Destinée
[Première Partie.]
Auteur:
Jedi Diana, Juillet 1998

Tal n'avait aucune idée de ce qu'étaient devenus ses parents. Tout ce qui restait d'eux était un étrange médaillon qu'il portait autour du cou lorsqu'ils l'avait quitté. En fait, il ne se souvenait que de s'être retrouvé avec son oncle à l'âge de cinq ans. L'année d'après, il était mort. Tal fut alors élevé par un Ithorien qui l'aida à subsister pendant neuf ans. Tal en avait maintenant quinze; il n'avait jamais cherché à quitter Tatooine, bien qu'il savait que se n'était pas sa planète natale. Mais désormais, c'était sa planète, son domaine. A lui seul, il menait sa propre existance avec ses propres lois.

Il s'était fait ami avec les Impériaux de Mos Eisley et pouvait ainsi se procurer de quoi manger avec l'argent qu'ils lui donnaient.Wuhrer, le barman de la Cantina, lui prêtait une chambre temporairement, le temps que Tal trouve un travail rentable. A son âge, ce n'était pas facile. Pour survivre, Tal faisait du troc et du vol à la tire. Il ne s'était jamais fait prendre grâce à ses relations avec les Impériaux. Le troc, il le pratiquait avec les Jawas, ce qui lui permit d'en apprendre pas mal en mécanique, électronique et en droïds. Ces qualités lui rapportèrent un travail chez un mécano de Mos Eisley. La paye n'était pas glorieuse mais suffisante pour Tal.

Un soir, Tal dînait dans la Cantina. Une bande de mercenaires louches buvaient au bar. L'un d'eux avait déposé un gros sac à ses pieds. Assis à une table au loin, son instinct de voleur poussa Tal à jeter un oeil dans le sac. Ce qu'il fit. Il se glissa près du sac et l'ouvrit; il était rempli de crédits. Il devait bien y avoir un million là-dedans. Tal se dit que ces mercenaires ne méritaient pas une telle somme. Il prit le sac et s'enfuit dans sa chambre, les mercenaires étant trop saouls pour s'appercevoir de la présence de Tal. Ce dernier versa l'argent dans une planque qu'il gardait sous son lit et remplit le sac de bricoles en tous genres, assez pour simuler le poids des crédits. Il revint dans la Cantina: les mercenaires ne s'étaient apperçut de rien. Il déposa le faux pactole à sa place initiale et reprit sa place calmement. Finissant de dîner, Tal réfléchit à ce qu'il allait faire de l'argent en tournant le médaillon qu'il portait en pendantif depuis la mort de ses parents. Tout cela était beaucoup trop facile. Pourtant, Tal sentait que quelque chose de grave allait se passer. Soudain, le mercenaire leva son poignet... pour regarder son chrono.

"Oh, faut qu'on se taille, les gars."

Il paya le barman, prit le sac trafiqué et partit avec toute sa bande. Tal eut l'impression que la Cantina était plus calme, maintenant. Il craignait que le mercenaire déboule dans la salle en criant: "Qui m'a piqué mon fric!!?". Mais ce ne fut pas le cas, ce qui rendit Tal encore plus nerveux. Il mit son pendentif dans sa poche. Il s'assit au bar pour commander un cocktail Dévarronien sans alcool et pour se tapper la discute avec Wuhrer.

"Alors, ça va, le boulot?" demanda Wuhrer en lui passant sa boisson.

"Ça baigne," assura Tal, "Le patron compte m'offrir un nouveau poste dans sa boutique."

"Super. Ça payera mieux?"

Tal ne répondit pas. Tu compte toujours me taxer plus de fric? Il but une gorgée de son cocktail. Wuhrer n'était pas un ami, un ennemi non plus. Tal ne lui faisait pas confiance mais avait besoin de lui au cas où le mécano qui l'embauchait le mettait à la porte.

A ce moment-là, quelqu'un poussa la porte d'entrée. Ce fut le silence total lorsque l'on reconnu Boba Fett, le chasseur de primes. En le regardant approcher, Tal secoua lentement la tête, ne voulant pas reconnaître dans quel pétrin il s'était mis en faisant ce détournement de font! Fett s'adressa à Wuhrer, qui eut du mal à cacher sa nervosité:

"Une bande de truands est venue ici," dit-il d'une voix métallique. "Tu sais où ils sont partis?"

"Non," répondit Wuhrer en secouant la tête. "Qu'est-ce qu'ils ont fait?"

