Les musulmans
La confr�rie est un regroupement de musulmans se
r�clamant d'un guide commun, pratiquant les m�mes wirds et dhikr en
conformit� � des enseignements caract�ristiques d'une tariqua ou voie marquant
le cheminement de la progression spirituelle de l'individu sur l'itin�raire mystique du
soufisme. Celui-ci est la combinaison d'une philosophie religieuse et d'un ensemble de
techniques et de pratiques �tablies � partir du 8�me si�cle gr�gorien, afin de mener
un effort d'introspection apte � faire des actes cultuels un moyen de purification morale
et d'Ascension spirituelle.
Les confr�ries religieuses telles que la Quadiriyya, la Tidianiyya,
la Mouriddiya et les Laay�ennes r�ussirent � accentuer l'islamisation des
populations aux XIX�me et XX�me si�cle.
"Nous ne partageons gu�re le point de vue soutenu par beaucoup de chercheurs
occidentaux � la suite de Paul Marty (1917) selon lequel l'islam ne se serait largement
r�pandu au S�n�gal que vers la fin du XIX�me si�cle et le d�but du Xx�me. L'�tude
de Nize Isabel De Moraes intitul�e " A la d�couverte de la petite c�te au 17�me
si�cle (1600-1664) d�montre une pr�sence musulmane massive sur la zone concern�e qui
pourtant �tait habit�e comme aujourd'hui par des S�reer et des Wolof.) "
(extrait de S�n�gal Contact)
Pr�s de 90 % des Musulmans du S�n�gal se r�clament de ces ordres religieux. Les
adeptes de la premi�re confr�rie sont estim�s � 10 % des musulmans, ceux de la
deuxi�me � 51 %, ceux de la troisi�me � 30 % et ceux de la derni�re � 5 %.
Les Mourides :
La Mouriddiya
La troisi�me fut la premi�re confr�rie s�cr�t�e par le milieu noir africain. Son
fondateur, Muhammad Bamba, est n� � Mback�-Baol en 1853. Il fut un adepte de la
Quadiriyya puis de la Shadhiliyya puis de la Tidianiyya avant de d�clarer son
ind�pendance vis-�-vis de celle-ci et cr�er sa propre tariqua en 1895. D�s 1884, il
avait r�ussi � regrouper autour de lui un nombre grandissant d'adeptes. L'augmentation
rapide de ceux-ci suscita les soup�ons des autorit�s coloniales qui craignirent que le
marabout ne f�t tent� de recourir au Jihad � l'instar d'El-Hadj Omar. Ces soup�ons se
trouv�rent d'autant plus justifi�s que des �l�ments appartenant aux familles royales
d�chues avaient rejoint le camp de M. Bamba. C'est pourquoi celui-ci fut arr�t� et
d�port� au Gabon de 1895 � 1902 puis en Mauritanie de 1903 � 1907 puis plac� en
r�sidence surveill�e d'abord au village de Thi�ene dans le Diolof de 1907 � 1912 puis
� Diourbel jusqu'� sa mort. Mais le mouridisme se d�veloppa de fa�on exponentielle
plus particuli�rement dans les provinces du Cayor et du Baol.
Les Baye-Fall : qui sont ces troubadours que vous voyez demander l'aum�ne
partout dans le pays? Souvent habill�s d'un grand boubou en patchwork multicolore et
affubl�s de grigris en tous genres ils se laissent pousser les cheveux � la fa�on
dreadlocks des rastafaris. Ce sont avant tous des Mourides, disciples ou plut�t Talib�s
des Marabout Mourides. Il se disent descendant de Cheikh Ibra Fall (appel� aussi Lamp
Fall ou Baye Fall (Baye signifiant "p�re") qui lui m�me �tait le compagnon du
grand Cheikh Amadou Bamba, le premier des Serigne Touba. C'est � ce titre qu'il ne font
que rarement le je�ne du Ramadan. Cheikh Amadou Bamba pour remercier son disciple exempta
Lamp Fall du je�ne pour le remercier de ses services, ses descendants de fait en sont
exempts. Ils ont leur propre conception de l'islam. Un islam plut�t lib�ral puisqu'il
n'est pas rare de les voir fumer la "Yamba". Comme Cheikh Ibra Fall ils ne
vivent que par et pour leur Marabout qui les loge et les nourrit. Tout le produit de leur
mendicit� va d'ailleurs � ces Marabouts. En plus de cette t�che quotidienne ils se
rendent chaque ann�e dans les champs d'arachide des Marabouts et cultivent gratuitement
durant toute la saison des pluies. D'un naturel souriant et bon enfant, ils sont malgr�
tout born� et n'allez surtout pas discuter religion avec eux sous peine d'en avoir pour
plusieurs heures de monologue montrant la v�racit� de leur foi. Ils sont pour la plupart
issus d'une classe moyenne s�n�galaise dont les jeunes priv�s de travail voient dans
cette d�votion au Marabout un moyen de donner un sens � leur vie. Certains restent dans
la capitale et principalement sur l'avenue Pompidou tr�s fr�quent�e des europ�ens.
