Jorge Lucio de Campos

 

Eric Fischl. A
jornada no romance (cena II), 1994.


LES TROIS MEUBLES DU MAGE SURANNÉS

I

MINÉRAL

Vase olivâtre et vain d'où l'âme est envolée,
Crâne, tu tournes un bon visage indulgent
Vers nous, et souris de ta bouche crenelée.
Mais tu regrettes ton corps, tes cheveaux d'argent,

Tes lèvres qui s'ouvraient à la parole ailée.
Et l'orbite creuse où mon regard va plongeant,
Bâille à l'ombre et souspire et s'ennuie esseulée,
Très nette, vide box d'un cheval voyageant.

Tu n'es plus qu'argile et mort. Tes blanches molaires
Sur les tons mats de l'os brillent de flammes claires,
Tels les cuivres fourbis par un larbin soigneux.

Et, presse-papier lourd, sur le haut d'une armoire
Serrant de l'occiput les feuilles du grimoire,
Contre le vent rôdeur tu rechignes, hargneux.
 

AS TRÊS VELHAS MOBÍLIAS DO MAGO

I

MINERAL

Urna sem alma, vazia, esverdeada,
O crânio, tão indulgente e burocrata,
A sorrir com sua boca denteada,
O corpo odeia, os cabelos de prata

E aqueles lábios que antes se abriam.
Seus buracos, que este meu olhar devassa,
À sós bocejam e, no breu, entediam
Como, na baia, todo corcel de raça.

Argila inerte, seus molares brancos
No osso luzem um baço fogo franco,
Um cobre brunido de modo aplicado.

E, sobre o armário, como um desses pesos
Que nossos livros sempre mantém tesos,
Ao errante vento impreca, malcriado.  
 

II

VÉGÉTAL

Le vélin écrit rit et grimace, livide.
Les signes sont dansants et fous. Les uns, flambeaux,
Pétillent radieux dans une page vide.
D'autres en rangs pressés, acrobates corbeaux,

Dans la neige épandue ouvrent leur bec avide.
Le livre est un grand arbre émergé des tombeaux.
Et ses feuilles, ainsi que d'un sac qui se vide,
Volent au vent vorace et partent par lambeaux

Et son tronc est humain comme la mandragore;
Ses fruits vivants sont les fèves de Pythagore;
Des feuillets verdoyants lui poussent en avril.

Et les prédictions d'or qu'il emmagasine,
Seul le nécromant peut les lire sans péril
La nuit, à la lueur des torches de résine.
 

II

VEGETAL

Alvo, o velino escrito pilheria.
Alguns rabiscos loucos, alumiados,
Brilham como velas na folha vazia.
Outros vão e, como corvos apressados,

Semeiam toda a neve, o bico abrindo.
O livro é uma árvore de fuscos galhos
Cujas folhas, de um saco se esvaindo,
Ao sabor do vento voam, em frangalhos.

Seu tronco é quase humano, uma mandrágora;
Seus vivos frutos, as favas de Pitágoras;
Em abril, o viço a torna verdejante.

E as ricas profecias que rumina,
Pode lê-las, à noite, o necromante,
Sob um clarão de archotes de resina.  
 

III

ANIMAL

Tout vêtu de drap d'or frisé, contemplatif,
Bésicles d'or armant son nez bourbon, il trône.
A l'entour se presse un cortège admiratif
Qui fait trembler le feu soudain de son oeil jaune.

Il est très sage, et rend justice sous un aulne
(Jadis Pallas en fit son conseil privatif);
Il a pour méditer l'arrêt, esprit actif,
Et pour l'exécuter griffes longues d'une aune.

Doux, poli, le hibou viendra vous prévenir
Quand l'heure sonnera que la Mort vous emporte;
Et crîra trois fois son nom à travers la porte.

Car il déchiffre sur les tombes l'avenir,
Rêvant la nuit devant les X philosophes
Des long fêmurs croisés en siestes triomphales.
 

III

ANIMAL

Vestido em frisos de ouro, inabalável
Lente ao nariz, se pavoneia aprumado.
Por perto passa um cortejo admirável
Que logo atiça seu olhar amarelado.