"Ils ont piqué du fric à Jabba. Un gros paquet."

Tal commença à paniquer. Devait-il se dénoncer? Il pensa vite, très vite. Il conclut qu'il devait prendre une décision pour changer sa situation.

"Moi, je sais," commença-t-il. Fett posa son regard froid sur lui.

"Alors?" Tal sourit. Il ne tenait pas à se faire passer pour une fiche molle. Il avait sut se faire respecter dans cet endroit, Fett n'allait pas tout gâcher en le ridiculisant.

"Je les ai vu sortir d'ici. L'un d'eux avait un sac." Fett s'approcha de lui; c'était à peine si Tal croyait qu'il allait lui sauter dessus ou l'étrangler.

"Ne te fous pas de moi, gamin," dit Fett. Tal fit un énorme effort pour supporter son regard et pour garder les yeux droit sur la visière en T du chasseur de primes.

"Je ne sais peut-être pas où ils sont en ce moment, par contre je sais où est l'argent. Il est ici. J'ai fait en sorte à ce qu'ils ne s'en apperçoivent pas."

"Donne-le moi," ordonna Fett. Tal secoua la tête avec un sourire de défi.

"Je préfère le remettre à Jabba en main propre."

Tal crut que Fett allait le fusiller sur place. Ce qui ne se produisit pas. A sa grande surprise, Fett dit, sans colère dans sa voix:

"Va le chercher. Je t'emmène chez Jabba."

En entrant dans la grande salle d'audience du Palais de Jabba, Tal se crut dans un rêve... ou plutôt, un cauchemar. Cet endroit ressemblait à un enfer coloré aux effets hallucatoires des épices. Justement, il y avait des odeurs d'épices. D'ignobles créatures saluèrent Boba Fett à son arrivée, tous à leur façon. Tal suivait derrière, tenant bien le sac de crédits de peur qu'on le lui arrache des mains. Il fut dégoûté en voyant l'énorme larve dotée de bras qu'était Jabba le Hutt. Ce dernier s'exprima dans son langage natal à l'attention de Fett. Le chasseur de primes maîtrisait bien ce langage et répondit. Jabba se mit à rire et fit une signe à l'adresse de Tal en prononçant une phrase un comphréhensible.

"A toi de jouer, petit," lui dit Fett.

Tentant d'oublier sa nervosité, Tal monta sur l'estrade où était allongé Jabba et lui donna le sac d'argent. Il redescendit; Fett le tira en arrière par la manche, le faisant dégager d'une grille dans le sol. Tal comprit qu'il s'agissait d'une trappe. La trappe du Rancor!

Jabba rit une fois de plus. Il ne s'adressait qu'en Hutt. Lorsque les affaires furent terminées, Tal suivit Fett près d'un bar, sous une alcôve de la salle.

"Jabba t'offre une petite récompense pour le service. Tu pourras passer la nuit ici mais tu devras repartir demain dès l'aube."

Tal réfléchisit. Il n'avait pas de vraie vie à Mos Eisley. Il n'avait jamais fait d'études et n'avait aucune chance de faire quelque chose d'intéressant dans sa vie. Une chance s'offrait à lui, il devait la saisir.

"Je veux rester," dit-il.

"C'est un endroit trop dangereux pour toi, gamin," répliqua Fett.

"Je ne suis plus un gamin, je sais me débrouiller. Plus rien ne me retient à Mos Eisley."

Même s'il ne voyait pas ses yeux, Tal perçut le regard glaçant de Fett.

"Et qu'est-ce que tu penses faire ici?" demanda-t-il.

"Je pourrais apprendre à devenir chasseur de primes," répondit Tal avec enthousiasme. "Ne me dites pas que c'est trop dangereux."

Tal crut voir et entendre Fett soupirer.

"Ça ne se décide pas comme ça," contesta-t-il.

"En fait, ça vous fait chier que je vous dise ça parce que vous serez obligez de m'apprendre."

"Exactement."

"Ecoutez... J'essayerais de ne pas vous ennuyer et de garder mes distances. J'en fais la promesse," déclara solennellement Tal. Fett garda le silence pendant un moment, puis dit:

"Pas la peine d'insister, p'tit gars."

Tal crut qu'il allait désesperer. Il ne voulait pas terminer sa vie comme fermier à moisissure dans les déserts de Tatooine. Après ce venait d'arriver, ça ne pouvait pas se terminer ainsi. Il s'adossa au mur.

