EPHESUS
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HERACLES GATE

La porte d'Héracles

La porte d'Heraclès à deux étages se trouve au début de la rue des Courètes qui s'étend en direction de l'ouest à partir du monument de Memmius. Le niveau inférieur est un passage formé d'une large voûte il est surmonté de six colonnes disposées sur une rangée.

De part et d'autre de la voûte, il y avait aux angles des piliers surmontés de chapiteaux corinthiens qui portaient des relief de Nike en vol que l'on peut voir aujourd'hui sur la place de Domitien. L'un de ces reliefs et une grande partie des matériaux du bâtiment n'ont pas pu être retrouvés. Deux des six colonnes du niveau supérieur servent aujourd'hui de linteaux à la porte et portent deux reliefs représentant Heraclès (Hercules) enveloppé dans la peau du Lion de Némée et jouant le rôle de cariatides. Il s'agit d'un travail du IIème siècle. Ils faisaient très probablement partie d’un bâtiment qui s’est effondré lors des tremblements de tere du 4 ème siècle et ont été ensuite apportés ici pour l’érection de cette porte.On comprend que la construction de cette porte à laquelle étaient venues s’ajouter des marches, de chaque côté, avait rétréci l’avenue de Courettes en ce point et, qu’au 5ème siècle, cette dernière avait dû être fermée au trafic des chars.

Héraclès de son premier nom Alcide, fils de Zeus et d’une mortelle : Alcmène, est l'un des héros les plus vénérés de la Grèce antique. La mythologie grecque lui prête un très grand nombre d’aventures qui le voient voyager à travers le monde connu des Doriens puis de toute la Méditerranée à partir de l’expansion de la grande Grèce, jusqu’aux Enfers, et dont les plus célèbres sont les douze travaux. Il apparaît déjà chez Homère, ce qui témoigne de l'ancienneté de sa geste héroïque. Il correspond à l’Hercule romain, avec qui il est souvent confondu, bien qu’Hercule se montre parfois moins violent que son alter ego grec et connaisse quelques aventures spécifiques en Italie.

Il est intéressant d’en rapprocher l’épopée babylonienne de Gilgamesh : certains auteurs établissent ainsi une filiation entre l’épopée de Gilgamesh, La Gloire d’Uruk, rédigé dans la Mésopotamie du XVIIIe siècle av. J.-C., et le mythe d'Hercule, La Gloire de Héra, consigné par Homère au VIIIe siècle av. J.-C. avant Jésus-Christ. En effet, la similitude est frappante entre un Gilgamesh, roi de Uruk, deux tiers dieu et un tiers humain, effectuant une série d’œuvres devant le mener à l’immortalité, et Hercule, « Gloire d'Héra », moitié dieu et moitié homme, effectuant douze travaux qui le mèneront à son tour à l’immortalité.

HERKULES-LION On appelle Travaux d'Héraclès (ou d'Hercule chez les Romains) ou Douze Travaux les exploits exécutés par le héros Héraclès sur l'ordre d'Eurysthée. Ils constituent l'un des épisodes les plus célèbres de la mythologie grecque ainsi qu'une source iconographique majeure de l'art occidental.L'Iliade et l'Odyssée évoquent déjà des « travaux » accomplis par Héraclès sur l'ordre d'Eurysthée, dont la descente aux Enfers pour aller chercher Cerbère. La Théogonie d'Hésiode cite également la victoire contre le lion de Némée et l'Hydre de Lerne, ainsi que le vol des bœufs de Géryon Pisandre ajoute à la liste la biche de Cérynie et les oiseaux du lac Stymphale. Aucune de ces sources anciennes ne précise pourquoi exactement Héraclès doit accomplir les travaux. Outre les travaux déjà cités, la peinture sur vases à figures noires représente les épisodes du sanglier d'Érymanthe, du taureau de Crète, des juments de Diomède, du combat contre les Amazones et de la quête des pommes d'or du jardin des Hespérides.

À ce stade, la liste des travaux n'en compte donc que onze. Sur ce nombre, seuls deux – la descente aux Enfers et le sanglier d'Érymanthe — sont explicitement rattachés à Eurysthée. Il est possible qu'à cette étape de la constitution du mythe, Héraclès ait entrepris les autres travaux de lui-même.Dans la version principale, la raison des travaux est expliquée comme suit. Héraclès est, depuis sa naissance, poursuivi par la haine d'Héra : dans un moment de folie inspirée par cette dernière, il tua sa femme Mégara et ses fils. Revenu à la raison, il alla consulter la Pythie pour savoir comment expier sa faute : celle-ci lui conseilla de changer son nom Alcide en Héraclès (gloire à Héra) et lui ordonna de se mettre au service d'Eurysthée, son plus vieil ennemi, et d'accomplir les tâches qu'il lui ordonnerait : ce seront les douze travaux. Au départ il aurait dû n'y avoir que dix travaux, mais Eurysthée estima que le combat contre l'hydre de Lerne n'était pas valide car Héraclès avait été aidé par Iolaos ; idem pour le nettoyage des écuries d'Augias car il avait demandé à être payé par Augias pour accomplir cette tâche.

La liste canonique des douze travaux est fixée à l'époque hellénistique. Elle comprend deux séries :

les travaux effectués dans le Péloponnèse, et ceux qui prennent place dans le reste du monde. 1. Étouffer le lion de Némée à la peau impénétrable, et rapporter sa dépouille 2. Tuer l'hydre de Lerne, dont les têtes tranchées repoussaient sans cesse. 3. Rapporter vivant l'énorme sanglier d'Érymanthe. 4. Vaincre à la course la biche de Cérynie aux sabots d'airain et aux bois de bronze, créature sacrée d'Artémis. 5. Nettoyer les écuries d'Augias, qui ne l'avaient jamais été. 6. Tuer les oiseaux du lac Stymphale aux plumes d'airain. 7. Dompter le taureau crétois de Minos, que celui-ci n'avait pas voulu rendre à Poséidon. 8. Capturer les juments mangeuses d'hommes de Diomède. 9. Rapporter la ceinture d'Hippolyte, la fille d'Arès et reine des Amazones. 10. Vaincre Géryon le géant aux trois corps, et ramener son troupeau de bœufs. 11. Rapporter les pommes d'or du jardin des Hespérides gardées par Ladon. 12. Descendre aux Enfers et enchaîner Cerbère.

Labours of Hercules

THEATER

Le Grand Théâtre

Le théâtre fut construit à l'époque de Lysimaque en mettant à profit la pente du Mont Panayir; plus tard, ce premier édifice subit diverses transformations.

Comme tous les autres théâtre antiques, il comprenait trois parties principales: le bâtiment de scène (skene), un espace dégagé appelé orchestra, et la cavea où prenaient place les spectateurs. Le bâtiment de scène, avec ses 18 m. de hauteur formait la partie la plus spectaculaire de l'édifice. On avait donné la plus grande importance à la façade intérieure, celle qui était dirigé vers les spectateurs; elle présentait trois niveaux et elle était décorée de colonnes derrière lesquelles se trouvaient des niche à fronton triangulaire ou semi-circulaire abritant des statues. Le rez-de-chaussée qui est bien conservé, se compose d'un couloir d'entrée dirigé nord-sud et d'une série de 8 pièces situées à l'ouest de cette entrée. Les deux pièces des extrémités s'ouvrent sur une étroite terrasse située à l'ouest du bâtiment. Au centre, il y a une porte étroite donnant accès à l'orchestra.

Les théâtre de l'époque de classique, c'est à dire du Vème siècle avant notre ère, ne possédait pas de bâtiment de scène propre. Les acteurs jouaient dans l'orchestra où se tenaient aussi les choristes. Parfois l'orchestra présentait une légère dénivellation. A l'époque hellénistique, l'orchestra voit ses dimensions diminuer et apparaît une scène étroite réservée aux acteurs, ce qui permet aux spectateurs placés loin de mieux entendre et à ceux placés de mieux voir. La scène du théâtre hellénistique d'Ephèse fait 2,5 à 3 m. de large et à peux près autant de haut. Sous l'empire romain, la largeur de la scène fut portée à 6 m. et sa longueur à 25,5 m. A cette époque, les notables de la ville avaient le droit de s'asseoir dans les fauteuils installés dans l'orchestra.

WILLIAM R. Reconstr.

Sous l'empereur Claude (31-32 ap. J.-C.), le théâtre d'Ephèse subit d'importantes transformations pour l'adapter au goût du jour. L'ancien bâtiment de scène restant intact, il gagna 3 m. sur l'orchestra. Pour construire cette partie appelé proskenion, on utilisa deux rangées de colonnes qui sont encore visibles aujourd'hui. Derrière, se trouvait le bâtiment principal dont la façade somptueuse comportait trois étages de colonnes. Cette façade était décorée de niches, de statues et de bas-reliefs. A la suite de ces ajouts, on ferma les parodoi qui donnait accès à l'orchestra et on bâtit les entrées actuelles en forme de tunnel. Celle qui est située au nord est encore en bon état; quant à celle du sud, plus tard, elle dut subir encore d'autres modifications. Cinq portes faisaient communiquer le corps du bâtiment de scène avec le proskenion qui s'étendait face à la scène.

SCENE-Reconstr.
SCENE-Plan

La porte centrale était la plus grande, tandis que celles des extrémités étaient les plus petites, ce qui, par un effet d'illusion optique contribuait à donner l'impression que le bâtiment de scène était plus grand. Au dessus de la porte centrale devait se trouver une niche contenant une statue ou un buste de l'empereur. Les travaux de transformation commencés sous l'empereur Claude durèrent près de 70 ans; ils étaient en cours quand Saint Paul vint à Ephèse.

Une partie du second étage du bâtiment de scène nous est parvenue en bon état; ce qui à permis de déduire qu'il y avait un plan sensiblement différent de celui du premier niveau. Au milieu, il y avait un corridor s'ouvrant sur proskenion par cinq portes et du côté ouest, il y avait deux rangées de pièces. L'orchestra avait la forme d'un demi-cercle légèrement outrepassé, de 34 m. de diamètre.

EPHESSUS THEATER-CAVEA

Lors des représentations théâtrales, le choeur entrait par les parodoi et prenait place des deux côtés de l'orchestra; quand leur tour venait, les choristes récitaient tous ensemble d'une seule voix. Avant le début de la pièce, une cérémonie avait lieu sur l'autel de Dionysos qui devait être au centre de l'orchestra. Les représentations théâtrales tinrent leurs origines des cérémonies et des hymnes religieux destinés à célébrer Dionysos, le dieu du vin et c'est pour cela qu'avant chaque pièce, on avait l'habitude de sacrifier une victime. L'orchestra du théâtre hellénistique était plus petite, comme le montrent des restes de canalisation. A l'époque impériale son diamètre fut augmenté de 5 m. Le sol était couvert de plaques de marbre dont certaines étaient vertes. Les plaques de marbre que l'on voit actuellement ont pour la plupart, été ajoutées aux rares qui étaient restés telles qu'à l'origine.

La cavea où s'asseyaient les spectateurs a la forme d'un demi-cercle outrepassé. Le diamètre de la cavea est de 154 mètres et de son point le plus élevé au niveau de l'orchestra il y avait une hauteur de 38 mètres. La cavea pouvait contenir 24'000 personnes. Deux diazomas (promenoirs) la divisaient en trois parties et les escaliers très raides appelés "kerkidès" étaient au nombre de douze.

La plupart des spectateurs venaient occuper leur place en passant par des escaliers sur les côtés extérieurs de la cavea; mais on pouvait aussi accéder par une route qui passait sur le sommet de la colline à laquelle était adossé le théâtre. Après le dernier rang de sièges, il y avait une galerie à colonnade qui fermait le haut du théâtre et jouait un rôle pour l'acoustique.

EPHESSUS THEATER-Google
La cavea fut séparée de l'orchestra, d'abord par une grille en fer, puis, plus tard, par un mur de deux mètres de haut. Les dernières modifications apportées à la cavea et au bâtiment de scène datent de l'époque des empereurs Néron (54-68 ap. J.-C.) et Septime Severe (193-211 ap. J.-C.).

Dans l'Antiquité, les acteurs de théâtre étaient toujours des hommes. Ils jouaient avec des masques, comme on peut le voir sur certaines fesques des maisons en terrasses représentant des scènes de théâtre. Les représentations commençaient tôt le matin et les spectateurs étaient très férus d'art dramatique. Le grand théâtre servait aussi de lieu de réunion pour l'Assemblée du Peuple d'Ephèse appelée "Demos".

Au 1er siècle de notre ère, l'apôtre Paul a passé plus de trois ans à Ephèse, pour la prédication de l'Evangile. Selon la tradition, il a prononcé un sermon condamnant le culte païen dans ce théâtre.

Et d'après “les Actes des Apôtres” (19:23-41), le théâtre a été le site de l'émeute 'des orfèvres', dans lequel ceux qui ont fait des chiffres d'argent d'Artémis ont déclenché une émeute parce que la prédication de Paul était mauvais pour leurs affaires..

TERRACE-HOUSES

Les Maisons En Terrasses

Enface du temple d'Hadrien, il y avait des boutiques dont la fouille archéologique est complètement achevée. Dans certaines de ces boutiques on a retrouvé des escaliers qui conduisaient à des habitations situées au dessus. Les maisons s'étageaient sur les pentes du Mont Pion, disposées de telle façon que le toit de l'une servait de terrasse à la suivante. Entre les maisons il y avait des ruelles en escaliers qui permettaient de rejoindre la rue des Courètes. Ces maisons, situées en plein coeur de la ville, appartenaient à la classe dominante; c'est pour cela que les habitations de ce quartier résidentiel ont été appelées "maison des riches" ou "palais en terrasses".

Toutes ces maisons, dont la plupart avaient trois niveaux s'ordonnaient autour d'un péristyle, c'est à dire d'une petite cour centrale (dont la superficie ne dépassait pas 25 à 50 mètres carrés) bordée sur les quatre côtés par un portique à colonnes dallée de marbre. Les différentes pièces d'habitation étaient disposées tout autour. On pénétrait dans les maisons par une porte faisant communiquer la terrasse avec la rue en escaliers.

Ces maisons disposaient d'un système d'eau courante, la fontaine étant soit au milieu du péristyle, soit sur le côté. En outre, certaines possédaient une citerne ou un puits. Le péristyle assurait l'éclairage de la maison, cependant son insuffisance et l'absence de fenêtre pouvaient laisser les pièces intérieures dans une relative obscurité. Presque toutes ces maisons étaient chauffées par un système d'hypocaustes analogue à celui que l'on trouvait dans les thermes. Le sol des pièces était couvert de mosaïques et les murs de fresques ou de placages décoratifs faits de marbres colorés. Souvent, on a retrouvé sur un même mur plusieurs fresques superposées; cela s'explique par le fait que, lorsqu'on réparait la maison, on peignait la nouvelle fresque directement sur l'ancienne pour réduire les frais. En général, ces fresques représentaient des scènes mythologiques: dieux et déesses, Muses, Eros ou bien des scènes de comédies ou de tragédies. A côté de cela, on observe aussi très fréquemment de simples décors floraux.

Les objets retrouvés au court des fouilles ont permis d'apprendre que ces maisons en terrasse furent édifiées à l'époque d'Auguste et qu'elles furent occupées jusqu'au VIIème siècle, non sans avoir subi diverses modifications et adjonctions.

SLOPE HOUSE

A la fin du VIIème siècle, l'intérieur de ces maisons fut comblé par de la terre et des décombres, tandis quelques unes étaient utilisées comme silos à grains sur lesquels on construisit les uns après les autres de nombreux moulins qui fonctionnèrent pendant de longues années.

Deux des maisons en terrasses ont été complètement restaurées et ouvertes aux visiteurs. Le mobilier de ces maisons est actuellement exposé à l'endroit même où il a été découvert.

La Première Maison à Péristyle

L'entrée de cette maison se trouve au bout de la rue en escaliers que l'on voit en face du temple d'Hadrien. Elle a été restaurée de manière susceptible de donner une idée précise de l'ensemble des résidences de ce quartier. Cette maison à deux étages offrait une surface habitable de 900 mètres carrés. Le second étage ayant été complètement détruit, il est impossible de savoir quelle était sa disposition exacte.

On compte dans la maison douze pièces destinées à différents usages. Venant de la porte, on gravit quelques marches pour accéder au hall d'entrée dont le sol est recouvert d'une mosaïque noire et blanche. Sur le côté droit il y a un escalier qui conduisait à l'étage supérieur et une fontaine voûtée construite postérieurement. Juste en face de la porte d'entrée, il y a un passage surmonté d'un arc qui donne accès au péristyle. Le sol sol du péristyle est dallé de marbre et quatre colonnes doriques se dressent dans les coins. Sur le côté nord, on voit encore les restes d'une fontaine passablement ruinée. Situées derrière cette fontaine, deux pièces ont un sol en mosaïque et des murs recouverts de fresques dont la tonalité dominante est le rouge. Bien que la maison date du Ier siècle, ces deux pièces sont postérieures aux transformations effectuées vers l'an 400. Du côté opposé par rapport au péristyle, on voit une petite pièce voûtée et les restes d'un escalier qui conduisait à l'étage supérieur. Juste à côté de cet escalier, il y a encore une autre pièce, assez bien conservée et dont le sol et les murs sont décorés, comme dans les autres pièces, de mosaïques et de fresques. En fait, lors de sa construction, cette pièce n'en faisait qu'une avec celle qui lui est immédiatement contiguë et qui appartient à la maison voisine; ce n'est que plus tard qu'elle fut séparée en deux.

A l'est du péristyle il y a un hall très bien conservé dont les murs s'élèvent à quatre mètres de hauteur. Cette pièce a été appelé "salle du théâtre" à cause des scènes empreintées au théâtre qui figurent sur les fresques de chaque côté de la porte d'entrée. Les personnages que nous voyons là portent tous des masques, comme le faisaient toujours les acteurs de théâtre romain. A droite sont représentées des scènes tirées de deux comédies de Ménandre: "La Chevelure coupée" ("Perikeiromeni") et "le Syconien"; à gauche, deux scènes extraites de tragédies d'Euripides: "Oreste" et "Iphigénie". Sur les murs de la "salle du théâtre", sont représentées grandeur nature des figures d'hommes et de femmes nus ou à moitié nus. L'une d'elles tient une assiette à la main. Sur la première partie du mur gauche, On reconnaît à côté d'un masque le combat entre Héraclès et Achélôos (Achélôos était le principal dieu fluvial de la Grèce occidentale et il désirait épouser la fille du roi de Clydon, Déjanire. Celle-ci, effrayée par les changements d'aspect du dieu du fleuve qui devenait tantôt un taureau, tantôt un dragon, donna la préférence à Héraclès. Sur ce, Achélôos prenant l'aspect d'un dragon, attaqua Héraclès. Et c'est cette scène qui est le sujet de la fresque). Le sol de la "salle du théâtre" est pavé d'un bout à l'autre de mosaïques géométriques. Les fresques, comme les mosaïques datent du IIème siècle.

