, et nous n'hésitons pas à utiliser de nouveaux critères concernant les savoirs. Il est source de réconciliation et non de divisions. Les principes reposent sur la loi d'analogie, les correspondances, la Vie de la création et pas simplement des créatures, la "ratio hermetica", l'imagination, la transmutation, la concordance, la transmission. Nous privilégions les données occidentales même quand par facilité de langage nous utilisons du vocabulaire oriental. Notre ésotérisme est transdisciplinaire, nous cherchons des voies de passage, des portes basses et étroites.
Notre ésotérisme élabore un enseignement spirituel conscient. Il nous éloigne de l'occultisme de bazar, il rejette les préjugés conceptuels. Il utilise tout modèle de pensée propre à la progression de l'humanité. Les trois voies de l'ésotérisme peuvent être utilisées : 1 la quête initiatique avec transmission de maître à disciple dans le cadre de communautés prouvant la validité de leur tradition. 2 l'histoire tente de retrouver les voies traditionnelles, elle s'intéresse à toutes les formes de pensée et de tradition. Elle utilise la voie de l'accumulation des initiations, des pratiques... 3 l'intégration des données du monde : la connaissance de soi est aussi connaissance du monde. La tradition est une ouverture utilisée par l'homme de désir. L'intellect, l'étude, le travail sur soi, la voie du coeur, permettent une "gnose".
Nos études se déroulent à partir d'un rituel dans une communauté humaine qui est fondé par un rapport humain essentiel (la confiance). Nos doctrines se réfèrent à Martines, à Saint Martin et à leurs ouvrages. Notre but est la réintégration de l'homme dans ses droits et devoirs primitifs. Nous respectons les églises, refusons de mêler les données initiatiques à toute conception politique.
Les Martinistes et l'église :
L'excommunication nous concerne-t-elle?
Canon 1374 du code de 1983 :"Qui s'inscrit à une association qui conspire contre l'Eglise sera puni d'une juste peine ; mais celui qui y joue un rôle actif ou qui la dirige sera puni d'interdit". 1 l'ordre Martiniste n'est pas nommé. 2 l'ordre ne conspire pas contre l'Eglise; ses règlements ne le permettent pas. 3 le principe de la juste peine est retenu pour les adhérents, celui de l'interdit pour les dirigeants. Il n'empêche que le jugement négatif sur l'ordre demeure inchangé, parce que nos principes sont considérés comme inconciliables avec la doctrine de l'Eglise : hors l'église point de salut! Le Martiniste est-il en état de péché mortel; c'est à dire, est-il en état de rupture avec Dieu en sachant ce qu'il fait, en voulant ce qu'il fait, en choisissant en toute liberté de faire le mal? Le Martiniste se veut l'outil de Dieu, il veut servir à Dieu; la question posée ci-dessus ne peut le concerner. Le service de Dieu, à travers le Christ, pour les hommes est la réponse à tout propos de ce type. Nous laissons volontiers les religions nous condamner, nous juger... sous leur entière responsabilité. Les Martinistes qui se sentent concernés par de telles condamnations, jugements présenteront une démission qui sera acceptée. Les autres ont suffisamment de travail pour éviter de perdre trop de temps à l'inutile. La misère des hommes mérite mieux que la condamnation des hommes de bonne volonté. Le Martiniste manifeste clairement sa volonté d'être chrétien, son désir de recevoir le Christ comme un ami; il se lie de sa propre et libre volonté à tous les humains. En aucun cas, il n'est contraint de parler de ce qu'il vit avec Dieu.