"Au fait," continua-t-il, "je m'appelle Tal."

Inutile d'espérer une réponse du chasseur de primes. Fett s'était tourné vers un de ses collègues pour discuter et ne l'écoutait plus. Plus que jamais, Tal se sentit abandonné. Il n'avait pas été très conscient étant plus jeune lorsque ses parents l'avaient quitté. Ensuite, son oncle, le dernier membre de sa famille, l'avait laissé seul. L'Ithorien avait mystérieusement disparut, laissant seul Tal, pour la troisième fois. Il aurait put dire maintenant - et avec ironie - qu'il avait l'habitude. Inutile de se plaindre, inutile de pleurer son sort. La situation n'était pas totalement désespérée. Tal se décolla du mur et s'accouda au bar.

"Eh, barman!" appela-t-il. Il posa une centaine de crédits sur le comptoir. Des crédits qu'il avait volés à Jabba. Il se tourna vers la foule.

"Eh les gars! Je vous paye une tournée de bière?"

Comme s'il avait prononcé un mot magique, tout le monde se précipita au bar. C'était l'orgie. Les truands félicitèrent le garçon à leurs manières, voulant en savoir plus sur lui, lui proposant des affaires. Dans la foulée, il croisa le regard froid de Fett. Ce dernier lui fit un signe de tête. "Bien joué," devait-il signifier. Tal sourit: il venait de marquer un point. Jabba aussi l'avait remarqué. Tal fit de son mieux pour sortir de la foule et avança au milieu de la salle devant Jabba, prenant garde de na pas marcher sur la grille.

"Grand Jabba, je souhaiterais me rendre à vos service dans votre Palais. Mon nom est Tal et je suis sûr de pouvoir être à la hauteur des tâches que vous me confierez."

Le Hutt rit. A son expression, Tal sut que c'était dans la poche. Jabba dit quelque chose que Tal eut du mal à comprendre. Il se tourna vers Fett qui avança à son tour.

"Jabba dit que tu pourrais assurer sa garde."

"J'en suis ravi," dit Tal à Jabba. Il salua le Hutt. Parfait. Il venait de se projeter dans un autre monde, plus risqué, plus aventureux.

La fête reprit dans le Palais: la musique résonna, accompagnée par la chorégraphie envoutante des danseuses. Tal s'était fait une place parmi les collègues chasseurs de primes de Fett. L'un d'eux lui avait même fait un cadeau de bienvenue: un blaster. Tal ne s'était servit d'une telle arme qu'une seule fois pour désintégrer des womprats dans le désert. Mais il n'avait encore jamais tué.

"L'occasion ne manquera pas," avait assuré un certain Dengar.

La nuit venue, Tal se trouvait dans une des chambres du Palais. La soirée l'avait fatigué et il ne pouvait plus soulever les paupières. Il se coucha et s'endormit aussitôt.

Après une nuit sans rêves, Tal se réveilla. Le Palais était déjà en pleine activité et il entendait des cris et des beuglements depuis sa chambre. Il prit son médaillon qu'il avait posé à côté de lui avant de dormir. Le pendentif était un sigle rouge mystérieux que Tal portait depuis son enfance, certainement légué par ses parents. L'Ithorien qui l'avait élevé lui disait que ça remontait à l'époque des Guerres Cloniques, le sigle d'un groupe de guerriers dont le nom lui échappait. Tal remit la relique à son cou. Dans le couloir en sortant de sa chambre, il vit Dengar passer.

"Ah, tiens, te voilà enfin réveillé," dit le chasseur de primes. "Si tu cherches Fett, il t'attend dans la salle d'audience."

"Ok." En entrant dans la salle, Fett lui fit signe sous une alcôve. Tal accourut. Lorsqu'il approcha, il remarqua un détail sur l'armure de Fett: le sigle de son médaillon! Au moment où il allait lui demander, Fett pointa l'index sur son pendentif:

"Qu'est-ce que c'est?"

"Justement, j'allais vous le demander!"

"C'est l'insigne des Guerriers Mandalores," expliqua Fett. "Où as-tu trouvé ça?"

"Ce sont mes parents qui me l'ont donné avant de disparaître. J'avais cinq ans à ce moment-là."

Tal sentit qu'il commençait à prendre plus d'importance aux yeux de Fett. Mais il eut la terrible impression qu'ils étaient plus proches qu'il aurait crut.