Terrace Houses

La porte des bains de la maison s'ouvre au sud du hall d'entrée. Les soubassements des bains et l'hypocauste sont conservés, par contre le dallage de marbre et le système d'adduction d'eau ont été détruits. L'hypocauste, c'est à dire le foyer qui assurait la circulation d'air chaud, était formé de colonnettes en terre cuite dont les fouilles ont retrouvé la trace.

La cuisine se trouve non loin des bains. Dans son voisinage il y a aussi plusieurs autres pièces plus petites et une entrée de service donnant sur la rue. Les objets qui sont exposés dans la maison sont ceux que l'on a retrouvé in situ au cours des fouilles.

La Deuxième Maison à Péristyle

A partir de la première maison à péristyle il est possible d'accéder à la seconde qui, possédant deux péristyle, est plus grandes que l'autre. Elle fut construite au Ier siècle de notre ère, mais elle a subi des rénovations et des transformations jusqu'au VIème siècle de notre ère. Le péristyle principal est mieux conservé que les autres. Il comporte d'élégantes colonnes corinthiennes. Celles du côté sud, faites de tambours superposés à joint vif, ont été retrouvées in situ; elles remontent aux transformations réalisées au Vème siècle.

L'espace allongé qui se trouve au sud du péristyle est recouvert d'un bout à l'autre d'une mosaïque géométrique noire et blanche au centre de laquelle une mosaïque en couleur représente une Néréide et un triton. De la main gauche, le triton tient un trident, symbole de Poséidon, son père, et de l'autre il retient par le mors un cheval marin sur lequel est montée une Néréide à demi nue.

Cette mosaïque très colorées et très vivante se trouve devant une niche voûtée dont l'ouverture donne sur ce côté du péristyle. Le sol de cette niche est couvert d'une mosaïque de marbre noire et blanche dont le dessin forme une sorte d'entrelacs; la voûte elle-même est entièrement recouverte d'une mosaïque faite de tessères de verre multicolores, qui est considérée comme la plus belle de toutes celles retrouvées dans ce quartier des maisons en terrasses.

Dans un médaillon central, on voit les têtes de Dionysos et Ariane; autours des arbres et des animaux tels que paons, canards ou coqs. Cette mosaïque a été datée du Vème siècle. Sur les deux murs portant cette voûte on trouve une frise, peinte à la fresque, représentant des Erotes tenant une guirlande.

Dans la partie est de la maison on trouve des pièces de diverses tailles qui, toutes, ont des mosaïques de sol noires et blanches et des fresques murales avec des oiseaux et des fleurs. Sur les murs de certaines salles, il y a des fresques du IVème siècle représentant des Muses debout.

SLOPE HOUSE-2-
HEROON

Heroon

C'était un monument funéraire, de IIème siècle Av. J.C, en forme de fer à cheval, qui fut partiellement détruit au Vème siècle lors de la construction de la fontaine. C’est formée d'un bâtiment principal, précédé d'un bassin décoré de croix gravées dans la pierre,avec un étage-supérieur ouverte d’ordre ionique. L'eau coulait dans un canal en face de l'immeuble. Le pignon et le frise avait les reliefs représentant Androclès tuer un sanglier, l'histoire de la Fondation d'Ephèse. Le bâtiment a été un monument dédié à Androclès.

HEXAGON & OCTAGON
ANDROCLES

Fondation Mythologique d'Ephèse :

Vers la fin du 13ème avant J.C, la péninsul greque est envahie par les Doriens venus du Nord. Les Achéens ne pouvant supporter les pressions doriennes prennent le large sur leurs bateaux commandés par Androclès. On reconte que “Androclès, fils de Cadros d’Athènes, voulant émigrer en anatolie consulta l’oracle d’Apollon au sujet de la cité qu’il voulait y fonder. L’oracle lui fit savoir qu’un poisson et un porc lui montreraient l’emplacement de la ville qu’il créerait. Androclès, débarqué avec ses troupes sur les rives d'Ephèse, allumère un feu sur le rivage pour faire cuire du poisson. Le feu se propagea et provoqua la fuite d’un porc caché derrière les buissons enflammés. En voyant celà, Androclès se souvint alors des prédictions de l’oracle et se mit a la porsuite de l’animal qu’il tua.Il fonda la cité au même endroit.Quand les Achéens débarqua dans le golf d'Ephèse, il fut accaueilli par la population autochtone composée de Cariens, de Lélèges et de Lydiens.”

Un heroon était un sanctuaire dédié à une ancienne grecque ou romaine héros et a été utilisé pour la commémoration ou le culte des héros.Orné d'un mobilier riche et élégant, ce type de tombe a été réservée principalement pour princes, rois, héros après la mort, devenir une source d'unité pour la communauté qui a construit le monument. Ce tombeau est généralement l'intérieur du périmètre urbain, dans un grand (par exemple) Agora et est devenu un lieu de culte populaire et la vénération par les citoyens. Selon la mythologie les reliques de la brave homme possédait des pouvoirs extraordinaires rendus par le monde qui était le héros.

Le rôle du héros se situe entre l'aspiration métaphysique, presque religieuse, de dépasser la condition humaine, notamment d'un point de vue physique et entre l'aspiration plus réaliste d'œuvrer pour le bien de la communauté, d'un point de vue moral. Un troisième rôle, moins avouable, est celui de propagande pour une idéologie politique ou religieuse notamment.

D'un point de vue historique, le culte héroïque est attesté dès les siècles dits « obscurs » et se développe au VIIIe siècle, de plus, ce culte se développe principalement dans les cités-États.

HEROON-RELÝEF ANDROKLES
Hydrekdocheion

La fontaine de Laecanius Bassus (Hydrekdocheion) :

C'est l'une des fontaines monumentales, d'Ephèse; elle se trouve à l’angle sud-ouest de l’agora, à l'intersection des rues qui viennent du sud de l'Agora et de la place de Domitien.

La fontaine de Laecanius Bassus qui n’est toujours pas restauré et qui possédait une façade à deux étages décorée de colonnes, qui fait face au temple de Domitien, se composait d'une cour centrale et de deux bassins sur le devant. En façade, il y avait un grand fronton triangulaire situé à 9 mètres de hauteur par rapport à la cour. Sur chacun des deux étages, les colonnes étaient disposées deux par deux. Il y avait vingt colonnes en façade et quatorze sur les côtés. Entre deux colonnes il y avait une niche à fronton dans laquelle se trouvaient des statues. Les fouilles ont permis de retrouver des statues de Tritons; de Nymphes et de Muses qui sont exposées dans la salle des fontaines du Musée d'Ephèse.

D'après une inscription, cette fontaine fut construite entre 75 et 80 de notre ère par Gaius Laecanius Bassus qui fut gouverneur de la province d'Asie.

Les eaux de celui-ci et de la Grande Fontaine, située au bord de l'avenue qui passe au sud de l'Agora, provenaient d'une source connue sous le nom de Marnas et dont les eaux sont encore appréciées de nos jours. L'aqueduc que l'on peut voir au 6ème kilomètre de la route Selcuk-Aydin et qui est appelé Arc de Sextilius Pollio, appartient à cette canalisation dont le débit était de 4,2 litres par seconde. La Grande Fontaine fut construite entre les années 4 et 14 de notre ère.

STATE AGORA

L'agora Administrative :

L'espace qui s'étend enface de la basilique était l'agora administrative d'Ephèse. Construite au début du 1er siècle de notre ère elle mesure 160 mètres de long sur 56 mètres de large. C'était un espace semi-sacré où se déroulaient des réunions politiques et religieuses sous le contrôle de l'état. Comme beaucoup d'autres agoras, elle comportait en son centre un temple à plan rectangulaire. Ici le temple est très ruiné.

STATE AGORA

En fouillant l'agora administrative on a trouvé des restes appartenant à l'époque archaïque de la Voie Sacrée et des sarcophages en terre cuite (du type de Clazomènes) qui se trouvaient des deux côtés de cette voie. De cela, il est entendu que dans la période archaïque de cette partie de l'Agora a été utilisé comme la nécropole d'Ephèse.

L'agora prit son aspect définitif à l'époque de l'empereur Théodose (379-395 ap. J.-C.). Au nord et à l'est il y avait deux stoas qui ne sont pas visibles à l'heure actuelle.

STATE AGORA-Plan

Les Thermes de Varius (IIè siècle apr. J.-C.)

Bien qu'ils aient été fouillés de 1929 à 1979, les thermes de Varius n'ont pas encore été totalement dégagés. Ils sont construits sur une plate-forme qui a été taillée dans la pente du Mont Panayir et du côté de la montagne c'est la paroi rocheuse qui tient le mur.

Ces thermes présentaient toutes les caractéristiques architecturales habituelles des bains romains: frigidarium (salle froide), tepidarium (salle tiède), caldarium (salle chaude); mais on y trouvait aussi d'assez grands bâtiments annexes. Les parties à l’extérieur du frigidarium ont été fouillées mais non restorées. La présence d’une palestre à mosaïque sur le devant indique que les thermes furent utilisés comme gymnase à une époque postérieure. Les murs étaient fait de gros blocs de pierre tandis que la couverture était assurée par des voûtes en briques. Les latrines se trouvaient du côté sud.

A différentes occasions, tant à l'époque romaine qu'à l'époque byzantine, ces thermes subirent de transformations et des additions. Une inscriptions nous apprend que P. Flavius et sa femme firent construire chacun un salon dans ces bains.

Roman-Basilica
ROMAN BAZILICA

La Basilique

La stoa (ou portique) nord de l'agora fut transformée à la fin de l'époque d'Auguste en une basilique à trois nefs, de 160 mètres de long, recouverte d'un toit à charpente en bois. Les nefs étaient séparées par deux rangées de colonnes de styleionique dont les chapiteaux étaient ornés de têtes de taureaux. Les fouilles ont montré que la stoa sur laquelle a été construite la basilique était à 1,3 m en dessous du niveau de cette dernière. Entre la basilique et les thermes de Varius il y avait encore une petite stoa qui communiquait par trois portes avec la basilique. Cette stoa a perdu ses particularités à la suite des modifications qu'elle a subies à l'époque byzantine. Les statues d'Auguste et de Livie qui sont exposées au Musée d'Ephèse proviennent de cette stoa.
ODEION

ODEON

L'odéon est le bâtiment situé au nord de l'agora et qui à l'aspect d'un petit théâtre (c'est d'ailleurs ainsi qu'on l'appelle parfois). La seule différenceavec le Grand Théatre est que, plus tard, on le couvrit. Une inscription trouvée au cours des fouilles indique qu'il fut en l'an 150 de notre ère par un des patriciens d'Ephèse, Publius Védius Antoninus et par son épouse Flavia Papiana et qu'à l'origine, le bâtiment était destiné à être un bouleutérion.

La vie politique de la cité reposait sur un système bicaméral, c'est à dire fonctionnant avec deux assemblées. La première étant la "Boulé" ou Assemblée Consultative, dont les 300 membres ou "bouleutes" se réunissaient dans l'odéon; la seconde étant le "Démos" ou Assemblée du Peuple qui comprenait toute la population (masculine) d'Ephèse et qui se réunissait au grand théâtre. Chacune des assemblées avait son secrétaire chargé de la bonne marche des affaires administratives et qui était respectivement appelé "gramateus" (greffier) de la Boulé et du Démos. En même temps, le gramateus du Démos était le président du gouvernement de la cité. ( c’est pour cette raison qu’on appelle cet édifice aussi Bouleutérion. )

ODEION

L'odéon est construit sur la pente du Mont Panayir et, comme tous les théâtres antiques, il comprends trois parties principales: "la cavea", "l'orchestra" et "la skene". La cavea à la forme d'un demi-cercle et elle est divisée en deux parties par "la diazoma" qui est juste au milieu. Les sièges sont taillés dans le marbre avec beaucoup de soin. La skene avait probablement deux étages et elle communique par cinq portes avec un podium en marbre qui se trouve immédiatement devant; la porte centrale est plus large et plus haute que les autres. L'orchestra à la forme d'un demi-cercle et le fait qu'il n'y ait pas en son centre de canalisation pour l'évacuation des eaux de pluie montre que l'odéon devait être recouvert d'un toit.

L'odéon offrait 1500 places; les spectateurs entraient soit par les "parodoi" qui se trouvaient sur les deux côtés, soit par des escaliers voûtés qui partaient des parodoi.Les gradins en marbre ont leurs pieds en forme de pattes de lion.

NIKE-Siegesgöttin

Nike (Dées de Victoire)

Juste à côté, il y a un élément d'architecture de forme triangulaire qui porte un bas-relief représentant une Nike (Dées de Victoire) en vol, une couronne à la main; ce bloc provient de la Porte d'Héraclès qui est au début de la rue des Courètes.

Nike est la déesse de la victoire dans la mythologie grecque. Elle était la fille du Styx et de Pallas et de la sœur de Cratos, Bia, et Zelus. Nike et ses frères et sœurs étaient tous des amis de Zeus.

Nike pourrait courir très vite, avait des ailes et porte bonheur. Elle est généralement adoré en même temps que Athena. Nike est souvent liée au sport, avec des entreprises porte son nom comme Nike Inc ..

Une image de Nike apparaît aussi dans toutes les médailles pour les Jeux olympiques d'été.

GODDESS VICTORY-NIKE
ZAFER TANRIÇASI-NIKE
Nike/Berlin------------Nike/Louvre Museum
CURETES STREET

La rue des Courètes :

L'avenue, 11m de large, l'un des trois rues principales d'Ephèse, qui s'étend de la porte d'Héraclès jusqu'à la bibliothèque de Celsius porte le nom de "rue des Courètes".

D'après la mythologie, les Courètes étaient des demi-dieux qui se signalèrent lorsque Letô, enceinte de Zeus, mis au monde les jumeaux divins Artémis et Apollon: toujours prêts à rendre service, ils firent un vacarme épouvantable avec leurs armes afin de distraire l'attention d'Héra, l'épouse jalouse de Zeus, et de lui cacher ces naissances illégitimes. Plus tard, ce même nom de Courètes désigna à Ephèse une catégorie de prêtres dont le collège formait la principale association religieuse de la ville. A l'origine, ils étaient six, mais leur nombre fut porté à neuf et ils étaient renouvelés chaque année. Le but de cette association était d'animer les concours dramatiques annuels qui avaient lieu à Ortygia pour célébrer la naissance d'Artémis éphésienne. L'association des Courètes, qui à l'origine était rattaché à l'Artémision, possédait ses propres locaux en différents endroits de la ville et notamment au Prytanée où, à partir de l'époque impériale, elle occupa une salle à part; et c'est pour cela que l'on a retrouvé dans les ruines du Prytanée un grand nombre d'inscriptions relatives aux Courètes.

Comme cet avenu se trouvait au centre de la ville, elle était bordée d'un grand nombre de fontaines, de statues, de boutiques et de constructions monumentales dont les façades donnaient directement sur elle. Les magasins sur le côté sud ont été à deux étages.

CURETES STREET

En avant des colonnes, on pouvait voir sur des piédestaux, portant parfois des inscriptions, des statues représentant des personnes ayant accordé leur libéralité à la cité. Citons par exemple la statue du juge Alexandros, qui se trouve près de la porte d'Héraclès, ou celle du consul Stéphanos, qui est exposée au Musée.

La chaussée, sous laquelle se trouvait un important système de canalisations, était pavée de plaques de marbre. Des rues étroites partant de l’avenue s’avançaient de chaque côté en direction des collines.

Les tremblements de terre qui eurent lieu au IVème siècle de notre ère détruisirent à chaque fois la rue des Courètes et la rendirent complètement inutilisable. A la suite du dernier séisme, elle fut reconstruite avec des colonnes et des éléments architecturaux disparates provenant de différents endroits de la ville. Les différences entre la conception des colonnes peut être vu aujourd'hui. La rue a son apparition à partir du 4ème siècle.

ODEION

Les temples de Dea Roma et de Divius Julius Caesar

Les temples sont au milieu d'une cour entourée de portiques à colonnes qui se trouve immédiatement à l'ouest de l'Odéon. Ces temples assez petits avaient chacun quatre colonnes sur leur façade est. Ils ont été très abîmés car, à une époque tardive, on a construit par dessus d'autres bâtiments; aujourd'hui, il n'en reste plus que les podiums et les murs de fondations faits de blocs de marbre taillés avec art.

C'est lorsqu'il vint à Ephèse en 29 av. J.-C. qu'Auguste donna l'autorisation de construire ces temples qui, entre les années 4 à 14 ap. J.-C., furent dédiés l'un à Dea Roma et l'autre au père adoptif d'Auguste, Divius Julius Caesar.

Le culte impérial et ses temples ;

Pour répondre aux désirs des populations d'Asie Mineure qui étaient habituées aux religions officielles, l'empereur Auguste autorisa les gens de ces provinces qui n'étaient pas citoyens romains à pratiquer un culte en l'honneur de sa personne, à la condition que ce soit en même temps que la déesse romaine Dea Roma dont les lieux de culte se trouvaient à Nicomédie pour la province de Bithynie et à Pergame pour l'Asie. Par ailleurs, pour les citoyens romains qui habitaient ces deux provinces, il inaugura, à Nicée et à Ephèse, des cultes consacrés à la déesse Dea Roma et à son père adoptif divinisé par décision du Sénat sous le nom de Divius Julius Caesar.

Sous l'empire romain, l'attribution du privilège de "néocore", c'est à dire le fait de posséder un temple impérial ou d'en avoir la garde, à une cité était un grand honneur pour elle. Ce n'est qu'assez tardivement, sous le règne de Domitien (81-96 ap. J.-C.), qu'Ephèse obtint son premier temple impérial. Mais ce privilège de néocore, qui avait été obtenu aux prix de grands efforts, faillit échapper aux Ephésiens à la mort de Domitien. Gravement menacée de perdre son prestige face à ses rivales Pergame et Smyrne, Ephèse décida de consacrer l'ex-temple de Domitien à son père Vespasien qui avait été divinisé.