Douto ele é e sob um alno delibera
(Outrora Palas o tornou seu conselheiro);
Com certo senso as sentenças considera,
Contudo garras também tem - de justiceiro.

O doce mocho chegará, à revelia,
Quando ressoar, enfim, a hora da Morte;
O teu nome gritará três vezes, bem forte.

Ele que nas tumbas o porvir anuncia,
Remói, de noite, a imortal filosofia,
Pernas cruzadas e em pose triunfal. 
 

BRUIT SOUTERRAIN

Pétrissant les glottes et les larynx de la mâchoire sans palais,
Rapide, il imprime, l'imprimeur.
Les sequins tremblent aux essieux des moyeux du moulin à vent,
Les feuilles vont le long des taquins au vent.
La mâchoire du crâne sans cervelle digère la cervelle étrangère
Le dimanche sur un tertre au son des fifres et tambourins
Ou les jours extraordinaires dans les sous-sols des palais sans fin.
Dépliant et expliquant, décerveleur,
Rapide il imprime, il imprime, l'imprimeur.
 

RUÍDO SUBTERRÂNEO

Modelando a glote, a laringe e a maxila, sem dor
Imprime, imprime o impressor.
Sob o eixo do moinho, só moedas sem assento,
Folhas ao léu de um tacanho vento.
A tenaz do crânio oco digere um cérebro em flor
No domingo num cimo ao som de rufos e flautins
Dias incríveis em soterrâneos palatos sem fim.
Enquanto, lento, inicia o descerebrador,
Veloz imprime, imprime o impressor. 
 

L'HOMME A LA HACHE

D'après et pour P. Gauguin

A l'horizon, par les brouillards,
Les tintamarres des hasards,
Vagues, nous armons nos démons
Dans l'entre-deux sournois des monts.

Au rivage que nous fermons
Dorme un géant sur les limons.
Nous rampons à ses pieds, lézards.
Lui, sur son char tel un César.

Ou sur un piédestal de marbre,
Taille une barque en un tronc d'arbre
Pour debout dessus nous poursuivre

Jusqu'à la fin verte des lieues.
Du rivage ses bras de cuivres
Lévant au ciel la hache bleue.
 

O HOMEM COM UM MACHADO

A partir e para P. Gauguin

Mais ao longe, atrás dos montes,
É possível ver o tinhoso e,
Em meio à bruma do horizonte,
Todo acaso é espantoso.

Junto à costa a que se chega
Um gigante há muito dorme.
Somos vermes que rastejam
Diante de seus pés enormes.

Sobre um marmóreo pedestal
Ele de um tronco talha um barco
Só pra melhor fazer o mal.

Ainda se o vê, léguas ao sul:
Junto à costa, braço em arco,
Brandindo seu machado azul.  
 

TATANE

Chanson pour faire rougir les nègres et glorifier le Père Ubu
Canção para enrubescer os negros e glorificar o Pai Ubu

