Quelques Théosophes...

Etymologiquement la sagesse de Dieu, la Théosophie est la recherche du divin

LOUIS-CLAUDE DE SAINT-MARTIN 1743-1803

{Louis-Claude de Saint-Martin.}

Louis-Claude de Saint-Martin est né à Amboise en 1743. Son père le destinait à la magistrature, mais les études de droit ne l'intéressant guère, il entra dans l'armée. Un ami, qui servait dans le même régiment, lui fit rencontrer l'occultiste don Martinez de Pasqually, Grand Maître de la loge bordelaise des "Chevaliers Maçons Elus Cohen de l'Univers". D'abord très attiré par la théurgie de Pasqually et son cérémonial magique, le jeune Saint Martin se tourna vers la pensée de Swedenborg et surtout vers celle de Jacob Boehme, plus conforme à son aspiration personnelle.

Par la "voie cardiaque", il cherche la régénération intérieur qui permet de mieux comprendre le divin: "La seule initiation que je prêche et que je cherche de toute l'ardeur de mon âme, est celle par où nous pouvons enter dans le coeur de Dieu, et faire enter le coeur de Dieu en nous, pour y faire un mariage indissoluble qui nous rend l'ami, le frère et l'épouse de la Divin Réparateur. Il n'y a pas d'autres moyens pour arriver à cette sainte initiation que de nous enfoncer de plus en plus jusque dans les profondeurs de notre être et de ne pas lâcher prise que nous ne soyons parvenus à en sortir la vivante et vivifiante racine."

Saint Martin est un mystique dont la théorie est simple: l'homme déchu qui a perdu le bonheur en tombant du ciel sur la terre, doit le retrouver par le chemin qui mène à ma régénération, c'est-à-dire par une intense purification. Nous retrouvons là le schéma de toute véritable initiation.

Après avoir démissionné de l'armée, et signant "Le Philosophe Inconnu", Saint Martin écrivit, parmi ses ouvrages les plus importants: Des Erreurs et de la Vérité (1778), Le Tableau naturel de rapports qui existent entre Dieu, l'homme et l'Univers (1780), L'Homme de Désir (1790), Ecce Home (1792), Le Crocodile (1799), De l'Esprit des choses (1800), Le Ministère de l'homme esprit (1801).

Par la prière et la méditation, Louis-Claude de Saint Martin a découvert en lui-même l'essence divine qui retrouvera sa véritable place au moment de la mort: "La principale ambition que j'ai eue sur la terre a été de n'y être plus, tant j'ai senti combien l'homme était déplacé et étranger dans ce bas monde." Pourquoi craindre la mort? "La mort! Est-ce qu'il y en a encore? Est-ce qu'elle n'a pas été détruite ? Est-ce que le grand sacrificateur et le grand instructeur de la prière n'a pas épuisé toutes les angoisses de cette mort par son supplice? Est-ce qu'il n'a pas souffert la mort de violence, afin que nous n'eussions plus que la mort de joie? Est-ce que, depuis qu'il a tout consommé, nous pouvons encore avoir quelque chose à souffrir? Non, la mort n'est plus pour nous que l'entrée dans le temple de la gloire. Le combat a été livré, la victoire est remportée, nous n'avons plus à recevoir de la main de la mort que la palme du triomphe."

Après la Révolution à laquelle il prit part, il se retira définitivement à Amboise où il écrivit: "Ma tâche dans ce monde a été de conduire l'esprit de l'homme par une vie naturelle aux choses surnaturelles qui lui appartiennent de droit, mais dont il a perdu totalement l'idée, soit par dégradation, soit par l'instruction fausse de ses instructeurs. Cette tâche est neuve, mais elle est remplie de nombreux obstacles; et elle est si lente, que ce ne sera qu'après ma mort qu'elle produira ses plus beaux fruits. Mais elle est si vaste et si sûre, que je dois grandement remercier la Providence de m'avoir comme chargé de cet emploi que je n'ai vu jusqu'ici exercer à personne, puisque ceux qui on enseigné et qui enseignent tous les jours, ne le font qu'en exigeant la soumission, ou qu'en racontant des faits merveilleux."

Le théosophe d'Amboise s'est détourné du Christianisme officiel pour retrouver le christianisme originel, celui qui était conforme à la plus pure tradition chrétienne primitive.


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