An other Theory of the Chaos The World Except Us

Je me souviens encore des odeurs de tabac brun, de fumées tamisées à la bougie blanche, d'un nuage de lait au thé tiède, de son corps si chaud peut-être bien ivre, des grandes orgues aux toccatas en boucles Topaze et Jean Sébastien, d'un tendre baiser du doigt sur la joue, du petit matin blême, de nos tristes mines de fiacre épuisé, et de son doigt sur mes lèvres. Le silence et la méditation sortent l'âme du bois aux mille regrets changeants. S'ils sont éternels, ces regrets sont aussi un miroir que rien désormais ne pourra obscurcir, sinon l'amour même qui a su si bien le polir de toutes ses amertumes.
Comme la chaleur soudaine d'une brève étreinte, la musique nous a suivis cependant jusqu'ici. Lorsque la mélodie cessera, le sommeil la relaiera en d'autres couleurs, mais toujours sur ce même fond de désir et d'espoir.

...J'ai vu s'arrondir la terre Sienne et bleutée, j'ai vu l'enfant s'y prélasser d'aise ou de bonheur ; j'ai vu la vie, le cri, l'univers s'étendre en formes définitives et bruyantes ; j'ai vu la musique s'élever plus haut que la lumière ; j'ai vu l'orgue à manivelle et le petit singe du lampadaire ; j'ai vu la pluie dans la timbale et une mélodie éloigner l'horizon ; j'ai vu mes larmes sécher sur moi, calquer l'empreinte de leur sel ; j'ai vu l'arène et le monde, les barreaux, la misère et l'hystérie.
J'ai vu tes lèvres me dévorer comme une bouchée de pain tendre, tes seins entre mes mains et la peur d'en ressentir davantage, le tissus et ton corps m'étourdir dans un ourlet de tes cheveux ; j'ai vu l'amour traîner cent pas et la porte du paradis...

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Quelquefois un regard parle mieux qu'un discours. J'espère que je ne me trompe pas et que ma mélancolie aussi singulière soit-elle, ne me traînera jamais vers l'une ou l'autre de ses extrémités.
Après " Sexe, Drogue et Rock and Roll ", nous opterons pour " Amour, Jazz et Poésie. "

James Gilles Galeron 2002/03