M
anifeste de l'ordre Martiniste de Papus 1952.FONDEE par PAPUS (Dr Gérard Encausse) en 1888 et publiée de 1888 à 1914, la revue L'initiation était l'organe vivant qui réunissait tous les rénovateurs des sciences hermétiques, les protagonistes de toutes les révélations de la science unique : Stanislas de Guaïta, Péladan, Barlet, Matgioi, Marc Haven, Sédir, de Rochas, Chamuel entre autres personnalités groupées autour de Papus
Depuis ce temps, des esprits d'élite en sont venus, de toutes parts, aux études qu'elle poursuivait et qui, dédaignées alors, n'intéressaient qu'un petit nombre...
La nouvelle série de L'initiation se propose de reprendre et de poursuivre cette création papusienne en étudiant toutes les branches de la connaissance ésotérique.
L'Initiation 52 présentera des travaux susceptibles d'éclairer les chercheurs que cette question intéresse plus particulièrement ; elle s'efforcera de grouper ceux qui se sont voués à ces problèmes et dont les travaux ont affirmé, la maîtrise.
Comme il y a quelque 50 ans, ces cahiers comprendront une partie " initiatique " où seuls figureront les exposés susceptibles de ne point égarer les étudiants hors de la voie jalonnée par les Maîtres, par les classiques de ces sciences que Stanislas de Guaïta désignait sous le terme de "maudites". Là, se feront entendre les échos de la doctrine traditionnelle dont la pérennité se voile sous les symboles épars dans le monde.
Sans offrir cette garantie, les études présentées hors de cette rubrique n'en seront pas moins choisies avec sévérité.
L'Initiation 52 s'intéressera à toutes les formes sous lesquelles se voile la science d'Hermès, à toutes les manifestations extérieures qui recouvrent la connaissance secrète : hermétisme, astrologie, kabbale, symbolique, arts divinatoires, etc., sans oublier les applications de la doctrine à la vie contemporaine.
Des échos, une bibliographie et une critique des revues et des livres tiendront les lecteurs au courant du mouvement des idées et des événements dans ce secteur particulier.
Enfin, organe officiel de l'Ordre Martiniste qui, sous l'impulsion du fils de Papus, aidé de quelques amis fidèles, vient de reprendre une activité en rapport avec les temps modernes, l'Initiation 52 sera l'indispensable trait d'union entre tous ceux qui ont à coeur de suivre, dans ce domaine également, la ligne tracée antérieurement par Papus.
ORDRE MARTINISTE
Créé en 1887 par le docteur Gérard ENCAUSSE (PAPUS), l'Ordre Martiniste moderne a connu jusqu'à la mort physique du regretté vulgarisateur de l'Occultisme, survenue en 1916, un développement considérable. L'Ordre Martiniste de Papus était, en effet, représenté tant dans la vieille Europe que dans les colonies, aux Etats-Unis et en Amérique du Sud. Son influence s'exerçait aussi bien parmi les humbles que, sur les marches de certains trônes et non des moindres...Grâce à lui, les idées spiritualistes gagnèrent un terrainprécieux à une époque où le, Matérialisme donnait l'impression d'être sur le pointde triompher.
Dans tous les coeurs où il a une fois pénétré, le Martinisme Papusien a permis de réaliser les possibilités d'altruisme qu'ils avaient en eux. Il a sauvé du doute, du désespoir et parfois même du suicide bien des esprits, tant il est vrai que la Lumière traverse les vitres même quand elles sont ternies et qu'elle illumine toutes les ténèbres physiques, morales ou intellectuelles.
Dans son ensemble, l'Ordre Martiniste de Papus était surtout une école de chevalerie morale s'efforçant de développer la spiritualité dé ses membres tant par l'étude d'un monde encore inconnu dont la science positive n'a pas, jusqu'ici déterminé toutes les lois, que par l'exercice du dévouement et de l'assistance intellectuelle, et par la création, en chaque esprit, d'une Foi d'autant plus solide qu'elle était basée sur l'observation et sur la science.
