La période d'engagement politique de l'Internationale situationniste 1962-68
Les situationnistes
ne se contentent pas seulement d'une présence dans les galeries
d?art et dans les clubs littéraires, ils veulent se rapprocher du
peuple et commence une campagne de slogans. Originales, ils choisissent
la bande dessinée érotique comme médium de communication
de leurs idées. Ils affectionnent le scandale, le détournement
d'image, la lettre d'insulte, gardant toujours un oeil sur l'actualité,
prés à sanctionner les bavures du gouvernement sous forme
de tracts et slogans provocateurs. De par leur attitude insolente
et originale, les situationnistes intéressent une part croissante
de la jeunesse, et surtout des étudiants contestataires vis à
vis d'une société au capitalisme surdéveloppé
(société favorisant l'aliénation de l'individu par
le biais de la société marchande). Non seulement ils révisent
d'un oeil polémique les domaines artistiques, mais les situationnistes,
et cela progressivement, s'intéressent à la critique de la
vie quotidienne.
Debord rencontre Raoul Vaneigem par
le biais du philosophe et sociologue Henri Lefèvre, les trois discuteront
longuement de la situation politique et sociale de la France. Suite
à cela Debord et Vaneigem se lieront d'amitié et amorceront
une longue période de collaboration artistique et intellectuelle.
Le premier tournant décisif de ce duo coïncidera avec
l'écriture
de La société du spectacle (Debord) et Traité
de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations
(Vaneigem), tous deux aboutiront aux même conclusions :
La survie, conclut-il, après avoir démontré que la lutte contre la dictature de la marchandise se confond avec la lutte pour la libération de l'homme total, la survie ne peut être assurée que par une cohérence révolutionnaire conduisant vers une autogestion généralisée. (Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations (R.Vaneigem)Un changement apparaît lors de la 6eme conférence de l?IS. Les situationnistes veulent une critique plus vive de la société résultant sur le concept de «spectacle » (basé sur les théories Debordienne énoncées dans La société du spectacle), ainsi qu'un rajeunissement des théories communistes prônant les grèves sauvages et l'autogestion. Cette stratégie politique de l'IS contribuera à créer et nourrir l'atmosphère d?effervescence de mai 1968.