I. "Ne me chicane
Ce seul cadeau
Jamais tatane
Dans le dodo!"
 

I. "Que não chicane
Meu bibelô
Nunca tatane
O seu dodô!"  
 

II. Lors reste en panne
Je ne sais où
Un diaphane
En caoutchouc.
 

II. E que não pife
O engraçado
E transluzente
Emborrachado  
 

III. "A ton adresse
Remporte peau,
Dit la négresse,
De ton zozo!"
 

III. "De onde vem
Pouco importou
Diz a negrinha,
De teu zozô!"  
 

IV. Sur le rivage
Le Père Ubu
A la sauvage
Montre son dû.
 

IV. O Pai Ubu
Mostra à selvagem
O que lhe deve
Ao pé da margem 
 

V. Mais sa conquête:
"Colorié
Li blanc bébête
Dans l'encrié!"
 

V. Mas seu tolinho
E belo amor:
"Branco que era
Negro ficou"  
 

VI. Ainsi se broche
De noir imbu
Dessus Totoche
Le Père Ubu.
 

VI. O Pai Ubu
Retinto fica
Então totocha
Uma rubrica  
 

VII. Sa signature
Va son chemin
Sur la nature
Du parchemin.
 

VII. E se agarrocha
A abrir caminho
Tomando vai
O pergaminho. 
 

VIII. Le nobre sire
Ne s'étonna:
Commence écrire
Cet almanach,
 

VIII. Nobre senhor
Não se achaque
Escreva logo
Esse almanaque,  
 

IX. Quand une lame,
Sur ce tableau,
Jette la femme
Au fond de l'eau.
 

IX. E de repente
Vem uma vaga,
Que a mulher leva
Ao fundo d'água  
 

X. Cheche, et barguigne
A préciser:
"Portait pour signe
Demi-baiser!"
 

X. O que eu busco
Não alardeio
"Algo que lembra
Um beijo ao meio!"  
 

XI. La croyant sage
Un Malabar
Prit son... corsage
Dix ans plus tard,
 

XI. Todo bom sábio
Qual Malabar
Um busto... ganha
Mas se finar.  
 

XII. Ce pucelage
Etait la peau
D'Ubu volage
Peau de zozo!
 

XII. A virgindade
É pele só
De Ubu volúvel
E de zozó!  
 

XIII. "Ne me chicane
Ce seul cadeau:
Jamais tatane
Dans le dodo!"
 

XIII. "Que não chicane
O bibelô:
Nunca tatane
O seu dodô!"  
 

LE BAIN DU ROI (*)

Rampant d'argent sur champ de sinople, dragon
Fluide, au soleil la Vistule se boursoufle,
Or le roi de Pologne, ancien roi d'Aragon,
Se hâte vers son bain, très nu, puissant maroufle.

Les pairs étaient douzaine: il est sans parangon.
Son lard tremble à sa marche et la terre à son souffle;
Pour chacun de ses pas son orteil patagon
Lui taille au creux du sable une neuve pantoufle.

Et couvert de son ventre ainsi d'un écu
Il va. La redondance illustre de son cul
Affirme insuffisant le caleçon vulgaire

Où sont portraicturés en or, au naturel,
Par derrière, un Peau-Rouge au sentier de la guerre
Sur un cheval, et par devant, la Tour Eiffel.
 

O BANHO DO REI

Verde e prata de sinople rastejante,
Feito um dragão, fluido ao sol luzente,
O rei da Polônia, de Aragão antes,
Ao banho vai, bem nu, todo insolente.

Os pares são dúzias: sem comparação.
Sua banha chacoalha, a terra se estufa;
A cada passo, o dedo patagão no chão
Amolda, vez por outra, uma pantufa.

Atrás do próprio ventre e de um escudo
Ele se vai. O ilustre rabo bolachudo
Destacado na ceroula, a granel.

Há nela um índio em ouro estampado,
Pronto para a guerra, natural, montado.
À sua frente, a airosa Torre Eiffel.  
 

TROIS GRENOUILLES...

Trois grenouilles passèrent le gué,
Ma mie Olaine,
Avec des aiguilles et un dé,
Du fils de laine.

C'est pour la robe du roi,
Ma mie Olaine,
Qu'elles feront avec le doigt
Et de la laine.

Voici qu'arrive le bourreau,
Ma mie Olaine,
Apportant un grand sarrau
De grosse laine.

- Coupez, cousez l'habit d'elbeuf
Ma mie Olaine.
C'est plein de sang, mais c'est tout neuf
Et c'est en laine.

- Nous ne toucherons point au sang,
Ma mie Olaine.
Aimerions mieux pourrir dedans
Avec la laine!

Le roi n'est plus, le rois est mort,
Ma mie Olaine,
Et nous partagerons son sort:
Cassez la laine!
 

TRÊS RÃS...

Três rãs cruzaram o vau
Amada Olaine,
Com agulhas, um dedal,
Um fio de lã.

Um robe para o rei,
Amada Olaine,
Farão à mão, as três,
Com a .

Vem o verdugo então,
Amada Olaine,
Com o seu gabão
De grossa .

- Corte, cosa este gabão
Amada Olaine.
Novo é, com sangue ou não,
E é de !

- Ali não tocaremos,
Amada Olaine.
Podres ficaremos
Junto com a !

Se o rei era, morreu,
Amada Olaine,
Sua sina trilharemos:
Que se rompa a !

(*) Publicado na revista Cacto, 1, agosto, 2002, p. 115.


[email protected]

Retornar