Ephèse obtint le droit de construire un temple impérial pour la seconde fois, sous le règne d'Hadrien. C'était en l'an 128, lorsqu'Hadrien paré du nom de Zeus Olympien, vint d'Athènes pour visiter Ephèse. L'autorisation de construire un temple impérial fut accordée pour la troisième fois à la ville d'Ephèse par l'empereur Caracalla lorsque celui-ci partageait le pouvoir avec son frère Geta (211-212). Mais en 212, après qu'il eût assassiné son frère de sa propre main, Caracalla écrivit aux Ephésiens pour leur annoncer qu'il renonçait à son temple au bénéfice d'Artémis. Le privilège de néocore ainsi perdu fut rétabli par l'empereur Héliogabale (218-222). Enfin, le privilège de néocore fut accordé pour la quatrième fois à la ville d'Ephèse par une décision du Sénat Romain prise sous le règne de l'empereur Valérien (251-260).

Comme nous l'avons déjà signalé, posséder un temple impérial était une affaire de prestige très importante pour les villes de la Province d'Asie. Ephèse ne ménagea ni sa peine, ni son argent pour devenir "Proteia", c'est à dire première ville de la province, éclipsant ainsi Pergame et Smyrne.

Les temples impériaux étaient placés sous la garde d'une catégorie de grands prêtres appelés "archiereus". Ceux-ci portaient en tête de leur titulature le nom de la ville où se trouvait leur temple. Bien que les temples impériaux fussent la propriété d'une ville, c'étaient des lieux qui bénéficiaient du respect de la population de toute la province.

A la tête de l'ensemble des archiereus de la province, il y avait un "asiarque", mais on ne sait pas très bien quels étaient ses rapports avec les archiereus. On s'accorde à penser que le titre d'asiarque désignait aussi: celui qui organisait et dirigeait les concours dramatiques semi-religieux avaient lieu tous les quatre ans dans une province différente en l'honneur de l'empereur. La charge d'archiereus était une fonction qui nécessitait avant toute chose de gros sacrifices financiers. Nous pouvons considérer les combats de gladiateurs ou de bêtes sauvages comme liés de très près au culte impérial et à ses festivités. Bien que ce genre de spectacles ne plaisait guère aux gens d'Asie Mineure, ils suscitèrent l'intérêt dans les villes d'Asie durant la période romaine.

De riches familles éphésiennes, telles que les Vedii, créèrent des écoles privées de gladiateurs pour pouvoir assurer ces spectacles. On a retrouvé des inscriptions gravées en l'honneur de certains asiarques qui les félicitaient pour les dépenses considérables qu'ils avaient assumées pour la réalisation de ces spectacles. A aucun moment le culte impérial ne fut une religion au sens stricte du terme. Ce culte était plutôt une institution destinée à créer et à maintenir une unité qui dépasse les différences de langue, de culture et de religion qui existaient entre les personnes très variées qui peuplaient l'empire romain.

MAGNESIAN GATE

Ephèse et Toute Son Histoire

Éphèse, l'une des douze cités d'Ionie, près de l'actuelle Izmir, en Turquie. Port important à l'embouchure du Caïstre (l'actuel Küçük Menderes), il servait de point de départ aux routes commerciales vers l'Asie Mineure. La cité était connue dans l'Antiquité pour ses sanctuaires, dont le plus célèbre était le temple de la déesse Artémis, l'une des Sept Merveilles du monde antique. La cité fut également un des premiers centres du christianisme, et son plus grand monument chrétien fut l'église Saint-Jean-l'Évangéliste (IVème siècle), que Justinien Ier fit reconstruire au début du VIe siècle.

Probablement fondée au XIème siècle av. J.-C. par des Grecs ioniens, Éphèse fut successivement conquise par les Cimmériens au VIIème siècle av. J.-C., par Crésus, roi de Lydie, au VIe siècle et, peu après, par Cyrus le Grand, roi de Perse. Bien que faisant partie de l'Empire athénien, elle se tint aux côtés de Sparte contre Athènes durant la guerre du Péloponnèse (431- 404 av. J.-C.). Sparte la céda aux Perses, qui en furent chassés par Alexandre le Grand en 333 av. J.-C. Sous ses successeurs, les Séleucides, Éphèse fut florissante et temporairement rebaptisée Arsinoé.

La cité tomba aux mains des Romains en 189 av. J.-C. et resta un centre commercial important. Saint Paul y établit une congrégation chrétienne au Ier siècle apr. J.-C. Mise à sac par les Goths en 262 et bien que reconstruite, la cité ne retrouva jamais sa splendeur passée. En 431, elle abrita le troisième concile de l'Église chrétienne qui condamna le nestorianisme. Au VIIème siècle, la cité subit les raids des Perses, puis des Arabes, ainsi qu'un tremblement de terre (v. 614). Même si Éphèse retrouva une certaine prospérité aux Xème et XIème siècles, son port fut peu à peu encombré de limon au début du XIVème siècle, ce qui entraîna le déclin de l'antique cité et son abandon.

Des fouilles entreprises sur son site en 1863 ont mis au jour la majeure partie de la cité, dont des temples, des édifices publics, des magasins, des maisons, des rues, un théâtre splendide et des églises. On y a retrouvé des sculptures de Phidias et de Polyclète.

MAGNESIAN GATE-Plan

La porte de Magnésie :

On pénétrait dans la ville par deux portes principales percées dans la muraille. L'une d'elles était située entre le stade et le gymnase de Védius et nous savons grâce à des inscriptions qu'elle était appelée porte de Coressos. Elle n'a pas encore été fouillée. La seconde entrée était la porte de Magnésie, située sur la route qui mène à la Maison de la Vierge. Cette porte, dont les fouilles se poursuivent actuellement, fut construite en même temps que les murailles au IIIème siècle avant notre ère. Plus tard, sous l'empereur Vespasien (69-79 ap. J.-C.), elle fut munie de trois entrées et d'un arc et elle devint la "porte d'honneur" de la ville.

La porte hellénistique était flanquée de deux hautes tours de plan rectangulaire et suivie d'une cour précédant elle-même une seconde porte par laquelle on pénétrait dans la ville. La cour, ainsi que la place qui se trouvait devant la porte, était pavées avec de gros blocs de pierre grise. Sur la place qui précédait la porte, on trouvait des sarcophages en marbre dont on suppose qu'ils devaient appartenir à des personnages importants. L'important canal qui se trouve à l'est fut construit bien après l'époque de Vespasien. La route qui débouchait de la Porte de Magnésie située à 30 km au sud-est d'Ephèse, et d'autre part, contournant le Mont Panayir, menait au temple d'Artémis et de là revenait à son point de départ en traversant Ephèse. Cette route fut restaurée au IIème siècle de notre ère par le sophiste Damianus.

A Ephèse, toutes les rues se coupaient à angle droit suivant un plan en damier imaginée par l'architecte Hippodamos de Milet; cependant la route dont nous venons de parler ne suivait pas cette règle, ceci parce qu'elle existait déjà à l'époque archaïque, comme l'ont montré les fouilles. Ce qui nous permet de dire qu'à toutes les époques on a respecté l'emplacement de la voie Sacrée conduisant au temple d'Artémis. (C'est en suivant cette voie que Wood a pu localiser l'Artémision.)

Les murailles de la ville

D'après Strabon, les murailles de la ville furent construites par Lysimaque au IIIème siècle avant notre ère. Tant par la qualité de leur construction que par leur état de conservation, on peut les considérer comme le plus bel exemple existant de murailles hellénistiques. Si dans les portions situées en terrain plat la muraille a disparu par endroit, par contre elle est en excellent état dans les zones escarpées. Elle descend jusqu'à la mer, qui se trouvait à l'ouest, en épousant la pente naturelle de la montagne et en venant prendre appui sur une tour située au sommet d'une petite colline visible de tous les coins d'Ephèse. Cette tour, appelée "prison de Saint Paul", se distinguent des nombreuses autres tours qui flanquent les murailles: elle se présente comme un poste de garde à deux étages avec des séparations internes; à l'intérieur, on peut lire sur une inscription le nom de "colline d'Astyage" mais on ne sait pas à quoi correspond ce nom.

DOMITIAN TEMPLE

Le temple de Domitien

Un membre de la dynastie des Flaviens, Domitien devint empereur en 81 après J.-C. Au début, un administrateur honnête, il est devenu plus tard un despote tyrannique, se proclamant «Seigneur et Dieu» (Dominus Deus et).

Au cours de son histoire la ville d'Ephèse obtint quatre fois le privilège d'être néocore, c'est à dire d'avoir droit à un temple consacré à un empereur et d'en être la gardienne. Dans l'Antiquité, c'était un très grand honneur pour une ville que de posséder un temple impérial et d'en assurer la protection.

Ephèse obtint le droit pour la première fois sous l'empereur Domitien (81 à 96 ap. J.-C.). De nos jours, il ne reste plus grand chose de ce temple qui était situé sur une terrasse de 50 x 100 m. sur le côté sud de la place de Domitien. Cependant, les restes de ses fondations nous donnent des informations sur le bâtiment: c'était un petit temple prostyle dont le stylobate, reposant sur une krépis à 8 degrés, mesurait 24 x 34 m. Les petits côtés avaient 8 colonnes et les grands en avaient 13.

La cella, dont les dimensions étaient de 9 x 17 m. , était précédée de quatre colonnes.

L'autel, situé 10 mètres en avant de la cella, avait un plan en "U" et on y accédait par des escaliers. Sa construction et sa décoration avaient fait l'objet de beaucoup de soin, comme on pourra le constater sur le fragment exposé au Musée d'Ephèse.

Les Ephésiens, qui voulaient exprimer leur gratitude

DOMITIAN-REC./PLAN

à l'empereur Domitien pour l'honneur qu'il leur avait fait, lui érigèrent une statue colossale de 5 m. de haut (et 7 m. avec le piédestal). La tête énorme et un bras de cette satatue se trouvent maintenant au Musée d'Ephèse.

A l'est de la terrasse portant le temple, il y avait une rangée de boutiques qui faisaient face à la place. Du côté qui donnait sur cette même place, la terrasse était bordée par un parapet formé de deux étages de colonnes superposées dont la rangée supérieur était sculptée. Deux de ces colonnes, qui furent retrouvées dans un autre secteur de la ville, ont été réinstallées à leur place d'origine. Après que Domitien eut été poignardé dans le dos par l'un de ses serviteurs, les Ephésiens, qui craignaient de perdre ce privilège néocore obtenu au prix de grandes difficultés, décidèrent de dédier ce temple à Vespasien, le père de l'empereur défunt, qui fut donc divinisé.

La galerie des inscriptions

Les inscriptions touchant de près à l'histoire d'Ephèse ont été regroupées et sont exposées dans le bâtiment inférieur qui se trouve à l'extrémité est de la terrasse du temple de Domitien. Le nombre de ces inscriptions, soit trouvées à la surface du sol, soit dégagées au cours des fouilles, s'élève à plus de deux mille. Grâce à elles, nous connaissons les décisions de l'Assemblée du Peuple et du Sénat, les récompenses attribuées et les punitions infligées, les décrets des empereurs et des rois.

DOMITIAN-Reconstr. DOMITIANUS-EPHESSUS MUSEUM
DOMITIAN SQUARE
DOMITIAN SQUARE
Le côté ouest de la place de Domitien n'a pas été fouillé. Le monument rond qui se trouve au milieu de la place provient d'un autre endroit de la ville et a été placé là sans grand soin au IVème siècle. L'extérieur du monument est décoré de têtes de taureaux couronnées de guirlandes.
DOMITIAN SQUARE
HEXAGON & OCTAGON

Hexagon-Nypheum :

Une fontaine hexagonale sur le côté gauche du monument de Octagon.

L'Octogone (27 B.C.-14 A.D.) :

La Tombe du Arsinoé IV. ptolémaïque.on peut voir au bord de l'avenue une construction

HEXAGON & OCTAGON

octogonale qui était un monument funéraire. C’est La Tombe du Arsinoé IV. ptolémaïque. Il y a avait à Ephèse une compétition entre les gens riches pour obtenir des fonctions honorifiques où l'on faisait assaut de libéralités dans l'entretien des bâtiments publics et dans les donations aux temples; la récompense étant le pouvoir dresser dans le lieux les plus prestigieux de la ville tels que les agoras et les grandes avenues, des statues, des inscriptions laudatives ou des monuments funéraires comme l'octogone. Ce bâtiment, construit dans les années 40 à 20 avant notre ère, consiste en une chambre octogonale posée sur une base rectangulaire. Il était entouré d'une rangée de colonnes corinthiennes et couvert d'un toit pyramidal.

OCTAGON

L'entablement, tout comme le profil de la base, sont richement décorés de fleurs de lotus, de palmettes et de feuilles d'acanthe.

Sous le sarcophage grossièrement taillé dans un bloc d'andésite, se trouve une petite chambre funéraire voûtée et basse à laquelle on accédait par un dromos qui débouchait sous la maison qui est derrière. Dans la tombe, découverte en 1929, on a retrouvé le squelette de la jeune fille de 18 à 20 ans.

Juste à côté, on voit tout une série d'inscriptions grecques et latines. Ce sont des décrets des empereurs Valentinien, Valens et Gratien, ou Tibère, relatif à la reconstructions de la ville et de ses murailles suit au tremblement de terre de l’an 17 après J.-C. ; il y est aussi question des fêtes officielles de la Province d'Asie.

OCTAGON-Reconstr.
BYZANTINE-SELCUKIDE CITADEL

La Citadelle de Ayasuluk :

Le château byzantin, bien conservé, se dresse sur la colline de Ayasuluk pendant 1500 ans. Comme le château était situé au point importante qu'elle a été reconstruite et agrandie dans les époques seldjoukide et ottomane. La porte d'entrée principale du château a été construit avec les pierres des édifices romains dans le 6ème siècle après JC. Le château dispose de 15 tours et est entouré par des gravats murs de la ville lapidée pour atteindre à 1,5 km. Une église, construite dans une ancienne église byzantine, une petite mosquée (14ème siècle AD) et plusieurs citernes sont à l'intérieur de la citadelle de Ayasuluk. En outre, il a été prouvé par le reste de la sous-mycénienne tombes appartenant au 14ème siècle avant J.-C., que la colline a été utilisée comme une nécropole.
MOSQUE-KALE Camii
La mosquée de Kale Camii (14ème siècle),d'un plan carrée, a un dôme avec un tholobate (tambour) et à l'est, un minaret.
STADIUM & VEDIUS GYMNASIUM

Le stade

Le stade est situé à l'est de l'Acropole et il est adossé à la pente du Mont Panayir. Il mesure 230 mètres de long et 30 mètres de large; sa forme est celle d'un fer à cheval.

Dans l'Antiquité, les stades jouaient un grand rôle dans la vie de la cité. Diverses compétitions sportives y étaient organisées: course à pied, lutte, boxe, etc...

L'entrée du stade était à l'ouest; avec sa porte monumentale à double rangée de colonnes, elle ressemblait à un arc de triomphe. Les vases et les plaques de pierre décorées de motifs de lapins que l'on voit près de l'entrée, ont été amenés là à une époque tardive. Ceux des gradins qui sont sur la pente du Panayir, ont été obtenus simplement en taillant le rocher en forme d'escalier. Pour ce qui est des autres secteurs du stade, les rangées de gradins reposent sur des galeries voûtées formant de longues pièces en enfilade. Tous les 7 ou 8 mètres, une petite ouverture donnait sur ces pièces voûtées. La construction du stade d'Ephèse remonte à l'époque hellénistique, mais ce sont les travaux de restauration effectués sous Néron (54-68 ap. J.-C.) qui lui ont donné son aspect actuel. Au IIIème et IVème siècle, les entrées voûtées qui sont à l'ouest des gradins, subirent des modifications.

Au IIIème et IVème siècles, les combats de gladiateurs et de bêtes sauvages connurent un grand succès dans tout le monde romain. Ces combats avaient lieu, le plus souvent, dans les stades et les théâtres, car on pouvait y rassembler des foules considérables. Après les combats de bêtes féroces, ils virent les massacres de chrétiens. C'est pour cette raison que, une fois que le Christianisme eût triomphé et fût devenu la religion officielle, les chrétiens fanatiques détruisirent le stade d'Ephèse pour essayer d'effacer le souvenir des souffrances que leurs prédécesseurs avaient endurées en ces lieux. C'est pourquoi aujourd'hui, on ne peut plus trouver un seul gradin qui soit resté en place.

Une partie des gradins qui avaient été taillés avec beaucoup de soin, furent utilisés comme matériaux de remploi pour les restaurations et les constructions nouvelles effectuées à Ephèse au IVème et VIème siècle.

VEDIUS GIMNASIUM

Le gymnase de Védius

C'est un grand bâtiment qui se trouve au nord du stade. Nous savons par une inscription qu'il fut édifié par P. Védius Antonius (de la famille des Vedii, patriciens d'Ephèse) et sa femme Flavia Papiana. Celui-ci dédia l'édifice à la déesse Artémis et à l'empereur Antonin le Pieux (138-161 ap. J.-C.) dont il était l'ami intime.

Ce gymnase qui possède un grand nombre de salles comptait parmi les plus beaux bâtiments d'Ephèse. L'entrée du gymnase était située dans sa partie est et se présentait comme des propylées monumentaux à colonnes. Dans le mur occidental de ces propylées une niche contenait une statue de l'empereur. Au nord des propylées, il y avait une palestre de 40 x 50 m. qui était entourée d'un portique constitué par des colonnes de 5 m. de haut. Au sud de la palestre (et situées sur le côté ouest de l'entrée) on trouvait les latrines à ciel ouvert qui sont encore très bien conservées; elles communiquaient par une porte avec les bains. Sur le côté occidental de la palestre, il y avait un salon de 20 x 10 m. qui était le 'salon impérial' utilisé pour les cérémonies. Ensuite venaient diverses salles disposées symétriquement par rapport à un axe est-ouest et dont l'une, contenant un assez grand bassin, faisait partie du frigidarium et se trouvaient au centre du gymnase. Environ la moitié de l'édifice a été fouillée et les statues que l'on y a retrouvées sont au Musée Archéologique d'Izmir.

Les sous-sols du gymnase, qui se composent de corridors et d'arches, n'ont pas encore été fouillés.

AUGUSTUS GATE

la porte de Mazeus et Mithridate

La Porte d’ AUGUSTUS (4-3 Av.J.-C.)

La porte qui à partir de la bibliothèque de Celsius, donne accès à l'Agora, ressemble à un arc de triomphe romain à trois ouvertures. Entre les ouvertures se dressent de puissants piliers qui portent les arches et une frise en trois éléments richement décorée. Au sommet il y a un étage d'attique. Le passage centrale étant en renfoncement, grâce aux murs d'attique la construction gagne de la profondeur et donne l'impression de s'achever par un couronnement.

Dans chacun des passages latéraux, il y a deux niches en forme d'abside. Dans la deuxième niche du passage est, on peut lire l'inscription suivante: "Ceux qui urineront ici seront poursuivis devant les tribunaux". L'inscription dédicatoire de cette porte est gravée sur les attiques surmontent les deux passages latéraux.

