ourire �bahi,
hypnotis� par le vide et la nuit, dans mes r�ves je m'enfouis, lieu o� le sublime devient possible, o� la pointe devient presque accessible. C'est fou, on a m�me l'impression qu'on peut y toucher; et ainsi l'onirique pens�e cherche � nous garder prisonnier dans ses griffes ac�r�es qui n'h�sitent pas � vous d�chirer quand l'on tente de fuir; coup mortel ass�n�e par la froide r�alit�: voil�, vous �tes � jamais refroidis. Pourtant, une impression d'espoir ne peut quitter votre conscience, celle d'un chemin parcouru en tentant de toucher au diamant qui se situe sur la pointe; on court, obs�d� par sa beaut�, et surtout par le d�sir d'y toucher, on ne voit pas le chemin parcouru en suivant les traces du tr�sor convoit�. Puis, juste � l'instant o� l'on voudrait s'arr�ter, o� la course semble perdue, le diamant se laisser toucher, fr�ler, et c'est ainsi que, prit d'une extase, d'une joie montante au rythme du souffle qui cherche avec peine � exploser, car il a �t� mille fois �teint par la temp�te, vous crier, en silence, HOURRA!; puis le diamant glisse de vos doigts pour s'envoler sous notre regard qui stupidement ne se rend compte de rien. Pendant un certain temps, on court apr�s avec une ardeur divine, jusqu'� ce qu'il nous semble de nouveau se trouver derri�re une glace; jusqu'� ce que le tourbillon recommence son man�ge troublant et que la temp�te s'occupe de nouer de nouveau notre pr�cieux souffle. Ainsi l'extase de toucher et la douleur de l'inaccessibilit� s'�changent, tour � tour, le si�ge de notre �tre et de notre �me.
Louis Morin
Mars 1999: l'impossible devenait irr�alisable, et l'irr�alisable impossible.
La vie est une s�rie d'additions. On additionne les soustractions, puis on nous envoie l'addition: On perd une dent, faut sortir l'argent. On perd la vie, faut payer le prix(rest in pieces). On paie en argent, en sueur, en innocence. Gagner veut dire perdre; perdre veut dire gagner. La vie est donc une s�rie d'additions. La retenue tue.
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