Mais la plupart sillonnent le pays � pieds recevant la charit�, le g�te et le couvert
de la population. Parfois vous verrez de v�ritables manifestations compos�es d'un groupe
d'une vingtaine (ou plus) de Baye Fall chantant et jouant de diverses percussions.
Touba : c'est la ville Sainte des Mourides o� r�side le chef de la
confr�rie, le Serigne Touba (actuellement Serigne Falou Mback�). Sa mosqu�e est l'une
des plus grandes
de tout le continent. Cette cit� qui n'�tait qu'un village il y a vingt ans a connu
depuis une explosion d�mographique sans pr�c�dent au S�n�gal. Ce serait, d'apr�s les
Mourides la deuxi�me ville du pays. En fait, elle l'est si on compte les nombreux
p�lerins de passage pendant quelques jours. Mais les v�ritables r�sidents sont tr�s
peu nombreux compte tenu du prix du terrain et de la construction qui est l'un des plus
�lev� du pays. Tous ces r�sidants sont donc de riches propri�taires souvent Marabouts.
Le r�ve du Mourides �tant de se faire enterrer � Touba on comprend que de nombreux
retrait�s d�pensent leur retraite pour habiter dans la cit� o� est enterr� Cheikh
Amadou Bamba.
La ville est assez propre mais d'une monotonie unique ! Les maisons individuelles
modernes s'alignent sans aucune originalit� et on dirait une cit� surgit au beau milieu
du Sahara. Les plantes et arbres sont tr�s rares. Lors des Magals comm�morant les
diff�rentes �tapes de la vie de Cheikh Amadou Bamba le nombre de p�lerins est
�poustouflant � tel point qu'on a l'impression que le S�n�gal entier est � Touba.
Du fait de son expansion, Touba subit aujourd'hui une p�nurie de ciment.
Les Talib�s (sauce tomate)
Les Tidjanes :
C'est
la deuxi�me confr�rie dans le temps et en nombre. Son premier propagateur au S�n�gal
fut El-Hadj Omar Tall (1794-1864) qui s'y convertit au cours de son p�lerinage � La
Mecque en 1827 et se consid�ra comme le Khalife ou repr�sentant de son fondateur au
Soudan occidental et uvra d�s son retour � sa propagation avec une rare �nergie.
Il eut recours aux armes (1852-1864) pour �tablir un Etat musulman tidjane et se heurta
aux forces traditionnelles et coloniales. Incapable de mobiliser les Musulmans et de les
amener � le doter d'une force arm�e pouvant r�sister aux troupes fran�aises et leurs
alli�s africains et s'�tant impliqu� dans un conflit contre les musulmans du Macina et
leurs alli�s, le conqu�rant tooroodo, en d�pit de son courage et sa d�termination,
p�rit sans r�aliser son entreprise en 1864.
Des
marabouts enseignants qui surent privil�gier la voie pacifique tels que El-Hadj Malick
Sy, El-Hadj Abdoulaye Niasse, El-Hadj Abdoulaye Ciss�, etc. r�ussirent � propager le
tidianisme dans le pays aux XIX�me et XX�me si�cles. La ville sainte du Tidjanisme est
Tivaouane.
Les Lay�nes :
La
quatri�me confr�rie fut cr��e par Libasse Thiaw plus connu sous le surnom de
Limamoulaye (1843-1909). P�cheur illettr�, Libasse ne s'en lan�a pas moins dans la
pr�dication religieuse en 1884 en pr�tendant r�incarner sous la peau noire le Proph�te
Muhammad mort � M�dine en 632. C'est pourquoi ses partisans le consid�rent comme un
proph�te. Sa confr�rie se r�pandit dans la presqu'�le du Cap-Vert notamment parmi les
L�bous.