Du côté occidental, on peut lire:

IMP(eratori) CAESARI-DIVI F(illio) AUGUSTO PONTIFICI

MAXIMO-CO(n)S(uli) XII.TRIBUNIC(ia)-PODEST(ate)-XX-ET

LIVIAE- CAESARIS AUGUSTY

MAZAEUS- ET

AUGUSTUS GATE

Et du côté oriental:

M. AAGGRIPAE L(ucii) F(illio) CO(n)S(uli) TERT(ium)

IMB(eratori)TRIBUNIC(ia)

POTEST(ate) VI ET

IULIAE CAESARIS AUGUSTI FIL(iae)

MITHRIDATES PATRONIS

Ces inscriptions latines étaient formés de lettres de bronze fixées par incrustation dans les parois de l'attique. A la seconde ligne de l'inscription du côté est, le "imb" a du probablement être écrit par erreur à la place de "imp". Textuellement, l'inscription dit ceci: "Mazeus et Mithridate (dédient cette porte) au peuple (d'Ephèse) et à leurs maîtres, Auguste, divin fils de l'empereur César, Grand Pontife, douze fois consul, vingt fois tribun, à Livie, épouse de César Auguste à Marc Agrippa, fils de Lucius, trois fois consul, commandant en chef, six fois tribun, et à Julie fille de César Auguste."

Mazeus et Mithridate étaient des esclaves au service de la famille de l'empereur Auguste, qui après avoir été affranchis par leur maître, obtinrent l'autorisation impérial de construire cette porte (en l'an 3 ou 4 avant notre ère), qu'ils dédièrent à Auguste, à Livie son épouse, à Julie, sa fille et à Agrippa, son gendre. La porte est actuellement en cours de restauration. Les fouilles ont permis de découvrir une importante canalisation qui passait sous la porte, en provenance de la rue des Courètes.

GATE OF MAZEUS-MITRIDATES-(AUGUSTUS)
Fountain of POLLIO

La fontaine de Pollio :

C'est une construction assez imposante avec un arc haut et large supportant un fronton triangulaire. Son petit bassin était alimenté en eau à partir d'un mur semi-circulaire en forme d'abside qui se trouvait du côté de l'agora; dans le bassin, posé sur un socle adéquat, il y avait un groupe de statues, (exposées aujourd'hui au Musée d'Ephèse) qui représentaient l'histoire de Polyphème. On sait que Polyphème était un cyclope, fils de Poséidon, qui fut aveuglé par Ulysse au cours de ses pérégrinations en Méditerranée après la fin de la Guerre de Troie. Comme nous l'avons déjà indiqué, ces statues ce trouvaient primitivement au fronton du temple d'Isis au milieu de l'agora, et elles furent transportées là à la suite de la destruction de ce temple. D'après une inscription qui a été retrouvée, cette fontaine fut construite en l'an (93-)97 de notre ère par C. Sextilius Pollio.
Ulysse GROUP
ULYSSE POLYPHEME
ARCADIAN-HARBOR STREET

L'Avenue Du Port ou "Arcadiané"

L'avenue qui allait du théâtre jusqu'au port, s'appelait Arcadiané ou bien “Avenue du port”. Son nom "Arcadiané" vient d'Arcadius (395-408), fils de l'empereur romain d'Orien Théodose, qui fit ériger une stèle à la suite des restaurations qu'il avait ordonnées et qui donnèrent à cette avenue l'aspect que nous lui connaissons aujourd'hui.

Longue de 500 mètres et large de 11, l'avenue était bordée de chaque côté de portiques couverts, pavés de mosaïque, derrière lesquels venaient une rangée de boutiques.

Crée au Ier siècle avant notre ère, cette avenue, qui était le point d'aboutissement des routes desservant l'Asie Mineure, était véritablement une voie triomphale par laquelle pénétraient dans la ville les empereurs, les gouverneurs ainsi que les grands personnages venus des pays au-delà des mers. Une inscription trouvée au cours des fouilles indique que: "Sous les portiques à colonnes qui bordaient l'Arcadiané, il y avait 50 lampes jusqu'à la statue du sanglier." (Le sanglier en question est la représentation de celui tué par Androclès, le fondateur mythique de la ville). Dans l'Antiquité, seul un petit nombre de villes pouvaient bénéficier d'un éclairage public: Rome, Ephèse, Antioche.

ARCADIAN

Aux deux extrémités de l'avenue, près du port et près du théâtre, il y avait des portes monumentales en forme d'arc de triomphe, dont il ne subsiste que les fondations. Et dans la partie centrale on avait dressé au Vème siècle quatre grosses colonnes, dont les bases sont toujours en place, qui portaient les statues des quatre évangélistes.

Une inscription trouvée sur l'avenue nous renseigne sur le montant de certaines taxes qui devaient être acquittées à Ephèse.Par exemple: 1 denier pour pouvoir vendre du persil ou du sel,

ARKADIAN -Reconst. 6 deniers pour être proclamé champion dans une compétition, 1 denier pour un document d'identité (si la mère appartenait à une certaine classe sociale, cela coûtait 100 deniers). Ce qui montre l'importance donnée aux documents prouvant la naissance et leur prix !

Le Port :

Arrivé au bout de l'avenue du port, on franchissait une porte majestueuse et on pénétrait sur le port d'Ephèse.

Les alluvions du Caïstre (appelé aujourd'hui Küçük Menderes) se déposant à longueur de siècles, la ville d'Ephèse se retrouvait chaque année un peu plus loin de la mer et son port un peu moins utilisable. La zone du port n'as pas encore put être fouillée et elle se présente actuellement comme un marécage d'où émergent les ruines des entrepôts et autres installations portuaires, le bassin du port n'apparaissant plus que sous la forme d'un petit lac.

Le fait que la ville d'Ephèse se soit trouvée sur une route maritime très fréquentée a été le facteur qui a le plus contribué à son développement. Cette importance primordiale du port est la raison pour laquelle tout au long de son histoire on a dû prendre des mesures fréquentes pour empêcher qu'il ne soit comblé par les alluvions du Caïstre. Le roi de Pergame, Attale II voulut rendre le port intérieur accessible aux plus gros navires et pour cela il fit approfondir l'entrée du port et construire une digue. Cependant, il n'obtint pas le résultat escompté et le port commença à s'ensabler à une allure accélérée.

En l'an 61 de notre ère, le gouverneur de la province fit draguer le fond du port pour le rendre plus profond. Lors de la venue de l'empereur hadrien au siècle suivant, on essaya de détourner le cours du Caïstre pour éviter qu'il ne se déverse dans le port. Une inscription nous apprend qu'un riche Ephésien dépensa 20'000 deniers pour faire nettoyer le port. Cependant tous ces efforts restèrent vains, le port s'ensabla complètement et ce n'est plus aujourd'hui qu'un étang au milieu des marécages à 4,5 km de la mer.

MUSEE D'EFES

..À suivre

La COUR

Au-dessus de la galerie sud de la cour on a reconstitué en vraie grandeur le fronton du temple d'Auguste (ou d'Isis) qui se trouvait sur l'agora administrative. Le temple d'Isis ayant été détruit par une cause que nous ignorons les Ephésiens ramassèrent les statues qui ornaient le fronton du temple et les transportèrent jusqu'à la place de Domitien ou ils les disposèrent sur les bords du bassin de la fontaine de Pollio. Entre temps, le temple d'Isis avait été transformé en temple d'Auguste pour plaire à l'empereur; en effet on savait qu'Auguste n'éprouvait guère de sympathie à l'égard des Egyptiens et de leurs religions à cause du souvenir d'Antoine et Cléopâtre. Dans la restitution du fronton qui est proposée aux visiteurs les statues ont été disposées comme dans le temple original. Au centre est assis le cyclope Polyphème, fils de Poséidon; sur sa droite Ulysse lui tend un récipient rempli de vin; derrière Ulysse deux de ses compagnons apportent du vin, l'un dans une outre en peau de chèvre, l'autre dans un grand bol; dans la partie droite du fronton on voit d'autres compagnons d'Ulysse qui sont occupés à tailler en pointe un pieu en bois en s'aidant de leur épée. Nous connaissons la suite de l'histoire qui est racontée en détail dans l'odyssée d'Homère: après que Polyphème eut sombré dans le sommeil de l'ivresse, Ulysse et ses compagnons lui crevèrent son oeil unique à l'aide du pieu affuté et ainsi ils parvinrent à s'échapper de la caverne du cyclope.

Dans la galerie qui se trouve en-dessous du fronton que nous venons de décrire on a exposé dans un ordre chronologique un certain nombre de colonnes trouvées au cours des fouilles. Les chapiteaux ioniques de la première rangée sont les plus anciens du genre à Ephèse; ils datent du VIIème ou VIème siècle avant notre ère et ont été découverts à l'occasion des travaux de restauration de l'Aqueduc de St Jean. Quant au chapiteau ionique décoré de têtes de taureau, il vient de la basilique d'Ephèse (Ier siècle de notre ère). Les chapiteaux de style corinthien ou composite proviennent de bâtiments hellénistiques ou romains. Enfin, les chapiteaux à stalactites appartenaient à des monuments ottomans de la période primitive.

Contre le mur occidental de la cour sont exposées des stèles Funéraires qui, pour la plupart, datent de la période hellénistique. Lorsque l'on cherche à classifier ces stèles en fonction de leur style et de leur sujet on s'aperçoit que, pour la période hellénistique, elles provenaient de quatre ateliers où elles étaient fabriquées en série. Le plus ancien est entré en activité au IIIème siècle avant notre ère et il a produit des stèles pendant deux siècles. Les artistes qui les sculptaient n'avaient pas pour habitude d'y apposer leur signature ce qui rend presque impossible d'identifier les noms des ateliers. Sur ces stèles funéraires le défunt est représenté soit assis, soit couché, soit encore monté sur un cheval, tandis que de part et d'autre les proches expriment leur chagrin et font parfois un signe d'adieu avec la main.

Au milieu de la cour est exposé un cadran solaire comme il y en avait beaucoup à Ephèse. Celui-ci se présente comme un quart de sphère concave divisé en 12 tranches portant chacune une lettre grecque (on sait que les Grecs se servaient des premières lettres de leur alphabet pour la numération); au centre est fixée une mince aiguille métallique dont l'ombre portée indique l'heure solaire. L'inscription qui figure sur le socle de ce cadran solaire nous apprend qu'il avait été dédié à l'empereur Caracalla (188-217) et à sa mère Julia Domna (158-217). Sur les trottoirs de plusieurs rues d'Ephèse on peut encore voir gravés dans la pierre des cercles divisés en secteurs: ce sont des cadrans solaires antiques dont l'aiguille métallique plantée au centre a disparu; ils permettaient à tous les passants de connaître l'heure.

Quant aux statues d'Eros chevauchant un dauphin qui servent de jets d'eau au bassin qui est au milieu de la cour, elles devaient déjà être utilisés d'une manière analogue durant la période romaine.

La mosaïque de sol qui est exposée à la suite de la série de chapiteaux provient du salon d'un bâtiment qui se trouvait à côté du gymnase de Védius. Elle est ornée de motifs géométriques et végétaux et elle date du IVème siècle de notre ère.

SUNDIAL

La Cour Arrière

De tous les objets exposés dans la cour arrière le plus intéressant est certainement une inscription de 152 lignes retrouvée au cours des fouilles de l'église Saint Jean et qui, en raison de son importance, a été appelée ‘le Monument d'Ephèse’. Il s'agit d'un règlement douanier romain gravé sur une stèle qui, à l'origine était dressée sur le port d'Ephèse. Plus tard, à l'époque byzantine, elle fut arrachée pour être réutilisée dans la construction de l'ambon de l'église. Ce règlement édicté par l'empereur Néron le 9 juillet 62 a trait aux droits et aux obligations des fermiers généraux chargés de collecter les taxes douanières en Asie. En effet, il faut savoir qu'à l'époque romaine, les droits de douane et les autres impôts n'étaient pas perçus comme aujourd'hui, par des fonctionnaires de l'Etat, mais par des organismes privés qui avançaient à l'Etat le produit (ou plus exactement une partie du produit) de la future collecte; c'est ce qu'on appelait l'affermage des impôts. Comme dans beaucoup d'autres provinces romaines, en Asie les droits de douane se montaient à 2,5% de la valeur des marchandises. Ce texte nous renseigne aussi sur la procédure utilisée pour percevoir les droits de douane: les personnes qui partaient en voyage devaient montrer leurs bagages aux ‘douaniers’. Pour les produits de luxe, tels que les manteaux pourpres, les droits s'élevaient à 5%. Certaines marchandises étaient dispensées d'acquitter ces droits; les produits alimentaires et toutes les marchandises fabriquées au nom de l'empereur, de l'Etat romain ou de l'armée. Outre ces exceptions, les vêtements personnels, les montures et les esclaves domestiques des voyageurs n'étaient pas taxés. Par contre, ceux des esclaves qui étaient considérés comme des marchandises d'exportation, devaient acquitter une taxe de capitation.

La colonne surmontée d'un chapiteau, le sarcophage et les griffons qui sont dans la cour proviennent du mausolée de Belevi situé à 13 km au nord d'Ephèse. Le tombeau monumental de Belevi ressemblait au célèbre Mausolée d'Halikarnasse qui passait pour l'une des Sept Merveilles du Monde, mais il était de dimensions plus modestes. Sa chambre funéraire contenait un sarcophage sur le couvercle duquel était sculptée l'effigie du défunt, représenté dans une position à demi-couchée. Les côtés de la cuve étaient ornés d'une longue frise délicate ou figuraient onze sirènes. Dans la mythologie les sirènes étaient des êtres à corps d'oiseau et à tête de femme qui emmenaient les esprits des morts dans le royaumes souterrain d'Hadès. On pense qu'il s'agissait du roi Séleucide Antiochos II, dont on sait qu'il est mort en 246 avant notre ère dans les environs d'Ephèse. A côté du sarcophage on peut voir des griffons en marbre et des globes décorés qui faisaient parties des acrotères de la toiture pyramidale du monument.

Ici, il faut encore mentionner le ‘sarcophage aux Muses’. Sur les côtés de ce sarcophage sont sculptés des bas-reliefs représentant les Muses, chacune étant placée dans une niche voûtée entourée de colonnes. Dans la mythologie les Muses étaient considérées comme les protectrices des sciences et des arts. En partant de la gauche, on reconnait: Euterpe qui porte une flûte double, puis Clia la Muse de l'Histoire. Au centre, est représenté le portrait de la défunte. A droite Calliope et Erato portent une cythare et une lyre. Sur le côté Melpomène et Thalie, les Muses de la Tragédie et de la Comédie, tiennent des masques d'acteurs de théâtre. De l'autre côté Uranie, Muse de l'Astronomie, porte un globe céleste. Enfin la jeune femme qui tient un bâton est soit Terpsichore, Muse de la Danse, soit Polymnie, Muse de la Pantomime. Le ‘sarcophage aux Muses’, qui a été retrouvé près du gymnase de Védius, date du IIIème siècle de notre ère, mais il a été réutilisé à l'époque byzantine comme en témoignent la croix et l'inscription gravées sur le couvercle.

Au milieu de la cour arrière on verra aussi une construction voûtée en berceau qui était un caravansérail seldjoukide; on pense qu'à l'origine ce bâtiment était plus long mais qu'il a été en partie détruit lors des travaux de construction d'un hamam.

A côté de ce bâtiment sont exposées des exemples de meules retrouvées à Ephèse et à Selçuk. Ces moulins, qui servaient à moudre les céréales, les olives, le sel, etc., sont un des éléments les plus constants de l'ethnographie des sociétés anatoliennes depuis la période néolithique jusqu'à nos jours. Pour fabriquer les meules de ces moulins on choisissait de préférence une pierre très dure comme le basalte. Les exemplaires les plus anciens que l'on ait retrouvés remontent à la période chalcolithique et à l'âge du bronze ancien; ceux-ci consistent tout simplement en deux pierres rectangulaires de 30 à 40 centimètres de largeur que l'on frottait l'une contre l'autre pour écraser le grain qui se trouvait entre. Le type le plus couramment utilisé dans les maisons était formé de deux pierres circulaires; la pierre supérieure était munie d'un manche en bois qui permettait, à la force du poignet, de la faire tourner contre la pierre inférieure et d'écraser ainsi le grain. Ce modèle a été employé sans aucun changement depuis la période hellénistique jusqu'à la fin de l'empire ottoman (c'est à dire au XXème siècle). Avant l'introduction des moulins mus par la force de l'eau, qui ont apporté la facilité que l'on peut imaginer, les moulins d'une certaine importance étaient actionnés par un ou deux hommes qui faisaient tourner la meule à l'aide d'une longue perche.

Le HAMAM

Dans la cour arrière du Musée d'Ephèse on peut voir un grand bâtiment à coupole: c'est l'un des six hamams construits dans le district de Selçuk pendant la période des beylicats (XIVème siècle). Celui-ci est appelé hamam de Saadet Hatun et il a été restauré en 1979.

A l'époque romaine les Bains étaient une institution fondamentale de la vie quotidienne de la population et il semblait tout à fait impossible de s'en passer; cependant, par la suite, à l'époque byzantine et au Moyen-Age l'habitude de fréquenter les établissements de bains se perdit petit à petit et finit par disparaître complètement en Occident. Mais en Orient l'arrivée des Turcs seldjoukides puis ottomans remit en honneur les Bains, qui furent désormais connus sous le nom de hamam. La disposition général du hamam de Saadet Hatun n'est guère différente de celle des thermes romains: salle froide (frigidarium), salle tiède (tepidarium) et salle chaude (caldarium); cependant il faut noter l'absence d'un bassin de natation. Par contre, il y avait un endroit spécial, appelé göbek tachi, où s'effectuaient les séances de massage et de sudation. Les baigneurs commençaient par s'étendre sur la pierre chaude afin de transpirer et de relaxer les muscles de leur corps. La tradition turque était de se faire masser et étriller par des spécialistes appelés tellak, avant de se laver. En plus la tradition musulmane voulait que les préparatifs de tout mariage comporte une étape se passant au hamam au milieu des divertissements et de la musique. Aujourd'hui le hamam de Saadet Hatun sert de lieu d'exposition à une collection d'accessoires de bains datant de l'époque ottomane: serviettes éponges, pagnes, socques en bois, écuelles, etc. qui servaient aussi bien aux hommes qu'aux femmes. Souvent chez les Turcs les hamams d'une certaine importance étaient des hamams doubles, c'est à dire où une chaufferie unique alimentait deux hamams séparés placés côte à côte, l'un réservé aux hommes et l'autre aux femmes. Etant donné sa petite taille, le hamam de Saadet Hatun était un hamam simple avec des horaires alternés pour les hommes et pour les femmes.

