Attention!

Assis à l'ombre dans ma cour, je sens aussi
Le soleil sur ma peau, et le foin frais coupé.
Courant dans le champ d'azur, les moutons ouatés
Se laissent contempler. La torpeur m'envahit.

Prenez garde! Peuple de castors assoupis;
Ne voyez-vous pas ce géant qui, assuré,
Gronde et vous menace de sa main satanée
Qui vous emmènera dans ce pays maudit.

Je tente en vain de lutter contre mon sommeil;
Je me suis trop laisser faire et, à mon réveil,
De ce géant je suis prisonnier. Sa victime

Liée fermement de chaînes invisibles mais
Solides comme du roc aux énormes cimes,
Surplombant la mer de son langage muet.

Eric Bélanger


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