Sethos (S I) de Bruxelles nous rappelle dans le N°3 de 1953 de la revue l'Initiation que l'ordre Martiniste fait référence à la doctrine du péché originel; qu'il ne lutte pas contre l'église de Rome, ni d'autres; il prie afin que la lumière atteigne toute organisation et tout homme. Le Martiniste est serviteur du seigneur. La voie de la réintégration est proche des paraboles du retour du fils prodigue,... Les Supérieurs Inconnus veulent proclamer la vérité apportée par le Christ, mais ils se refusent à la divulguer n'importe où, n'importe quand, n'importe comment, devant n'importe qui. Ils laissent les églises constituées prendre soin des hommes enlisés dans le siècle. Suis-je un hérétique? Si un prêtre de l'église catholique romaine apostolique m'interroge sur la foi catholique et la doctrine des apôtres, il s'avérerait, vraisemblablement, que je donnerai une version non autorisée du christianisme, une autre lecture de la bible. Toutefois je ne veux en rien défier l'église ou toute autre religion. Les croyances fondamentales du christianisme, je ne les rejette pas, je demande à les intégrer, à les faire miennes pour les accepter valablement. Le comportement ou le rôle du clergé n'est mon affaire que dans la mesure où il chargerait l'homme de plus de fardeaux que celui-ci n'en pourrait porter. L'ordre social me semble toujours adaptable. La trinité me semble normale; la nature de Jésus me semble relever du mystère toutefois s'il n'était homme et pleinement homme ... comment nier l'humanité de Jésus s'il est venu pour nous? Le pape, je lui reconnais toute autorité sur ceux qui reconnaissent cette autorité. Les privilèges que je reconnais sont ceux accordés par l'esprit. L'écriture doit être accessible à tous, les commentaires sur l'écriture, sauf opinion personnelle écrite dans le but d'échanges, me semblent devoir relever d'un partage d'opinion par des personnes réellement qualifiées afin d'éviter les élucubrations inutiles.
Les pierres d'achoppement : origine du mal si dieu est tout-puissant? double nature de Jésus, homme dieu. Trinité Les moines peuvent-ils prendre sur eux les péchés du peuple et les expier par leur austérité et leurs prières?
Ai-je encore à craindre les zélateurs, pauvres êtres apeurés, incertains dans leurs croyances, supposent-ils que j'ai le désir de défier les corps constitués?
Pour conclure : il est intéressant intellectuellement de poser le problème des relations d'un Martiniste avec une église particulière; pragmatiquement, je souhaite qu'avant de discuter du "sexe des anges" les hommes vivent pleinement les évangiles. Pour le reste, que les spécialistes des questions évoquées nous divertissent.
La Dogmatique : Le sens du mot dogme : Le dogme désigne un enseignement quel qu'il soit. Le dogme désigne un énoncé tiré de l'écriture et exprimant une volonté révélée donc normative. Le Martinisme enseigne une doctrine : celle de la réintégration des êtres. Il propose par son rituel des symboles. Les initiations sont une forme de conditionnement : elles incitent au travail sur soi, à la conquête de la liberté individuelle, à la réflexion, à l'action, à la connaissance.
Le Martiniste ne se sent pas concerné par une foi dogmatique; ses dogmes, il les a compris, intégré à son être. Son "je crois que" "credo ut" n'est pas une croyance irrationnelle en la vérité d'un énoncé, mais le reflet d'une opinion personnelle travaillée, réfléchie. Son "je crois en" n'est pas le don confiant de soi aux vertus salutaires d'un dogme avant son interprétation, mais le reflet d'une longue maturation, de l'intégration de la nécessité de certaines réalités supra-humaines. La dogmatique Martiniste est une dogmatique admise intérieurement et non une dogmatique imposée extérieurement.
Le Secret : Le Martiniste prête un serment sur la bible : il ne doit pas révéler certains éléments de son vécu initiatique. Il se réfère à un lieu de silence (Salomon I Rois 6,7) La fonction de Jean Baptiste, Matthieu 14,3-11; Marc 3,17-28 Luc 3,19-20; 9,9 Le secret est naturel à ceux qui suivent la discipline de l'arcane, la voie de Pythagore ou la voie d'Hermés.
La consécration : Vous pouvez vérifier si nos consécrations sont valables à partir des textes suivants : BIBLE :
Saül (I Samuel 11,7;
Isaïe 8,1-4; 20 ;
Jérémie 13,1-11; 16,1-9;18, 1-12; 19,1-15; 27; 32; 51, 59-64;
Ezéchiel 4, 1-17; 5; 12, 1-6, 17-20; 21,23-32; 24, 1-27; 37,15-28;
Osée 3
Marc 11,12-14; 20-24;
Jean 8,6-8
Actes 21,9-11