La Salles Des Découvertes Faites Dans Les Tombes :

Jusqu'à présent aucune nécropole d'Ephèse n'a été fouillée systématiquement et les objets exposés dans cette salle proviennent des tombes qui ont été trouvées par hasard.

Jusque vers l'époque byzantine on avait l'habitude de déposer des présents dans les tombes, mais l'arrivée du christianisme fit peu a peu tomber cette tradition en désuétude. La position sociale de la personne enterrée et sa condition matérielle entrenaient la construction de tombeaux monumentaux contenant de précieux cadeaux. Sur le côté droit de la salle, un schéma explique les traditions funéraires en Anatolie et montre les différents types de tombes, depuis celles de l'Age du Bronze jusqu'à celles des Seldjoukides. La tombe la plus ancienne découverte à Ephèse est une tombe mycénienne repérée par hasard lors de la construction du parking de l'église Saint Jean; les objets retrouvés a l'intérieur permettent de la dater des années 1300 à 1400 avant notre ère; ils sont exposés dans la première vitrine.

A l'époque archaïque, le type de sépulture le plus courant est le sarcophage en terre cuite dit ‘de Clazomènes’, du nom d'une ville antique située à l'ouest d'Izmir où on le découvrit pour la première fois. Au cours de sondages effectués sous l'Agora Commerciale, on en dégagea un qui datait du VIème siècle avant notre ère; il est exposé au milieu de la salle avec les dons qu'il contenait. Une seconde vitrine présente une partie des objets retrouvés dans les sarcophages de Clazomènes.

Dans les premiers temps du Christianisme, la Grotte des Sept Dormants fut un cimetière très recherché car c'était en quelque sorte un haut-lieu du dogme de la résurrection, et l'on y a retrouvé des tombes entassées les une au dessus des autres. Une petite partie des objets funéraires qui en proviennent sont présentés contre le mur est de cette salle en même temps que des informations sur la légende des Sept Dormants. Sur la droite, on peut voir un agrandissement d'une miniature du XVIème siècle, dont l'original se trouve au Musée des Arts Turcs et Islamiques d'Istanbul, et qui représente, suivant la croyance musulmane, les sept personnes et leurs chiens en train de dormir dans une grotte. Un autre document, du Xème siècle celui-là, est tiré du Calendrier des Saints de Basile II qui est conservé au Vatican; on y voit aussi les sept chrétiens en habits de l'époque, en train de dormir.

Une vitrine est consacrée aux objets en verre; ceux qui sont très colorés et que l'on qualifie de ‘phéniciens’, proviennent en partie des tombes archaïques d'Ephèse; les autres datent de la période hellénistique tardive et romaine. Les bracelets du bas sont byzantins. A côté de cette vitrine, il y a une stèle à fronton du IIème siècle avant notre ère; au centre, on voit une personne de grande taille: c'est le défunt qui part pour l'autre monde et à qui ses proches sont venus dire adieu. La grande pierre tombale qui est à côté, ressemble à la façade d'un bâtiment de style dorique; le buste de la défunte est sculpté en haut-relief dans une niche qui était fermée par une grille en fer pour qu'on ne puisse pas voler le diadème fait de métal précieux. L'inscription nous apprend qu'il s'agit de la tombe d'Olympia, fille de Dioclès.

Dans un coin de la salle, on explique l'évolution de la Déesse-Mère en Anatolie. La statue de Cybèle placée dans un renfoncement est d'un type fréquemment rencontré dans les musées de Turquie: la déesse est assise sur un trône entre deux lions (oeuvre du Vème siècle av. J.-C. ). Les autres stèles de Cybèle possèdent des frontons, et, outre la déesse, on y a sculpté les figures de Zeus et d'Attès (Prêtre et amant de Cybèle). Une carte montre les principaux sanctuaires de la déesse en Anatolie. Dans une vitrine murale sont présentés des objets, datant pour la plupart du Ier siècle avant notre ère, qui ont été retirés d'un puits situé dans l'angle sud-ouest de l'Agora administrative (il s'agissait peut-être d'un ‘puits aux voeux’).

A l'époque archaïque, le type de sépulture le plus courant est le sarcophage en terre cuite dit ‘de Clazomènes’, du nom d'une ville antique située à l'ouest d'Izmir où on le découvrit pour la première fois. Au cours de sondages effectués sous l'Agora Commerciale, on en dégagea un qui datait du VIème siècle avant notre ère; il est exposé au milieu de la salle avec les dons qu'il contenait. Une seconde vitrine présente une partie des objets retrouvés dans les sarcophages de Clazomènes.

Dans les premiers temps du Christianisme, la Grotte des Sept Dormants fut un cimetière très recherché car c'était en quelque sorte un haut-lieu du dogme de la résurrection, et l'on y a retrouvé des tombes entassées les une au dessus des autres. Une petite partie des objets funéraires qui en proviennent sont présentés contre le mur est de cette salle en même temps que des informations sur la légende des Sept Dormants. Sur la droite, on peut voir un agrandissement d'une miniature du XVIème siècle, dont l'original se trouve au Musée des Arts Turcs et Islamiques d'Istanbul, et qui représente, suivant la croyance musulmane, les sept personnes et leurs chiens en train de dormir dans une grotte. Un autre document, du Xème siècle celui-là, est tiré du Calendrier des Saints de Basile II qui est conservé au Vatican; on y voit aussi les sept chrétiens en habits de l'époque, en train de dormir.

Une vitrine est consacrée aux objets en verre; ceux qui sont très colorés et que l'on qualifie de ‘phéniciens’, proviennent en partie des tombes archaïques d'Ephèse; les autres datent de la période hellénistique tardive et romaine. Les bracelets du bas sont byzantins. A côté de cette vitrine, il y a une stèle à fronton du IIème siècle avant notre ère; au centre, on voit une personne de grande taille: c'est le défunt qui part pour l'autre monde et à qui ses proches sont venus dire adieu. La grande pierre tombale qui est à côté, ressemble à la façade d'un bâtiment de style dorique; le buste de la défunte est sculpté en haut-relief dans une niche qui était fermée par une grille en fer pour qu'on ne puisse pas voler le diadème fait de métal précieux. L'inscription nous apprend qu'il s'agit de la tombe d'Olympia, fille de Dioclès.

Dans un coin de la salle, on explique l'évolution de la Déesse-Mère en Anatolie. La statue de Cybèle placée dans un renfoncement est d'un type fréquemment rencontré dans les musées de Turquie: la déesse est assise sur un trône entre deux lions (oeuvre du Vème siècle av. J.-C. ). Les autres stèles de Cybèle possèdent des frontons, et, outre la déesse, on y a sculpté les figures de Zeus et d'Attès (Prêtre et amant de Cybèle). Une carte montre les principaux sanctuaires de la déesse en Anatolie. Dans une vitrine murale sont présentés des objets, datant pour la plupart du Ier siècle avant notre ère, qui ont été retirés d'un puits situé dans l'angle sud-ouest de l'Agora administrative (il s'agissait peut-être d'un ‘puits aux voeux’).

EPHESUS MUSEUM

La Salle d'Artémis :

Ici sont exposées les statues d'Artémis et les offrandes retrouvées dans l'Artémision et près de son autel. Les deux statues d'Artémis les plus célèbres du Musée sont exposées devant deux murs qui se font face. L'une, qui mesure 2,92 m. de haut, est appelée ‘la Grande Artémis’ (elle est du côté ouest) et l'autre a été surnommée ‘la Belle Artémis’. Toutes deux ont été retrouvées en bon état dans le Prytanée d'Ephèse.

La Grande Artémis a un type asiatique. Elle porte deux petits lions sur ses bras. Ses jambes sont soudées l'une à l'autre tandis que ses bras s'avancent comme pour distribuer l'abondance. Son regard est profond et lointain, comme il convient à une déesse. Elle porte sur la tête une tiare à trois étages. Le plus élevé se compose de trois façades de temple ionique à quatre colonnes chacune; en dessous, il y a des sphinx et des griffons qui soutiennent des arches; derrière la tête, la Lune est entourée des deux côtés de cinq lions et de griffons. Ses yeux sont grands et les traits de son visage pleins. Elle porte des pendants d'oreilles et deux rangs de colliers. Sous sa poitrine, pendent quatre rangées de protubérances ovoïdes; on a d'abord cru qu'il s'agissait de seins, puis on a pensé à des oeufs et finalement on a avancé l'idée qu'il pourrait s'agir en fait des testicules des taureaux sacrifiés à la déesse. Ces trois thèses ont tout de même ceci de commun qu'elles font toutes référence à la fécondité et à l'abondance. Bien que la déesse passât pour être vierge, elle était la protectrice des femmes en couche.

Les avant-bras de la statue sont cassés. L'orifice que l'on aperçoit dans le bras droit pourrait indiquer soit une réparation effectuée dans l'Antiquité, soit un placage de métal précieux qui aurait recouvert les mains. Comme dans son temple la statue était habillée de précieuses étoffes qui ne laissaient voir que le visage et les mains, il n'est pas impossible que celles-ci fussent plaquées d'or.

Ses hanches sont serrées dans une étroite ceinture décorée de rosettes et d'abeilles (symboles d'Ephèse). Les plis de sa jupe tombent droit jusqu'en bas (le socle de la statue a disparu). Sur toute sa surface, la jupe est divisée en rectangles (6 par rangée) qui contiennent des figures de lions, de béliers, de cerfs, de taureaux, de griffons et d'abeilles. Sur les côtés, il n'y a qu'une figure par rectangle, mais au milieu, il y en a trois dans chacun des cinq premiers rectangles et deux dans le sixième (celui du bas). La statue de la Grande Artémis date du Ier siècle de notre ère, tandis que la Belle Artémis lui est postérieure d'une cinquantaine d'années.

OLYMPIA

La statue de la Belle Artémis, qui ne mesure que 1,74 m. de haut, ressemble beaucoup à la précédente, mais le marbre en est plus blanc et de meilleure qualité. Elle était soigneusement polie et plaquée d'or (il n'en reste que quelques traces sur le côté droit du cou). La tiare a disparue. Le collier délicatement dessiné comporte un rang supérieur de Victoires et un rang inférieur composé des signes du Zodiaque. La jupe va en se rétrécissant jusqu'aux pieds dont seul le bout est découvert. De chaque côté de la déesse, se tenait un cerf qui était son animal sacré.

A côte de la Belle Artémis, il y a encore une autre statue de la déesse, contemporaine des deux précédentes, mais dont la tête a disparu. Celle-ci aussi porte des Victoires et des signes du Zodiaque sur la poitrine.

Le torse d'Artémis qui est exposé dans une vitrine, date du Ier siècle av. J-C. et porte trois taureaux (ou trois cerfs ??) sur la poitrine. La statue en or qui est dans la vitrine représente également une déesse. Elle date du VIIème siecle av J. C. et fut découverte au cours des fouilles de l'Artémision. Il y a des statuettes analogues à celle-ci réalisées en ivoire. Remarquons aussi une pièce très rare: une coupe en cristal de roche qui était un objet votif. Les divers objets en terre cuite, en marbre, en ivoire, en bronze ou en or sont des offrandes du VII-Vème siècle av. J-C. : le bélier en ivoire est une oeuvre cimmérrienne. Le relief des Amazones qui se trouve dans cette salle est une copie. Quant à la statue de cheval (oeuvre du IVème siècle av. J.-C.), c'est un élément du quadrige qui se trouvait sur l'autel d'Artémis. Dans cette salle, figurent aussi quelques éléments architecturaux ayant appartenu au Temple: un dessin restitue leur position d'origine dans l'édifice. Enfin, la tête de jeune homme est un fragment.

La Salle Des Portraits et Des Cultes Impériaux

C'est sous l'empire romain qu' Ephèse vécut son âge d'or et qu'y furent édifiés les principaux monuments qui ornent la ville. Elle fut quatre fois ‘gardienne d'un temple impérial’ (nèocore), surpassant ainsi les cités rivales de Samos, Pergame et Smyrne. En dehors du temple de Domitien et de l'Olympeion, on ne connait pas les emplacements des autres temples consacrés au culte impérial, ceux de Caracalla et de Valérien. La fouille du temple de Domitien est achevée et on a transporté au musée l'autel du temple ainsi que la tête et d'autres fragments d'une statue colossale de l'empereur. En l'an 128 de notre ère, l'empereur Hadrien vint d'Athènes jusqu'à Ephèse et se présentant comme l'incarnation de Zeus Olympien, il autorisa les Ephésiens à lui édifier un temple qui fut donc appelé Olympeion et qui était par ses dimensions le quatrième plus grand temple d'Asie Mineure. A l'époque byzantine il devint une carrière de pierres et un four à chaux et une grande partie de ses éléments architecturaux servirent de matériau de remploi pour la construction des murailles de la ville, ce qui explique l'état de ruine dans lequel il se trouve aujourd'hui. Signalons que les fouilles de l'Olympeion ne sont pas encore achevées.

La statue qui est à gauche en entrant dans la salle est celle du Consul Stéphanos. Il tient un mouchoir dans une main et son bâton de consul dans l'autre; en levant son mouchoir en l'air, il devait donner le signal du départ d'une course ou du commencement d'un spectacle. Cette oeuvre byzantine du VIème siècle est tout à fait typique de l'art du portrait de cette époque. Contre le mur qui fait la séparation avec la salle d'Artémis, on peut voir six portraits datant du IIIème siècle: le premier est celui d'un métis africain et les autres sont ceux de personnalités importantes d'Ephèse.

Contre le mur occidental de la salle on a disposé les éléments d'un petit temple d'Hadrien qui se trouvait sur la rue des Courètes; de part et d'autre du dessin donnant une reconstitution du bâtiment on a exposé la frise du temple qui se composait de quatre éléments; sur les trois premiers se succèdent les figures suivantes: plusieurs dieux et déesses, Androclès chassant le sanglier à cheval, des Amazones avec des dieux et des Amazones en compagnie de Dionysos et de sa suite. Quant au quatrième élément de la frise, il a un thème différent: en commençant à partir de la gauche, on reconnait: Athéna, Séléné (la Lune), un homme non identifié, Apollon, une femme non identifiée, Androclès, Héraclès, le père de Théodose, l'empereur Théodose, Artémis, la femme et le fils de Théodose, et à nouveau Athéna. Les trois premiers morceaux de la frise datent de l'époque d'Hadrien, c'est à dire du IIème siècle de notre ère, tandis que le quatrième a été rajouté au IVème siècle, lorsque l'on a réparé le temple. A la suite de cette frise sont exposées trois têtes de statues; deux d'entre elles sont des femmes idéalisées (peut-être Artémis ?) tandis que la troisième est un portrait d'homme.

EPHESUS MUSEUM
EPHESUS MUSEUM

Dans la même rangée se trouve aussi un portrait de l'empereur Trajan qui figure parmi les plus belles oeuvres de cette salle. Vient ensuite un autel trouvé lors des fouilles du temple de Domitien; de forme rectangulaire, cet autel est décoré de bas-reliefs: sur le côté étroit un taureau destiné au sacrifice, sur la face la plus large, des armes de guerre telles que épée, bouclier, carquois et casque. Quant à la moulure supérieure, elle présente un motif de lotus et de palmettes.

Contre le mur nord de la salle on verra, dans l'ordre, une tête de l'empereur Germanicus (15 av. J.-C. - 19 ap. J.-C.), un portrait de l'empereur Auguste (31 av. J.-C. - 14 ap. J.-C.), des statues d'Auguste et de sa femme Livie (les croix que l'on pourra remarquer sur le front de ces statues datent des débuts de l'ère byzantine, époque à laquelle ces sculptures ont été cassées en morceaux), une tête de femme à la chevelure peignée en arrière (20 - 10 av. J.-C.) et un portrait de l'empereur Néron (54 - 68 ap. J.-C.).

De l'autre côté, près de la statue du Consul Stéphanos, on verra des bustes de l'empereur Commode (180 - 192 ap. J.-C.) et de l'impératrice Aquilia Severa (218 - 222 ap. J.-C.) puis une tête de femme qui, à l'origine, devait porter un diadème (aujourd'hui perdu) fait d'or ou d'argent, si l'on en juge par les traces de fixation en bronze qui se trouve de part et d'autre de la tête. Enfin, la dernière oeuvre notoire de cette salle est un haut-relief représentant l'empereur Marc-Aurèle et Luclus Vérus (161- 180 ap. J.-C.) se battant contre les Parthes dans l'est de l'Anatolie. Cette sculpture a été retrouvée devant le bibliothèque de Celsius, où elle avait été placée après avoir été d'abord exposée à un premier endroit. On doit signaler que la majorité des fragments de ce haut-relief se trouvent aujourd'hui au Musée de Vienne.

Location: On the edge of the park opposite the Tourist Information Office.

Phone: 0232-892-6010 / 0232-892-6011/ Hours: Tues-Sun 8:30am-6pm.

HERMES & ASKLEPIOS

Asklepios :

Le culte du serpent

De chaque côté de la rue qui viens du Prytanée à la place de Domitien, il y a une stèle portant une décoration sculptée. Sur l'une des faces de la stèle de gauche il y a un chaudron posé sur un trépied sous lequel se trouve un serpent. Quant à la stèle de droite, une de ses faces représente également Hermès nu, tenant une chèvre par les cornes et sur l'autre on voit un trépied surmonté d'un récipient.

Au cours de l'empire romain il y avait une grande école de médecine à Ephèse. Les instruments médicaux peuvent être vu dans ‘le Salon des trouvailles des maison’ au musée d'Ephèse. Le symbole des hôpitaux dans l'antiquité était le serpent sur un bâton. Comme dans les temps bibliques à la recherche de la guérison de serpent sur le bâton de Moïse, ils ont utilisé le même symbole. Cependant ils symbolisaient le Dieu Asclépios.

Dans la mythologie grecque, Asclépios (en latin Aesculapius) est dans l'épopée homérique un héros puis, à l'époque classique, le dieu de la médecine. Fils d'Apollon, il meurt foudroyé par Zeus pour avoir ressuscité les morts, avant d'être placé dans le ciel sous la forme de la constellation du Serpentaire.

Il correspond à l'Esculape romain (de même étymologie) et à l'Imhotep égyptien. Son attribut principal est le bâton d'Asclépios, autour duquel s'enroule un serpent, aujourd'hui symbole de la médecine.

Son principal lieu de culte est situé à Épidaure, où il guérit les pélerins par incubation. Il est invoqué dans le serment d'Hippocrate aux côtés de son père Apollon et de ses filles Hygie et Panacée. Il est l'ancêtre mythique des Asclépiades, une dynastie de médecins exerçant à Cos et Cnide, dont Hippocrate est le plus illustre membre.