Baye
Laye Amoul Mass ,Yallah quo djangueul ( Baye Laye n'a pas d'�gal, c'est Allah qui l'a dit
!). Les Lay�nes constituent la quatri�me confr�rie musulmane apr�s les Tidjanes
et les Mourides. Chaque ann�e une grande manifestation se d�roule � Yoff, ville sainte
des Lay�nes o� est enterr� Baye Laye le Marabout � l'origine de la confr�rie. Ce
tombeau se trouve sur la plage de Yoff est de nombreuses croyances en font un lieu
magique. L'eau avant la mort de Baye Laye recouvrait parait-il une zone beaucoup plus
importante de la plage. Le Tombeau du marabout aurait au fil des heures repouss� la mer
de 200 m�tres. Les Lay�nes ont eux aussi une conception particuli�re de l'islam. Les
chants les croyants sont gais et en langue l�bou. De nombreux rassemblement tout au long
de l'ann�e vous permettront d'entendre ces chants o� femmes et hommes chantent en coeur
en battant des mains. Je vous propose de lire quelques �claircissements d'un internaute
qui a eu la gentillesse de corriger quelques erreurs que j'ai commises � propos de
la confr�rie Lay�ne. Merci � Libasse KA.:
L�enseignement du fondateur de la confr�rie Seydina Limamou Laye (Libasse Thiaw) repose
sur le suivi scrupuleux de tous les pr�ceptes de l�Islam et notamment les cinq piliers
dont le Ramadan. En plus il apporte des compl�ments � la pratique quotidienne.
Pour �tayer mes propos, ces quelques exemples suffiront :
1-- Les ablutions :
Seydina Limamou Laye demande � ses disciples en lavant leurs pieds de ne pas
s�arr�ter � la cheville comme tout le monde mais de continuer jusqu�au genou. Il
recommande aussi de faire ses ablutions avant toute pri�re rel�guant au second plan le
" t�me "(*).
2-- La pri�re :
En plus de la pratique quotidienne des cinq pri�res, le Saint Ma�tre recommande de
chanter les louanges de Dieu avant chaque pri�re pour qu�on puisse se d�tacher de ce
bas monde et communier avec le Seigneur. Seydina Limamou Laye demande � tout Lay�ne de
vivre avec le " Zikr " "(**) car elle constitue la nourriture de
l��me.
3- Le Ramadan :
Le je�ne en milieu lay�ne rev�t un caract�re particulier vu l�intensit� dans
laquelle il est v�cu. Le Ramadan constitue un moment de communion et de recueillement.
Durant cette p�riode, les Lay�nes c�l�brent chaque soir la nuit du destin (qui n�est
f�t� que lors du 26i�me jour par les autres musulmans) dans une grande ferveur
religieuse traduisant une volont� de vivre pleinement les bienfaits de ce mois b�ni.
Je vous recommanderais vivement de bien lire un ouvrage du Professeur Assane Sylla
intitul� Le Mahdi ce qui vous permettra de mieux vous impr�gner de la doctrine lay�ne
qui m�rite d��tre mieux connu.
Libasse KA
(*) t�me : faire ses ablutions de mani�re mimique.
(**) zikr : chants religieux ( en wolof ou en arabe
La Quadiriyya :
La branche anim�e par la Zawia des Kounta exer�a tr�s t�t une influence durable sur
les familles religieuses soudanaises. La branche mauritanienne dirig�e par la famille du
Cheikh Muhammad Fadel a aussi jou� un r�le pr�pond�rant dans l'implantation de cette
confr�rie au S�n�gal.
Les catholiques :
S'ils sont tr�s largement minoritaires, leur ferveur est incontestable. La plupart des
Diolas, des Balantes, des Manjaques, des Mankagnes, des Bassaris, des Tendas-Bediks, des Coniaguis, et de nombreux S�r�res et Ba�nouks sont catholiques. Certains le sont
traditionnellement depuis le d�but de la colonisation (S�r�res), d'autres ont �t�
�vang�lis�s au milieu du si�cle (Diolas), tandis que les Bassaris et les Bediks
viennent � peine de recevoir les premiers missionnaires. Cette chronologie est
d'ailleurs flagrante lorsqu'on �coute les noms chr�tiens des diff�rentes ethnies : les
pr�noms s�r�res sont souvent d'inspiration antillaise est sont totalement �teints en
France : Rose, Rosalie, Justin, Bernardin, Saturnin,Augustin, Yvette,
L�opold, Honorin, Marcel, Felicie, Firmin, Anatole, Aim�...... A l'inverse, dans les
ethnies plus r�cemment converties, les pr�noms sont ceux que l'on entend aujourd'hui en
France : Phillipe, Eric, Jean-Marc, S�bastien, Nad�ge, Sophie.....
Des manifestations spectaculaires sont organis�es par le clerg� local et toute
l'op�ration marketing (T-Shirt, T�l�vision, Casquette, radio ....) font de ces
rassemblements des succ�s : p�lerinage � Popenguine, F�te Nationale de la Jeunesse,
....