"Mes parents auraient été des Guerriers Mandalores?" insinua-t-il carrément.

"Quel est ton nom?" dit Fett, ignorant sa question.

"Tal."

"Tal comment?"

"Je sais pas."

"Eh bien, monsieur Tal Je sais pas, te voilà bien mal barré. Qui t'a élevé après tes parents?"

"Mon oncle, mais il est mort après un an."

"Toi, t'as le don pour faire crever ton entourage," commenta Fett. "Et tu ne te souviens de rien? Comment ils s'appelaient...?"

Tal soupira.

"Autant dire que je n'ai pas de passé."

 

Plus tard...

Tal avait vingt ans. Il observa les contrôles de vaisseau, le Death Strike, à travers la visière noire de son casque Mandalorien. Fett lui avait confectionné une armure de combat Mandalorienne qu'il gardait à bord du Slave I. Tal était devenu chasseur de primes, comme il l'avait souhaité. Grâce à Fett, il put retrouver ses origines: ses parents étaient en effet des Guerriers Mandalores du clan Kord. Ainsi, Talis Kord put perpétuer la tradition et devenir à son tour un Guerrier.

Quelque part dans le système Aarus, il poursuivait une proie, un certain Janus Tras. Un contrebandier qui devait du fric à Jabba le Hutt. Toujours le même scénario. Le Death Strike était largement plus rapide que la casserole que pilotait Tras. Lorsqu'il fut à sa porté, Kord activa ses canons ioniques et tira sur le vaisseau cargo. Les rayons désactivèrent l'appareil; Kord réduisit sa vitesse à zéro et enclencha son rayon tracteur. Il amarra l'appareil au Death Strike et perça une entrée dans la coque du vaisseau. Une fois à l'intérieur, Kord arma son blaster. Il avança dans un long couloir. Les senseurs auditifs qui équipaient son casque détectèrent des bruits derrière lui. Il fit volte-face: Tras se trouvait là, arme au poing. Son visage afficha une expression terrifiée.

"B... Boba Fett!?" s'écria-t-il.

"Non, Talis Kord," répliqua Kord en pressant la gachette.

Il enferma Tras dans une des cellules du Death Strike et regagna le cockpit quelques pas plus loin. Il sépara son vaisseau de celui de Tras et calcula un saut vers Tatooine. Dans l'hyperespace, Tras se réveilla de son inconscience derrière les barreaux de sa cellule.

"Qui êtes-vous?" demanda-t-il.

"Un allié? Un ennemi? Vous allez bientôt mourir... Vous tenez vraiment à le savoir?"

"Je vous plainds de travailler pour cette enflure de Jabba!"

"Je suis chasseur de primes. Seul l'argent m'intéresse." Kord jugea inutile de discuter avec ce type.

Le Death Strike émergea de l'hyperespace. Kord poussa Tras au milieu de la salle d'audience du Palais de Jabba. L'homme n'avait pas fait attention où il mettait les pieds.

"Très bien, Kord," félicita Jabba, toujours en Hutt. Mais Kord avait appris le langage. "Tu seras bien payé."

Il avait apprit à se faire respecter au sein du Palais, et l'idée qu'il s'agissait du jeune Tal ne traversa l'esprit de personne. Kord salua Jabba et se retira. Trois secondes plus tard, il entendit un bruit de mécanisme, un cri et des rires. Kord n'avait plus besoin d'assister aux repas du Rancor. Il sut qu'il ne pourrait pas trouver ses collègues au Palais: ils étaient tous partis à la recherche de Han Solo. Darth Vader avait convoqué tous les meilleurs chasseurs de primes qu'il connaissait pour trouver le Faucon Millennium. De plus, ils avaient tous eut des embrouilles avec Solo, ce qui n'était pas le cas de Kord. Il aurait voulut participer à la chasse, mais ne pouvait pas s'interposer dans les plans de Vader, d'une part; et ne pouvait empiéter sur le terrain de chasse de ses collègues, d'autre part. Il se contenta d'accomplir les tâches que Jabba lui confiait. D'habitude, c'était Fett qui se chargeait de garder le Palais et d'assurer la protection du Hutt, mais Kord le remplaçait durant son absence. Il pouvait laisser les gens croire qu'il était Boba Fett, mais il voulait se fabriquer une réputation. Déjà, tout Tatooine avait entendu parler de lui. C'était un bon début...

 

Deuxième Partie

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