HERMES

Hermes

Sur l'autre face on voit le dieu Hermès représenté nu, tenant d'une main la corne d'un bélier qui est près de lui et de l'autre main son attribut, le caducée.

Dans la mythologie , Hermès est une des divinités de l'Olympe. Il est le dieu du commerce, le gardien des routes et des carrefours, des voyageurs, des voleurs, qui guide les héros, de la chance, le conducteur des âmes aux Enfers, le messager des dieux (plus particulièrement de Zeus), et l'inventeur des poids et des mesures. Il correspond au Mercure des Romains.

Il est Le Fils de Zeus et de Maia, et donc petit-fils d'Atlas.

Quand Apollon découvre son voleur, Hermès commence par prétendre être un nouveau-né sans malice, proposant même de jurer de son innocence sur la tête de Zeus. Le dieu archer n'est pas dupe, et veut saisir son demi-frère par le bras quand Hermès l'arrête par un éternuement. L'affaire est finalement portée devant Zeus. De nouveau, Hermès proteste de son innocence. Amusé par la précocité de son fils, le roi des dieux ordonne la réconciliation ; Hermès devra également révéler l'endroit où il a caché le troupeau. Hermès charme son frère en jouant de la lyre, puis lui donne l'instrument ; Apollon lui accorde en échange une baguette d'or, le futur caducée.

HERMES

Lors de la guerre de Troie, il prend parti pour les Achéens mais ne participe guère à la bataille. Cependant il se retrouve face à Léto mère d'Apollon et d'Artémis mais refuse de la combattre. Il se contente d'être le messager et l'interprète (on rapproche son nom du mot hermêneus, ‘ interprète ‘) de Zeus. Ainsi, il guide au mont Ida Aphrodite, Athéna et Héra qui concourent pour la pomme d'or, afin de les soumettre au jugement de Pâris. Il escorte Priam, venu chercher le corps d'Hector, dans le camp grec ; il avertit (sans succès) Égisthe de ne pas tuer Agamemnon ; il transmet à Calypso l'ordre de libérer Ulysse. Après la guerre, c'est lui qui amène Hélène en Égypte.

C'est le dieu du commerce, des voyageurs et des voleurs, des pasteurs et de leurs troupeaux, ainsi que des orateurs ou des prostituées. Il est, parmi les dieux, le plus proche des hommes et le plus bienveillant à leur égard.

Il était de coutume de placer des empilements de pierres en son honneur aux carrefours.

LE TEMPLE DE SERAPIS

Le temple de Sérapis

Plusieurs voies permettaient d'atteindre le temple de Sérapis: l'une était la rue en escaliers qui partait de l'angle sud-ouest de l'Agora, une autre partait de la Porte de l'Ouest. Cette dernière avait l'aspect d'une stoa de 24 m. de large et de 160 m. de long et elle était pavée de marbre. Une porte, à laquelle on parvenait par quelques marches, donnait accès à une vaste cour carrée, bordée sur trois côtés (sauf au sud) par des portiques à colonnes, où se trouvait le temple de Sérapis, construit sur une terrasse surélevée.

C'était un temple prostyle possédant seulement un pronaos et un naos. Chacune des colonnes corinthiennes du pronaos (porche) avait un diamètre inférieur de 1,5 m. et pesait quelque 57 tonnes; les éléments architecturaux de l'entablement étaient aussi de dimensions très considérables.

La porte du temple était d'une largeur exceptionnelle et possédait deux battants en métal qui reposaient sur des roues qui ont fini par creuser de profondes ornières dans la pierre du stylobate. Aux alentours du temple gisent encore divers éléments architecturaux à moitié terminés, ce qui laisserait à penser que le Sérapion ne fut jamais achevé. Les fouilles ont mis au jour une statue en granit de style égyptien et une inscription qui indiquait que le temple était consacré à Sérapis.

SERAPIS -Details

Dans les religions pratiquées à Rome, il n'y avait pas de vie dans l'autre monde. D'après ces religions, les morts, comme le raconte Homère, allaient, sous forme d'esprits, chez Hadès (en enfer) où, le plus souvent, ils erraient en proie à la douleur. Par contre les religions égyptiennes promettaient la résurrection des corps et la vie dans l'au-delà. A l'époque perse, Ephèse entama des relations étroites avec l'Egypte. La preuve la plus importante en étant le commerce qui s'effectuait entre Ephèse et Alexandrie aux moyens de bateaux rapides. Une autre preuve est la grande quantité de statues d'origine égyptienne retrouvées au cours des fouilles archéologiques et aussi le témoignage d'un traité qui est actuellement exposé au Musée d'Ephèse. Il s'agit d'un bloc de marbre sculpté sur ses deux faces: sur l'une, on voit Artémis, la principale déesse d'Ephèse et sur l'autre, il y a Sérapis, le plus grand des dieux égyptiens, barbu et tenant un sceptre à la main. Ce qui montre que le culte de Sérapis était également en vigueur à Ephèse, d'où la construction de ce temple dans le style baroque propre à l'époque des Antonins (IIème siècle).

SERAPIS TEMPLE
VIRGIN MARY

La Maison de La Vierge-(Meryemana en Turc)

D'après les paroles de l'évangile selon Saint Jean, peu avant de mourir, Jésus dit à sa mère en montrant Jean: "Mère, voici ton fils" puis se tourna vers Jean, il dit: "Voici ta mère". Entre 4 et 6 ans après la mort de Jésus, Saint Jean vint à Ephèse en compagnie de la Vierge Marie et ils séjournèrent quelque temps dans une maison qui était située à l'endroit où s'élève aujourd'hui l'église du Concile (ou église de la Vierge); c'est du moins ce que mentionnent les actes du Concile de 431. Plus tard, Saint Jean installa la Vierge dans une maison préparée pour elle sur le Coressos. Avec le temps, on finit par oublier l'endroit où la Vierge Marie avait passé la fin de sa vie et sa maison tomba en ruine. Malgré cet état de chose, peu après le Moyen-Age, le problème de la localisation de sa maison redevint une question d'actualité mais les discussions n'aboutirent à aucune conclusion.

En 1878, le débat fut relancé par la publication par Clément Brentano de la traduction française de "la Vie de la Vierge Marie" d'après les révélations de Catherine Emmerich (mystique allemande, 1774-1824). Elle donnait en effet des indications précises sur l'endroit où la Vierge Marie aurait passé les dernières années de sa vie. En 1891, le Père Lazariste Eugène Poulin, directeur du collège de Smyrne, voulut savoir jusqu'à quel point on pouvait croire les révélations de la célèbre visionnaire, et pour cela, il chargea un groupe de personnes dirigées par le Père Yung, d'effectuer des recherches. Ils explorèrent donc longuement les montagnes situées au sud d'Ephèse, et finirent par découvrir au lieu dit "Panaya Kapulu" une maison qui passait pour être la Maison de la Vierge.

Catherine Emmerich, qui pourtant n'avait jamais quitté une seule fois sa ville natale, avait fait une description qui correspondait exactement à Panaya Kapulu. Après cette découverte, Eugène Poulin se fixa pour but de faire rapidement connaître cet endroit et pour cela il publia toute une série d'ouvrages. L'affaire suscita l'ensemble du monde chrétien et la grande majorité des historiens de l'Eglise qui s'étaient rendus sur place, adoptèrent le point de vue du Père Poulin. Après avoir procédé à une enquête sur ce sujet, l'archevêque de Smyrne, Monseigneur Timoni, autorisa les pèlerinages catholique en 1892. Il a été restauré en 1897 et un refuge a été mis en place pour les visiteurs. En 1961, le Pape Jean XXIII voulut mettre fin à la querelle qui persistait plus ou moins au sujet de la Maison de la Vierge et il annonça officiellement qu'il fallait la considérer comme un lieu de pèlerinage. Les visites effectuées par Paul VI en 1967 et par Jean-Paul II en 1979 ont symbolisé de la manière la plus claire, l'importance que la papauté accordait à cette question. Le 29 Novembre 2006, le pape Benoît XVI a célébré la messe ici.

SISTERN & MERYEMANA

Pour aller à la Maison de la Vierge, il faut prendre la route qui, à partir de la Porte de Magnésie, se dirige droit sur le Bülbül Dagi. Les premiers vestiges se compose d'une citerne circulaire située sur une petite place à 100 mètres de la maison et d'un mur à arcatures près de la colline. L'escalier qui était sur le côté ouest de la citerne est totalement détruit mais on peut encore voir une partie du bassin. En fouillant les alentours du mur on a retrouvé deux sarcophages en terre cuite dans lesquels les squelettes avaient la tête orientée vers la maison, et qui contenaient également des cadeaux mortuaires dont deux monnaies, l'une de Constantin, l'autre de Justinien.

VIRGIN MARY

En poursuivant le chemin au delà de la citerne, on rencontre une petite église à plan en croix et surmontée d'une coupole; c'est là le bâtiment connu sous le nom de Maison de la Vierge. Il date du VIème ou VIIème siècle et quand on l'a retrouvé, il n'en restait plus que les fondations et les premières assises des murs; l'église que l'on voit aujourd'hui est donc pour la plus grande partie une reconstitution moderne et pour l'indiquer clairement on a tracé à la peinture rouge la limite entre la maçonnerie antique (ou du moins byzantine) et maçonnerie moderne. Après avoir franchi une porte cintrée, on pénètre dans une salle voûtée sur les deux côtés de laquelle il y a des niches en forme de porte. De là, en franchissant une marche d'escalier, on accède à une salle dans l'abside de laquelle il y a une statue de la Vierge placée là au siècle dernier. Le sol est recouvert de marbre et l'on suppose que l'emplacement du foyer était dans la zone qui se distingue par sa couleur grise.

PANO-VIRGIN MARY

Lors des fouilles, on a retrouvé à cet endroit des restes de charbon de bois et les fondations d'une maison dont une partie pourrait dater du 1er siècle de notre ère. La petite pièce qui se trouve au sud est connue sous le nom de chambre à coucher; une niche est creusée dans son mur oriental. L'Islam comptant la Vierge Marie parmi ses "saints", les musulmans font la prière dans cette pièce dont les murs portent des traductions des sourates du Coran concernant la Vierge; pour ceux qui souhaiteraient lire plus en détail les sourates en question, on a mis à leur disposition dans un placard des corans traduits en différentes langues.

HOUSE-VIRGIN MARY -GOOGLE

Comme on n'a retrouvé aucun vestige de la terrasse à l'ouest du terre-plein où est bâtie la maison, il y a des fontaines dont l'eau provient de dessous le dallage en marbre rose de la chambre à coucher. Cette eau est supposée avoir des propriétés thérapeutiques.

FOUNTAINS & WISHING PLACE
HADRIAN GATE-MARBLE ROAD

La rue de marbre

La Voie Sacrée qui contourne le Mont Panayir, prend le nom de "rue de marbre" entre la bibliothèque de Celsius et le théâtre. Elle est pavée de grands blocs de marbre régulièrement disposés. Le côté est de la rue étaient bordé d'un portique à colonnes analogue à celui de la rue des Courètes, tandis que le côté ouest se présentait comme une stoa couverte, construite sous Néron (54-68 ap. J.-C.), dont le sol était surélevé de 2 m. par rapport au niveau de la rue (les travaux de restauration de ce bâtiment sont encore en cours). On pénétrait dans cette stoa par des escaliers situés du côté du théâtre. Sur les murs de la stoa, on peut remarquer des cavités régulièrement taillées: ce sont les empreintes laissées par l'arrachage des crampons de fer scellés au plomb qui liaient les uns aux autres les blocs de pierre formant l'appareil du mur; en effet, quand à l'époque byzantine, la ville d'Ephèse se fut appauvrie, on en vint à récupérer ainsi un peu de métal !

Du côté où la rue était bordée par la stoa, il y avait un étroit trottoir pour les piétons sur lequel il y a une publicité pour un bordel sous la forme d'un dessin représentant une tête de femme avec une inscription, un pied gauche et un coeur. Les reliefs sculptés représentant des gladiateurs proviennent de différents endroits de la ville et ont été rassemblés là pour être exposés. La rue de marbre qui commence à la bibliothèque de Celsius, passe par la porte du Coressos située entre le gymnase de Védius et le Stade, puis de là elle continue tout droit. Cette partie fut réparée au Vème siècle aux frais d'un Ephésiens nommé Eutrope, que les habitants de la ville remercièrent en lui dressant un buste au bord de la rue.

Sur les portions de la rue de marbre qui n'ont pas subi de réparations durant l'Antiquité, on peut encore voir les traces laissées par les roues des chars romaines qui forment des ornières de 10 à 15 cm.

Une portion de la rue de marbre, située après le gymnase du théâtre, fait actuellement l'objet de travaux de fouille et de restauration menés par le Musée d'Ephèse. Ces fouilles ont permis de retrouver en parfait état un fragment d'arcs en briques entre les colonnes et que les portiques étaient couverts de toits à charpente en bois. Au cours des réparations effectuées dans ce secteur au IVème siècle, on utilisa comme parapet des rangées de sièges prélevées dans le Stade; on a aussi remployée des colonnes de granit qui se trouvaient auparavant sur l'Agora.

HADRIAN GATE

La Porte d'Hadrien -(113-118 Apr. J.-C.) :

La Porte Monumentale construit en l’honneur de l’empereur Hadrien est la porte qui se dresse au début du chemin qui conduisai à Ortygia. Sous les romains, quand un empereur rendait visite à une ville quel qu’elle soit, on avait coutume d’ériger un monument en son honneur. Comme cette rue n'a pas encore été fouillée, on ne sait pas jusqu'où elle allait; cependant, le fait qu'elle débutait par une porte monumentale porte à croire, à première vue, qu'elle aboutissait à un important édifice religieux.

De cette porte édifiée au début du IIème siècle, il ne reste plus aujourd'hui que les quatre pilastres qui délimitaient les trois passages et un ensemble d'éléments architecturaux dispersés dans les environs. Les pilastres portaient des colonnes ioniques disposées deux par deux. A mi-hauteur il y avait un arc entre deux colonnes. Enfin, au niveau supérieur, il y avait, toujours disposée par deux, six colonnes ioniques semblables à celles du bas mais plus petites. Le fronton était du même genre que celui du temple d'Hadrien, c'est à dire formé d'une arche enjambant l'espace compris entre deux colonnes. On pense que la Porte Monumentale a été détruite au cours des tremblements de terre du milieu du IVème siècle.

CELSUS-LIBRARY

La Bibliothèque De Celsius :

La bibliothèque de Celsius est l'un des principaux monuments d'Ephèse dont les travaux de restauration soient achevés. Nous savons que Tiberius Julius Polemaenus fut consul à Rome en l'an 92 de notre ère et qu'il eu la responsabilité de tous les bâtiments publics de Rome; il fut proconsul (gouverneur) de la Province d'Asie pendant les années 105-106 ou 106-107. Après sa mort en 114, à l'âge de 70 ans, son fils, Tiberius Julius Aquila fit construire cette bibliothèque pour qu'elle soit le monument funéraire (heroon) de son père. On pense que les travaux furent achevés en 117.

Celsius fut enterré dans un sarcophage placé dans le caveau funéraire qui se trouve en dessous de la niche centrale de la salle de lecture. Ce sarcophage est taillé dans un marbre de qualité et il est orné de bas-reliefs représentant Eros, Nike, des guirlandes et des rosettes. Au cours des fouilles de 1904, on ouvrit le couvercle du sarcophage et on retrouva le squelette de Celsius enfermé dans un second sarcophage en plomb qui était placé à l'intérieur du premier.

CELSUS LIBRARY
CELSUS LIBRARY

Ce monument qui reflète bien les particularités architecturales de l'époque d'Hadrien, attire particulièrement l'attention par la façade. Celle-ci comporte deux niveaux. Celui du bas, qui repose sur un podium de 21 m. de long auquel on accède par neuf marches d'escalier, est constitué d'une rangée de colonnes corinthiennes double. Entre ces colonnes s'ouvrent trois portes richement encadrées qui donnent accès à l'intérieur. La porte centrale est plus haute et plus large que les deux autres.

Entre les portes il y a des niches qui contiennent des statues; ce sont des copies des originaux qui furent transportés à Vienne à l'époque où on fouilla la bibliothèque. Les inscriptions qui figurent sur les socles des statues nous apprennent qu'elles symbolisaient les qualités de Celsius: la Sagesse (sophia), la Fortune (ennoia) et la Vertu (arèté), la Science (épistémé),.

Quant au deuxième niveau de la façade, il comportait des colonnes semblables à celles du bas mais plus petites qui supportaient des frontons alternativement triangulaires et semi-circulaires; sous chaque fronton il y avait une fenêtre.

WISDOM-VALOR-INTELLIGENCE-KNOWLEDGE

L'intérieur de la bibliothèque était occupé par une vaste salle de lecture mesurant 10,92 x 16,72 m. dont les parois étaient recouvertes de marbres décoratifs. Le mur occidental présente une abside au dessus de la tombe de Celsius; on s'accorde à penser que la statue retrouvée au cours des fouilles et qui est exposée aujourd'hui au Musée Archéologique d'Istanbul, occupait cette abside et devait représenter soit Celsius lui-même, soit son fils. Sur les murs étaient alignées des niches où l'on conservait les livres (sous forme de rouleaux). La partie supérieur des murs présente le même type de niches. La salle de lecture ne possédait pas de second étage à proprement parler, mais le deuxième rang de niches qui se trouvaient à la hauteur d'un second étage était bordé par une galerie en bois munie d'un garde-fou qui permettait d'avoir accès aux livres (c'est l'examen attentif des ruines du bâtiment qui a permis de tirer ces conclusions). Au total les niches pouvaient contenir 12'000 rouleaux.

Derrière les murs dans lesquels étaient creusées les niches on avait ménagé un vide sanitaire pour protéger les livres de l'humidité. La chambre funéraire où se trouvait le cercueil de Celsius s'étendait jusque là.

Le fils de Celsius, Tiberius Julius Aquila, qui entreprit la construction de cet édifice, mourut avant son achèvement et se son ses héritiers qui la menèrent à bien. Toutefois, celui-ci avait légué une somme de 25.000 deniers pour l'achat et la conservation des livres. Plus tard, la constructions de nouveaux bâtiment de chaque côté de la bibliothèque de Celsius, réduisit son espace environnant et gâcha la perspective. Pour conserver à l'édifice son aspect monumental, il fallut donc travailler à corriger les défauts de perspective. Pour cela, on donna une certaine courbure au podium qui portait les colonnes, de manière à ce que le centre soit surélevé et les extrémités abaissées. Et en réduisant la taille de certains éléments architecturaux appartenant aux extrémités de l'édifice tels que les colonnes, les chapiteaux ou les architraves, on essaya de les faire paraître plus éloignées qu'il ne l'étaient en réalité. Ainsi on réussit à donner l'impression que le bâtiment était plus large.