Apr�s de tr�s nombreuses ann�es de dominance europ�enne dans la hi�rarchie
religieuse s�n�galaise, les croyants s�n�galais sont d�sormais pr�sents � tous les
�chelons jusqu'au plus haut : Ev�ques, archev�ques et un cardinal (s�r�res et diolas)
repr�sentent le pays � Rome ! Les missionnaires restent n�anmoins europ�ens.
A l'inverse des musulmans, il n'y a pas au S�n�gal de temples monumentaux. La cath�drale de Dakar datant du d�but du
si�cle (construit par le fondateur des orphelins apprentis d'Auteuil) est tr�s sobre et
finalement tr�s peu africaine. Diff�rentes autres �glises et chapelles ont �t�
construites sans pour autant en faire des chefs-d'oeuvre d'architecture.
L'effort humain des organisations catholiques donnent aux chr�tiens s�n�galais une
tr�s bonne image qui n'est d�mentie nul part m�me pas dans les r�gions les plus
musulmanes du pays. (Caritas, Enda Tiers-Monde, et les centaines de dispensaires qui
soignent sans distinction chr�tiens et musulmans).
Les ministres catholiques du gouvernement (comme Robert Sagna � l'agriculture ou
Jacques Baudin � la justice) donnent en outre une reconnaissance nationale aux centaines
de milliers de chr�tiens du pays.
L'animisme
Que dire de l'animisme si ce n'est que c'est la religion officieuse de 75% des
s�n�galais ! Certes seuls quelques Casaman�ais, Bassaris, Coniaguis ou Tendas sont
ouvertement et uniquement animistes. Leurs noms, leurs f�tes, leurs rites sont ancestraux
et rendent hommages aux esprits et aux anc�tres. Les amulettes, masques, gri-gri et
potions magiques pr�par�s par quelque sorci�re ermite sont utilis�s quotidiennement
par la famille.
Mais � c�t� de ces animistes "de souche" se trouvent la majorit� des
s�n�galais certes catalogu�s comme catholiques ou musulmans mais qui craignent ou
v�n�rent les esprits autant voir plus que les premiers ! Si rares sont les
s�n�galais qui ne portent pas de gri-gris pr�par�s � l'�cart par un marabout.
Le nombre d'amulettes ou d'ingr�dients magiques vendus au march� Til�ne � Dakar montre
ce besoin de "paranormal".
Num�ro utiles
(toutes religions confondues)
:ANNE MARIE JAVOUHEY ETABLISSEMENTS 221 821 76 20
ASSOCIATION MONDIALE APPEL ISLAMIQUE 221 821 08 78 221 821 08 78
ASSOCIATION PROTESTANTE D'ENTRAIDE 221 824 77 14 221 824 77 14
ASSOCIATION NATIONALE IMAMES GRANDE MOSQUEE 221 822 56 48
CARMEL LES RELIGIEUSES 221 836 33
03
COMMUNAUTE ST CHARLES CONGREGATION DES FILLES 221 820 29 52 221 824 96 98
DAHIRA ETUDIANTS MOURIDES 221 825 78 54 221 824 80 41
FOYER DE CHARITE 221 836 33 84 221 836 09 12
GRAND SEMINAIRE LES RELIGIEUSES 221 836 33 06
LES TEMOINS DE JEHOVAH 221 825 86 42
MISSION ADVENTISTE 221 825 49 31 221 825 49 31
MISSION BAPTISTE 221 824 87 90
MISSION CATHOLIQUE 221 837 06 47
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MISSION EVANGELIQUE
221 824 93 85
MISSION LIBANAISE MARONITE 221 822 10 14
MISSIONNAIRES DU SACRE COEUR 221 825 76 23
MISSIONNAIRE ABBATS 221 835 05 10 221 835 05 10 MONASTERE KEUR GUILAYE 221 836 33 16
MONASTERE KEUR MOUSSA 221 836 33 09 221 836 16 17
PAROISSE SAINT JOSEPH 221 822 46 26 221 835 05 08
PAROISSE SAINT CHRISTOPHE 221 820 03 71 221 820 03 71
PRESBYTERE DE LA CATHEDRALE 221 821 43 64
PROCURE APOSTOLIQUE 221 823 45 63 221 823 45
63
CENTRE PETITE SOEUR DES MATERNITES CATHOLIQUES 221 825 62 07 221 824 80 29
RABITA OULAMA MAROC SENEGAL 221 821 26 23 223 821 57 87
RELIEF CATHOLIC SERVICE 221 821
23 52 221 823 58 24
SECRETARIAT NATIONAL CATECHESE 221 821 83 83
SEMINAIRE SAINT LUC 221 832 31 05
SOEURS DE SAINT CHARLES 221 821 58 20
SOEURS FRANCIS DE MARIE 221 821 19 19
SOEURS ST THOMAS DE VILLENEUVE 221 820 54 41 |
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