Le Martinisme de Papus constituait donc une chevalerie de l'altruisme opposée à la ligue égoïste des appétits matériels, une Ecole où l'on apprenait à ramener l'argent à sa juste valeur de sang social et à ne pas le considérer comme un influx divin, enfin un Centre où l'on s'efforçait à demeurer impassible devant les tourbillons positifs ou négatifs qui bouleversent la Société.
Ouvert aux hommes comme aux femmes, ne demandant à ses membres aucun serment d'obéissance passive et ne leur imposant aucun dogme, accueillant sans distinction aucune tous ceux qui avaient au coeur l'amour de leur prochain et qui désiraient lutter pour le bien commun, le Martinisme Papusien a donné à des dizaines de milliers d'hommes et de femmes la possibilité de trouver un refuge dans l'expérience et la philosophie des Anciens et, comme l'a précisé le regretté Téder: "En présence de ce retour fatal vers la Sagesse de l'Antiquité qui a produit Rama, Krishna, Hermes, Moïse, Platon et Jésus, le Martinisme, dépositaire des traditions sacrées, est sorti de son obscurité volontaire et a .ouvert ses sanctuaires de science aux Hommes de Désir capables de comprendre ses symboles, encourageant celui qui est ardent, détournant celui qui est faible, jusqu'à ce que la sélection spéciale de ses Supérieurs Inconnus fut complète. "
Formant le noyau réel de cette université qui refera un jour le mariage de la Connaissance sans division avec la Foi sans épithète, le Martinisme papusien s'est efforcé de se rendre digne de son nom en établissant des groupes d'étude de ces sciences métaphysiques et métapsychiques dédaigneusement écartées de l'enseignement classique sous le prétexte qu'elles sont occultes.
Depuis la disparition physique de Papus pour qui l'action créatrice" revêtait, dans tous les domaines, un particulier intérêt, le Mouvement Martiniste en général a perdu son unité, comme peut-être d'ailleurs une partie de son efficience et ce, quelle que soit la personnalité des " Grands Maîtres " qui se sont succédé à la tête des différents Groupements ayant vu le jour après la mort du créateur de l'Ordre.
Il est de fait que, pour le profane, une impression assez pénible se dégage parfois de toutes ces discussions et autres mises au point venues soit de Lyon, soit de Paris, et ayant trait à la "régularité" des successeurs de Louis Claude de Saint Martin et des Groupements par eux créés... Mais il n'en convient pas. moins de rendre impartialement hommage à ceux qui, après Papus, en toute bonne foi et avec l'ardent désir d'honorer, eux aussi, la mémoire de Louis Claude de Saint Martin, le "Philosophe inconnu", n'ont ménagé ni leur temps, ni leur peine, ni même leur santé sous l'égide soit de l'Ordre Martiniste Synarchique, soit de l'Ordre Martiniste de Lyon, soit de l'Ordre Martiniste Traditionnel, soit enfin de l'Ordre Martiniste Rectifié, de création assez récente (1948).
Il appartenait toutefois au fils de Papus, entouré de quelques amis et admirateurs de son père, de reprendre le flambeau en vue de donner une vie nouvelle au Martinisme Papusien, dont les grandes lignes ont été évoquées en tête de ce manifeste, et de créer un Mouvement s'appuyant sur la tradition sans négliger la science contemporaine.
Telle est la tâche qu'il s'est fixée, avec ses amis, en souhaitant que cette nouvelle organisation connaisse, grâce à l'aide de nos chers disparus comme à celle des vivants, le même succès que sa devancière dans le combat qu'il convient de mener pour que triomphe la cause de l'Amour, du Beau et du Bien...
1998
Les temps changent, parfois quelques hommes changent. En 1888, Papus offrait aux femmes et aux hommes le Martinisme. En 1998, l'esprit souffle au sein des divers groupements.
Secrétariat de l'O M 91110 Gif sur Yvette.