CELSUS LIBRARY

Lors de l'invasion des Goths en 262, l'intérieur de la bibliothèque brûla entièrement mais la façade ne subit pratiquement aucun dégât. A la fin du Vème siècle elle fut restaurée en même temps qu'un certain nombre d'autres bâtiments d'Ephèse et on construisit une petite fontaine contiguë aux escaliers d'accès de la façade. Aux environs du Xème siècle, un séisme détruisit la fameuse façade. Les travaux de restauration ont été conduits par l'architecte F. Hueber.

Au cours des fouilles de la bibliothèque, on dégagea des blocs appartenant à une frise qui gisait sur les deux côtés de la fontaine et qui représentait des scènes de la guerre contre les Parthes. On a avancé l'hypothèse suivant laquelle cette frise aurait appartenu à un autel sis au sud de la place qui est devant la bibliothèque. Il y avait là une sorte d'auditorium formé par les escaliers monumentaux de la bibliothèque, l'autel et les marches de la voie d'accès à la bibliothèque.

Le mur et la porte que l'on voit au milieu de la place, construits sans aucun soin en blocaille liée au mortier, datent de l'époque où Ephèse se dépeupla considérablement (VIème-VIIème siècle) et constituent en fait un bout de la muraille de la ville et de sa Porte Occidentale.

Le sarcophage que l'on voit sur un côté de la place fut découvert en 1968 au cours d'une campagne de fouille menée par le Musée d'Ephèse. Il avait été pillé. L'inscription qui est gravée dessus montre que ce sarcophage du IIème siècle était celui de T. Claudius Flavius Dionysos.

CELSUS LIBRARY
MEMMIUS MONUMENT

Le monument de Memmius :

Le monument de Memmius restauré en partie, présente une quadruple façade, chaqune comportan des niches semi-circulaires reliées de reliefs. Les hauts-reliefs à deux étages et la base des arcs sont sous la forme de cariatides. La plupart des blocs sculptés ont disparu. Sur le monument on voit des figures de soldats en togent qui devaient représenter Memmius, son père Caïus et son grand-père, le dictateur Sylla.

Sur un morceau d'architrave, retrouvé à l'extrémité est du bâtiment, on peut lire l'inscription latine suivante: "Caïus Memmius, fils de Caïus, petit-fils de Cornelius Sylla le Sauveur". Le monument date du 1er siècle de notre ère.

MEMMIUS MONUMENT

La fontaine monumentale - HYDREON

Contiguë à la face occidentale du monument de Memmius, on trouve une fontaine monumentale ou nymphée. Cette fontaine consiste en un bassin rectangulaire, long et étroit, dont les murs sont surmontés de quatre colonnes corinthiennes. Le bassin est divisé en trois partie dont celle du centre est plus large que les autres. Le mur postérieur de la partie centrale est en demi-cercle et c'est de là qu'arrivait l'eau.

Devant le bassin, il y avait quatre stèles, dont deux bases sont encore visibles aujourd'hui, qui portaient les statues des tétrarques. Les tétrarques sont les quatre empereurs qui dirigèrent ensemble l'Empire Romain de 293 à 305: Dioclétien, Maximien, Constance Chlore et Galère. Ces statues furent placées là après la construction de la fontaine afin de symboliser l'unité de l'empire. Il y avait également des statues des tétrarques devant le temple d'Hadrien.

HYDREON-FOUNTAIN
EPHESUS MUSEUM

Le Musée d'Ephèse

Selçuk-Musée d'Ephèse est le plus important et le plus riche musée de l'Europe avec les artefacts dont il est propriétaire et il expose seulement les objets locaux.

La Salles Des Trouvailles Faites Dans Les Maisons

Au cours des fouilles archéologiques effectuées sur le site d'Ephèse durant les trente dernières années les recherches ont porté plus particulièrement sur un quartier résidentiel situé au centre de la ville romaine et qui était habité par les élites de la cité. Ce quartier résidentiel s'étendait au sud de la rue des Courètes et ses maisons à toits en terrasse s'étageaient sur les pentes du Mont Pion. Ces maisons étaient construites suivant le plan le plus répandu à l'époque antique, à savoir le plan a péristyle dans lequel les diverses pièces d'habitation étaient disposées autour d'une petite cour centrale. La plupart des pièces étaient richement décorées de mosaïques et de peintures murales. Les fouilles ont montré que la plus ancienne des ces maisons avait été construite au Ier siècle de notre ère et que la plupart avaient été occupées sans interruption jusqu'au VIIème siècle; en dépit des tremblements de terre et des incendies qui les détruisirent plus d'une fois au cours de cette longue période, à chaque fois elles furent réparées et réoccupées.

Les objets retrouvés au cours des fouilles de ces maisons consistent essentiellement en mobilier domestique et en statuettes. Jusqu'en 1978, tout ce qui était trouvé au cours des fouilles, y compris les fresques et les mosaïques, était, emmené au musée; mais depuis cette date on s'efforce de laisser les trouvailles in situ.

La première salle est entièrement consacrée aux objets qui ont été trouvés dans les ruines des maisons; on a réalisé des copies d'une partie de ces objets et on les a replacées dans les maisons.

On verra sur la gauche une première vitrine où sont exposés des objets en bronze. Parmi ceux-ci figure une grande oenochoé datant du Vème siècle; il s'agit d'une sorte de carafe qui servait à verser le vin au cours des banquets. Cet objet a connu récemment d'étranges mésaventures: en 1972 il fut volé puis exporté clandestinement en Suisse, plus tard il fut envoyé aux Etats-unis pour être exposé au Metropolitan Museum, mais là on l'idendifia et il fut rendu à son musée d'origine.

Une statuette d'homme barbu, assis, tenant une lance à la main, est une représentation de Sérapis, principale divinité de la ville égyptienne d'Alexandrie. La présence à Ephèse de cette statuette datant du IIème siècle de notre ère ne doit pas nous surprendre car dans l'Antiquité il existait des relations commerciales très étroites entre ces deux grands ports et de nombreuses oeuvres d'art égyptiennes vinrent à Ephèse. Toujours dans la même vitrine on remarquera aussi une statuette en bronze dont la partie située en dessous des genoux a disparu; cette oeuvre du Ier siècle de notre ère représente Athéna, la déesse protectrice de la ville; la déesse est représentée sous les traits d'une jeune fille casquée et armée.

A côté de cette première vitrine se trouve une statue d'Asklépios en marbre de belle facture bien qu'il lui manque le tête et le caducée. Cette statue, qui date du Ier siècle de notre ère, est la seule représentation sculptée d'Asklépios qui ait été retrouvée à Ephèse.

Dans l'angle près duquel se trouve la statue d'Asklépios on peut voir un serpent en bronze placé entre deux bustes représentant l'empereur Tibère et sa mère, Livie. Ces bustes qui datent toutes les trois du milieu du Ier siècle de notre ère. Tibère était le fils adoptif de l'empereur Auguste tandis que Livie était l'épouse de ce dernier; quant au serpent, il est le symbole protecteur de la maison. Il est représenté lové sur lui-même et prêt à attaquer. Sur ses écailles on aperçoit encore des traces de dorure. Le bloc de marbre rectangulaire qui se trouve à côté est une stèle honorifique. Sa face avant est décorée de six couronnes de feuillage disposées sur trois rangs.

A côté de cette stèle on voit une tête colossale qui appartenait à une statue d'Athéna. La déesse regarde droit devant elle. En dessous du casque la chevelure descend sur la nuque en formant de longues boucles. Les trous que l'on peut voir sur le front et sur le lobe des oreilles montrent qu'à l'origine la statue portait une parure de bijoux. A côté de la tête d'Athéna est installée une grande vitrine où sont exposés un certain nombre de petits objets. Parmi ceux-ci on remarquera un cofret à bijoux. Les lampes à huile que l'on peut voir dans cette vitrine donnent une idée de la très grande diversité de forme des lampes antiques: l'une d'elles a la forme d'un pied chaussé d'une sandale, une autre ressemble à un éléphant; les autres sont plus classiques. Notons un candélabre destiné à supporter deux lampes qui est orné d'une figure du dieu égyptien Sérapis. Toujours dans la même vitrine se trouvent des objets en ivoire: la figurine représentant Aphrodite aurait servi, d'après une hypothèse à décorer une barrette pour les cheveux tandis que les têtes d'animaux étaient des manches de couteaux. Les autres objets en ivoire sont des aiguilles et des cuillères qui servaient à préparer des onguents. Il faut encore signaler des figurines en terre cuite, comme des petits coqs etc., qui servaient de jouets pour les enfants; l'une d'elles est munie de roues et était destinée à être tirée à l'aide d'une ficelle. Une flûte a été réalisée en forme d'aile d'aigle. Cette vitrine contient encore des bracelets en verre coloré datant de la fin de la période antique. En général ces bracelets en verre étaient destinés aux enfants tandis que les grandes personnes portaient des bracelets faits dans des matières plus précieuses. L'une des plus belles pièces exposées dans la salle est une statuette en bronze représentant un Eros chevauchant un dauphin et qui se trouve dans une vitrine au centre de la salle non loin de la vitrine précédente. En fait cette statuette servait de jet d'eau (l'eau sortait par les yeux du dauphin) à un bassin dont elle était sans doute de principal élément décoratif. Le dauphin bondit sur les vagues et Eros le chevauche joyeusement en se tenant d'une main à sa nageoire dorsale. Cette statuette pleine de vie et de mouvement date du IIème siècle de notre ère et l'on en connait plusieurs répliques en marbre à Ephèse.

Si nous revenons à l'entrée de la salle, la première vitrine que l'on rencontre sur la droite contient une statue d'Artémis. Cette oeuvre ne date que du IIème siècle de notre ère mais elle a été appelée "l'Artémis archaïsante" car elle ressemble à des sculptures beaucoup plus anciennes qui datent, elles, de la période archaïque. A l'origine la déesse devait tenir un arc dans une main et une flèche dans l'autre, mais l'arc tout comme la flèche ont été cassés et manquent. Ceci, joint au fait que l'on voit des traces de restauration sur le poignet droit, montre qu'au cours de la période antique la statue a été endommagée et qu'ensuite elle a été réparée.

Dans la vitrine suivante est exposé un superbe plateau en verre. Cet objet date du IIème siècle de notre ère et représente l'un des plus beaux exemples de l'art de la verrerie à l'époque romaine. Ce plateau, qui était utilisé comme plat à fruits, a été retrouvé cassé en plusieurs morceaux qui ont été recollés tandis que les parties manquantes étaient remplacées par du polyester de la même couleur.

Dans une vitrine de la même rangée on verra un exemplaire de table portative en bronze, meuble fréquemment utilisé dans les maisons antiques d'Ephèse. Le trépied qui supportait le plateau de la table pouvait être réglé de manière à ce que la table soit plus ou moins haute ou bien pour recevoir un plateau plus ou moins large. Dans la même vitrine se trouve un étendart datant sans doute du Ier siècle, qui était le symbole d'un des grands personnages de la cité.

Toujours dans la même salle, sur le mur est, on ne manquera pas d'admirer deux des oeuvres les plus fameuses du Musée d'Ephèse: une statue en marbre et une figurine en terre cuite qui représentent toutes deux Priape. Priape était un dieu qui symbolisait la Fertilité. La statue en marbre n'a plus de tête, par contre elle est munie d'une phallus impressionnante. En effet son phallus gigantesque soutient un lourd plateau chargé de fruits. Quant à l'autre statuette priapique c'est une figurine en terre cuite qui est considérée comme une représentation du dieu Bès, personnage de la mythologie égyptienne connu comme protecteur des garçons nouveaux nés et du sommeil. Cette figurine, fortement caricaturale, possède un organe viril aussi long que la hauteur de son corps. Sur le sommet de la tête on voit les traces d'un anneau, aujourd'hui cassé, qui servait à suspendre la figurine à l'aide d'une ficelle.

Du même côté se trouve une grande vitrine où l'on peut voir une tête d'Atys (un des prêtres de Cybèle) sculptée dans du marbre marron. La partie gauche de la tête et le devant de la coiffe phrygienne manquent. Cette oeuvre de qualité date du IIème siècle de notre ère.

Dans la même vitrine on voit un petit buste de Gaius César, le petit-fils d'Auguste, né de sa fille Julia et d'Agrippa. Il est représenté sous les traits d'un enfant et son portrait possède les caractéristiques de l'art augustéen.

Un autre petit buste dont la tête est en marbre blanc et le tronc en onyx à taches jaunes, est celui d'un empereur du IIème siècle. Le fait que la tête de ce buste soit en quelque sorte amovible ne doit pas nous étonner car dans l'antiquité romaine c'était une pratique assez courante de fabriquer en série des statues sans tête et d'y adapter ensuite des têtes sculptées suivant la demande des clients; par exemple Si l'empereur venait à mourir ou bien s'il était renversé par un usurpateur, il n'y avait qu'à remplacer l'ancienne tête par la nouvelle, ce qui était plus facile et moins coûteux que de sculpter de nouvelles statues! Toujours dans la même vitrine on verra un buste du IIème siècle de notre ère délicatement sculpté dans un marbre à taches marron qui devait probablement être le portrait d'un prince. Dans la même vitrine un buste de marbre blanc datant du IIème siècle représente Dionysos, le dieu du vin. La chevelure du dieu est retenue par une couronne de pampre. La petite tête de couleur noire est sculptée dans de l'ivoire et c'est à la suite de l'incendie de la maison où on l'a trouvée qu'elle a pris sa couleur actuelle. Sous le cou on pourra remarquer un trou qui servait à la fixer sur le tronc d'une statue.

EPHESUS MUSEUM

C'est également un incendie qui a été la cause du noircissement de la statuette de marbre qui se trouve à côté. Elle représente un fonctionnaire qui, suivant la convention classique de l'art antique, est assis sur un fauteuil décoré et tient un rouleau de papyrus à la main. A côté sont exposées plusieurs statuettes de la pierre noire ou vert foncé qui représentent des dieux et des déesses égyptiens. Presque toutes datent du VIème ou du VIIème siècle avant notre ère. Parmi les pièces rares exposées dans cette salle il nous faut encore citer une statuette en bronze représentant un prêtre égyptien. Cette statuette qui date du VIème siècle avant notre ère, est tout à fait conforme aux normes classiques de la statuaire égyptienne: le prêtre est représenté de manière très hiératique les bras collés au corps, une jambe en avant; il porte sur les épaules une peau de panthère sur la partie arrière de laquelle sont inscrits des hiéroglyphes; au cou, il porte un collier avec une tête de vache qui est l'attribut de sa fonction.

Sur le mur ouest de la salle se trouve une vitrine consacrée aux petits objets; les plus remarquables sont placés au milieu de la vitrine: ce sont des figurines de kore datant du Vème siècle avant notre ère. Les kore sont de jeunes filles grecques au visage très idéalisé et portant un mince péplos. Les autres petits objets de la vitrine datent du Ier au IIIème siècle de notre ère. Le buste en bronze qui est à côté de la vitrine est un portrait de philosophe. La petite statue en marbre d'un personnage à demi-couché, un bras appuyé sur une amphore est une représentation de Marnas, divinité locale qui personnifiait une rivière qui alimentait en eau la ville d'Ephèse grâce à un aqueduc situé au sud-est de la ville. Cette sculpture était un élément décoratif d'un bassin dont elle assurait l'alimentation: l'eau s'écoulait à partir de l'orifice de l'amphore.

Dans la rangée centrale de vitrines on voit, à côté d'une statue de prêtre égyptien, une tête d'Eros représenté sous les traits d'un enfant; il s'agit d'une copie romaine d'une oeuvre du célèbre sculpteur grec Lysippe: "Eros tendant son arc". Cette superbe tête où s'exprime la maîtrise de l'artiste est un des plus beaux fleurons du Musée d'Ephèse.

Au pied du mur qui se trouve derrière la tête d'Eros sont disposés des socles sur lesquels sont exposées d'autres sculptures. La première d'entre elles est une oeuvre du IIème siècle de notre ère appelée "l'Eros au lapin". Eros, ailé, tient d'une main un lapin qu'il met hors de portée d'un chien qui est à ses pieds et qui étirait le cou pour essayer d'attraper l'animal. Aujourd'hui, il ne reste plus que le train arrière du chien, le reste du corps ayant disparu.

Dans la même rangée le portrait de vieillard au visage amaigri est celui du célèbre poète comique Ménandre qui vécut entre 342 et 292 avant notre ère. Ce buste est une copie romaine tardive d'un original grec. A côté de lui est exposée une tête de Socrate. Le célèbre philosophe est représenté sous les traits d'un homme âgé, au grand front dégarni, mais portant une chevelure et une barbe abondante. Quand cette tête a été retrouvée au cours des fouilles le nez avait disparu; plus tard, en s'appuyant sur la description de Socrate, on lui a refait un nez qui ressemble à celui du satyre Silène.

Du côté de la sortie de la salle, sur un mur étroit on a exposé un coin d'une maison d'Ephèse qui a été intégralement transporté jusqu'ici. Dans une niche voûtée au centre du mur il y a une statue d'Artémis chasseresse. Il s'agit d'une copie éxécutée au Ier siècle avant notre ère d'après une oeuvre originale datant, elle, du IVème siècle avant notre ère. A côté une fresque aux dominantes rouges représente le philosophe Socrate; son nom est inscrit en lettres grecques au-dessus de sa tête. Cette fresque date du Ier siècle de notre ère. On a trouvé une fresque semblable sur un autre mur d'une des maisons en terrasses. Ce sont là deux des rares portraits du célèbre philosophe.

Sur le même mur sont exposées d'autres fresques qui ont été trouvées en même temps que la précédente. L'une d'elles représente la déesse de l'abondance, Déméter, assise sur un trône, Eros accompagné de panthères ainsi qu'un serveur qui apporte des verres remplis de boissons alcoolisées. Devant ce mur, dans un bassin sont exposés des objets domestiques: une amphore, une meule, une autre amphore dont la panse est percée de trous et qui servait à garder des poissons vivants au fond de la mer. Les tables utilisées dans les maisons en terrasses d'Ephèse se distinguent de celles d'aujourd'hui par le fait que leurs pieds étaient plus hauts et abondamment décorés. En général les repas offerts aux hôtes avaient lieu dans les pièces principales de la maison; les convives mangeaient dans une position à demi-couchée sur des banquettes. Dans ces conditions, les pieds de table étaient le plus souvent sculptés comme des statues pour que l'on ne puisse pas voir le plateau de la table. Un exemple de ces pieds sculptés est celui qui est placé devant le mur et qui ressemble à une statue de Dionysos.

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La Salle Des Fontaines

Dans l'antiquité, les fontaines (ou nymphées) jouaient un rôle important dans l'urbanisme. En général, elles étaient édifiées par des gens riches et placées dans des endroits bien en vue; leur décor comprenait des colonnes et des statues et elles possédaient un ou plusieurs bassins en position frontale. Lorsque l'on entre dans la salle des fontaines. la première oeuvre que l'on voit sur sa droite est une tête de Zeus qui bien que romaine (elle date du Ier siècle de notre ère), présente les caractéristiques d'une oeuvre d'époque classique. Le haut de la tête est en deux morceaux, le plus petit a été retrouvé plus tard et remis en place. A côté, il y a une autre statue du Ier siècle: c'est un marbre aux proportions idéales représentant Aphrodite denudée a partir des hanches: la tête et les pieds sont absents.

La statue de grande taille qui est au milieu de la salle est appelée le Guerrier au repos. L'homme est a demi couché sur son bouclier, l'épée à la main. A l'origine, cette statue prenait place dans le fronton triangulaire d'une fontaine.

Sur le côté gauche de la salle, on peut voir dans une niche le groupe sculpté de Polyphème qui, à l'origine, se trouvait sur le fronton du temple d'Auguste (d’Isis) mais qui plus tard fut placé au bord du bassin de la fontaine de Pollio. Au centre le cyclope Polyphème tient sur ses genoux un morceau d'un homme qu'il vient de tuer, devant lui il y a des cadavres; sur un des côtés Ulysse et ses compagnons lui apportent du vin, tandis que sur l'autre côté ils s'apprêtent à enfoncer un pieu dans l'oeil du cyclope. Cette oeuvre date du Ier siècle.

En face du groupe de Polyphème, il y a les statues de la fontaine de Trajan. La première représente Dionysos sous les traits d'un jeune homme nu appuyé sur le tronc d'un arbre, la tête penchée en avant; devant lui il y a une treille et à côté un Satyre endormi. Parmi les autres statues disposées côte à côte contre le mur, figurent Dionysos et des membres de la famille impériale. Un dessin fixé au mur montre l'emplacement occupé par chacune des statues dans la fontaine de Trajan. Sous le dessin, on voit Androclès et son chien (dont il manque une bonne partie) et Aphrodite demi nue, une conque marine sur le nombril.

Sur le dernier côté de la salle, on peut voir les statues provenant de la fontaine de Laecanius Bassus (connue sous le nom de "Palais des Eaux"). A droite, on voit Tritton, un des fils de Poséidon, qui a une queue en forme de serpent marin. Il y a aussi des nymphes dont les lignes du corps se devinent sous la transparence du vêtement. Contre le mur il y a une tête de guerrier barbu et casqué qui est une copie romaine d'un original du Vème siècle avant notre ère. Les autres têtes sont soit des portraits, soit des têtes idéalisées.

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La Salle Des Découvertes Récentes

Après la salle des fontaines on passe dans la salle où sont exposées les objets qui ont été découverts récemment. A droite en entrant, la vitrine murale présente de petits objets byzantins. Des croix en bronze et des reliques en forme de croix sont accrochées sur le mur blanc de la vitrine; leurs dates se situent entre le VIème et le XIIème siècle et sur certaines d'entre elles il y a une représentation du Christ en croix ou des saints. Dans la partie inférieure de la vitrine, il y a une série de bols vernissés du X-XIIème siècle; ils sont de couleur crème avec au centre un oiseau réalisé avec la technique du ‘sgraffite’ (grattage de la couche superficielle pour faire apparaître la couleur du fond). Les ‘icones’ taillées dans la stéatite sont d'une très belle facture et semblent, pour la plupart, postérieures au Xème siècle; elles représentent des évêques. Les deux petits panneaux carrés représentant, l'un Jésus et Marie, l'autre la Vierge seule, appartenaient à un coffret à reliques dont deux plaques sculptées en argent sont accrochées au mur de la vitrine. Un autre objet remarquable par sa beauté est un médaillon en pierre verte foncée; sur l'une des faces on voit Saint Michel ailé tenant un bâton dans une main et un livre dans l'autre; sur l'autre face, il y a une tête d'homme entourée de sept têtes d'animaux corpulents et à longues oreilles (??). Les deux faces portent des inscriptions.

Après cette première vitrine, viennent celles où sont exposées une partie des monnaies retrouvées dans les fouilles. Sur les murs il y a des dessins expliquant la fabrication d'une monnaie et deux agrandissements de monnaies éphésiennes représentant l'une, une abeille (symbole d'Ephèse) et les deux premières lettres grecques du nom d'Ephèse, et l'autre, une figure d'Artémis entourée de l'inscription ‘Diana Ephesia’. Ensuite, dans une vitrine placée dans une niche, on peut voir un reliquaire du VIIIème siècle en forme de petit sarcophage qui fut découvert dans le bâtiment de la douane à l'extrémité ouest du port d'Ephèse. Dans la seconde niche, il y a des récipients en terre cuite utilisés pour le vin (VI-IIème siècle av. J.-C.); la lie de vin desséchée qui est déposée dans l'un d'eux a été trouvée au fond d'une amphore.

Dans la troisième niche, on verra une cuve baptismale qui en plan a la forme d'une rosette quadrilobée. Le fait que la paroi extérieure soit simplement dégrossie prouve que la cuve était enterrée dans le sol, Le rebord de la cuve porte une inscription dédicatoire en grec qui permet de supposer que sa construction date du XIIème siècle.

Dans la quatrième vitrine de la même rangée, on remarquera deux statues d'Eros. L'Eros debout est nu et tient un masque dans la main gauche; le bras droit a disparu, mais la main droite devait attraper par la queue un lézard qui se trouve à ses pieds. Cet objet d'art servait de robinet pour un bassin: l'eau jaillissait par la bouche du masque. L'autre statue est un Eros chevauchant un dauphin et il avait la même utilisation. Ce genre de décoration utilisée pour les bassins était très fréquent dans le quartier dit des "Maisons en terrasses"; elle est encore employée de nos jours.

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La dernière vitrine de la rangée est consacrée à des moules. Dans la partie haute, on explique comment on décorait par application les ‘skyphos’ qui étaient des vases utilisés pour boire le vin. Dans la partie inférieure, on voit des lampes à huile, des moules et leurs empreintes. Les matrices en terre cuite et en stéatite que l'on voit à droite servaient à couler des poids en métal. Les masques tragiques qui sont accrochés au mur, à gauche en entrant, proviennent des fouilles du grand théâtre. Le schéma qui est au dessus montre dans quelles parties du théâtre ils étaient utilisés pour la décoration. En plus le dessin représente aussi dos acteurs tenant leur masque à la main, ceci pour bien faire comprendre à quoi servaient les masques dans les pièces de théâtre.

La collection la plus riche du Musée d'Ephèse est celle des lampes à huile, car elles furent retrouvées en très grande quantité au cours des fouilles et plus particulièrement dans la Grotte des Sept Dormants. Nous savons que dans l'Antiquité, Ephèse était un important centre de fabrication et d'exportation de lampes à huile de haute qualité et de types variés. Comme ailleurs, les lampes étaient produites en série dans des ateliers en utilisant des moules. Sur le mur nord de la Salle des Découvertes Récentes, où sont exposées les lampes à huile, un dessin explique leur procédé de fabrication.

Dans une niche du mur oriental, il y a un buste très bien conservé de l'empereur Marc-Aurèle, qui fut trouvé dans l'une des maisons en terrasses. L'empereur porte les cheveux et la barbe bouclés et son vêtement (paludamentum) est fixé sur l'épaule droite par une fibule. Telle qu'elle se présente, cette oeuvre ne se distingue guère des nombreux portraits de Marc-Aurèle que l'on trouve dans divers musées.

En face de la porte de sortie de cette salle, on peut voir la frise en ivoire, une oeuvre d'art qui a peu d'équivalents dans les autres musées du monde. Elle fut découverte en 1969 dans le quartier des maisons en terrasses. La frise représente la guerre menée contre les barbares par Trajan et les préparatifs de celle-ci. La pièce maîtresse se compose de trois panneaux. L'une des deux cariatides qui sont aux extrémités, se tient debout, le menton dans la main et l'autre main sur la hanche; quant à la seconde elle est trop mal conservée pour qu'on puisse comprendre quelle était son attitude. Les Victoires (Nike) qui séparent les panneaux tournent leur regard vers l'empereur Trajan.

Ivory Frieze

Au centre du premier panneau se tient Trajan en habit court, un bouclier à ses pieds et un cheval devant lui: de l'autre côté du cheval, l'homme barbu et portant un habit long semble être un personnage important; derrière l'empereur il y a des soldats romains en tenue de combat et derrière l'autre personnage, des guerriers chevelus et barbus.

Le panneau central se présente comme suit: au premier plan un haut-relief représent Trajan; devant lui, un guerrier lui amène un cheval carapaçonné: à l'arrière-plan, une rangée de soldats romains. Enfin le troisième panneau se compose de trois guerriers d'allure orientale, d'un cheval en mouvement et d'une rangée de guerriers à l'arrière-plan. En dehors de ces panneaux principaux. ils y en avaient d'autres qui les complétaient en montrant les préparatifs de la campagne et des scènes de triomphe: par exemple un panneau qui se trouvait sur le côté droit représente des prisonniers les mains liées dans le dos.

Dans cette oeuvre, qui fut réalisée à l'époque de Trajan, les figures placées en avant sont sculptées avec une certaine épaisseur, ce qui permet de donner de la profondeur à l'ensemble de la scène.

À suivre (photo sur le côté,s.v.p.)=>

ISIS TEMPLE
Isis-Plan

Temple d’Isis :

Isis est le nom grec d'Aset (ou Iset), la déesse protectrice et salvatrice de la mythologie égyptienne. Isis semble avoir été aux temps anciens la personnification du trône ; son nom en hiéroglyphes Iset, signifie le siège. Dans les inscriptions, elle est représentée sous les traits d'une femme coiffée d'un siège (qui ressemble à un escabeau à trois marches). Plus tard, sa représentation change ; on la voit comme une femme portant les cornes de la vache enserrant un globe lunaire.

Tout au long de son histoire Ephèse a toujours eu une grande population égyptienne et Isis est une déesse égyptienne très important. Elle est l'épouse et sœur d'Osiris et la mère d'Horus.

Isis-Peripteros

L'agora D’Etat comportait en son centre un temple à plan rectangulaire. Ici le temple est très ruiné et ses matériaux on été remployés pour réparer d'autres bâtiments à des époques tardives. Suite aux découvertes faites au cours des fouilles, on crut d'abord qu'il s'agissait d'un temple d'Isis puis plus tard on a avancé qu'il pouvait s'agir d'un temple d'Auguste. Il date du 1er siècle av. J.-C. Le fronton du temple était orné d'un groupe sculpté représentant l'aventure d'Ulysse avec le cyclope Polyphème. On sait que du fait de son imitié envers Antoine et Cléopâtre, l’empereure August n’aimait guère les Egyptiens et l’on pense que le temple a subi des dommages durant son rènge. Plus tard, ces statues furent installées au bord du bassin de la fontaine de Pollio qui se trouvait à l'ouest de l'agora. Les restes trouvés au cours des fouilles ont été transportés dans la Salle des Fontaines du Musée d'Ephèse.

Fountain of TROJAN

FOUNTAIN OF TRAJAN

La fontaine de Trajan est située sur le côté nord de la rue des Courètes. L'inscription dédicatoire gravée sur une grande corniche, fut retrouvée au cours des fouilles et disposée à côté de l'édifice; elle nous apprends que cette fontaine a été construite entre 102 et 114 de notre ère et qu'elle était dédiée à l'empereur Trajan.

Cette fontaine monumentale se présentait comme un bassin central entouré sur trois côtés par une colonnade à deux étages. Entre les colonnes il y avait des niches contenant des statues et notamment, au centre, celle de l'empereur dont on peut encore voir in situ le socle et les pieds. L'eau se déversait dans le bassin par une large canalisation qui passait sous la statue. On a procédé à une anastylose partielle de la fontaine mais sans rendre à l'édifice sa hauteur d'origine qui était de 12 mètres.

TRAJAN -Plan

Les fouilles ont permis de retrouver des statues représentant deux Dionysos dont un nu et l’autre vétu, Aphrodite, un satyre allongé et des membres de la famille impériale; elles sont exposées au Musée.

La tour ronde : Derrière la fontaine de Trajan, on peut voir les ruines d'une "tour" ronde édifiée sur la pente du Mont Panayir. Ce monument, construit dans les années 50 de notre ère, repose sur une base rectangulaire; la partie centrale cylindrique était entourée d'une rangée de colonnes disposées sur deux niveaux (dorique en bas et ionique en haut).

FOUNTAIN TRAYAN
BATHS OF SCOLASTIKIA

Les Thermes De Scholastikia

Les thermes de Scholastikia, qui sont parmi les plus grands de ce type à Ephèse, ont été construits au Ier siècle de notre ère et réparés à diverses reprises jusqu'à la fin du IVème siècle. Les dernières restauration furent effectuées vers l'an 400 aux frais de Scholastikia, une dame chrétienne qui leur donna son nom. Les bâtiments s'étagent sur trois niveaux en tenant compte du rez-de-chaussée; ils possédaient deux entrées; l'une donnant sur la rue des Courètes, l'autre sur la rue de Thermes. Chacune de ces portes s'ouvraient sur l'apodyterium par une pièce absidale en forme de "L". Cet apodyterium était une salle particulièrement grande dont le plafond était soutenu par des colonnes et dont les murs étaient agrémentés de niches. C'est dans l'une d'elles que l'on a retrouvé la statue de Scholastikia.

Le frigidarium est à l'ouest de l'apodyterium; au centre de la salle il y a un bassin de forme elliptique qui était rempli d'eau froide. Dans le mur nord de l'apodyterium s'ouvre une porte voûtée qui permettait d'accéder à la salle tiède (tepidarium). Les murs et le sol de cette pièce sont parcourus par des tuyaux qui assuraient la circulation de l'air chaud. A l'origine le sol était couvert d'une mosaïque faite de petits morceaux de marbre de couleur dont on peut encore voir un fragment contre le mur est, quelques centimètres en dessous de la surface actuelle. A la suite des restaurations effectuées dans les années 400, la mosaïque fut recouverte d'un dallage en marbre. Du tepidarium, on pénétrait dans le caldarium par une petite porte étroite. Cette partie de l'édifice est conservée sur toute sa hauteur d'origine. A la suite des réparations effectuées à différentes époques les murs ont été recouverts de panneaux en marbre ou en terre cuite. Le dallage du caldarium reposait sur des pillettes en brique entre lesquelles l'air chaud fourni par les hypocaustes (qui étaient situés à l'ouest de cette salle) pouvait circuler facilement.

SCHOLASTIKIA-Plan

Sous l'empire romain, les thermes étaient des établissement ayant leurs règles particulières et ils étaient appréciés de tous, riches comme pauvres. D'ailleurs, l'entrée de certains thermes était gratuite afin que même les gens les plus modestes puissent en profiter. Les gens riches y passaient beaucoup de temps; en général ils préféraient venir l'après-midi, accompagnés de leurs serviteurs. Voici comment se déroulait une séance aux bains: d'abord on se déshabillait dans un vestiaire appelé "apodyterium", puis on allait transpirer dans le "sudatorium", ensuite on passait dans une salle chaude appelée "caldarium" où les serviteurs lavaient et massaient leur maître. Une fois qu'on avait fini de se laver on passait au "tepidarium" (salle tiède): là on bavardait, philosophait ou on discutait de problèmes politiques. Enfin, avant de quitter l'établissement thermal, on allait nager dans la piscine froide du "frigidarium" pour se fortifier le corps.

Sous l'empire byzantin, les thermes perdirent progressivement de leur importance.Au Moyen-Age cette excellente institution était donc complètement tombée dans l'oubli mais les Turcs seldjoukides et ottomans la remirent en honneur et lui consacrèrent un type d'édifice original appelé hamam.

SCHOLASTIKIA BATHS
LA FOUNTAINE DU THEATRE

La Fontaine Hellénistique

La fontaine hellénistique situé juste en face du théâtre face à l'ouest a été construit en style ionien traditionnels. C’était une fontaine de petite dimension mais très belle. Elle se composait de deux colonnes ioniques et d'un petit bassins où l'eau coulait en sortant de gueules de lions en marbre. Les têtes de colonnes et des socles sont d'un grand intérêt pour les spectateurs.

Cette fontaine fut construite au IIème siècle de notre ère, mais elle fut agrandie au IVème siècle de notre ère par l'adjonction maladroite de deux colonnes supplémentaires.

THEATRE GYMNASYUM

Le Gymnase Du Théâtre :

Le gymnase du théâtre se trouve au nord de la place où l'Arcadiané rencontre la rue de marbre. C'est le plus grand gymnase d'Ephèse. Seules les fouilles de la palestre qui fait face à l'Arcadiané, sont achevées; pour ce qui est du reste du gymnase, on a simplement procédé a des sondages pour en dresser les plans. La palestre mesure 70 x 30 m. et elle est entourée sur trois côtés par un portique à colonnes. Sur le quatrième côté, c'est-à-dire celui du bâtiment principal, elle est bordée de gradins qui servaient de tribunes d'où l'on pouvait observer les évolutions des athlètes qui venaient s'entraîner aux diverses disciplines pratiquées dans cette palestre. C'est là que se trouvait l'entrée du bâtiment principal quand on venait de la palestre.

Le bâtiment principal était carré symétrique par rapport à un axe nord-sud. L'extrémité sud, contiguë à la palestre était un bain avec ses divisions habituelles: frigidarium, tépidarium, caldarium, etc. A côté, il y avait des salles où l'on donnait des cours pour les étudiants. Quant aux cinq salles qui se trouvaient au nord, elles étaient réservées à l'usage de bibliothèque et de salles de conférence. Le "salon impérial" du gymnase était la salle centrale, celle qui avait un mur à abside.

PORTIQUES ALYTARCH-Mosaiks

Stoa des Alytarques :

De chaque côté il y avait des trottoirs en mosaïque abrités par des galeries à colonnes décorées. Les portes des maisons, des boutiques (qui étaient reliées aux maisons situées juste derrière) et des autres bâtiments s'ouvraient sur ces galeries. Ici une partie des mosaiques qui recouvraient le sol des portiques a été restaorée.

REVAKLAR + MOZAIKS

À compter de l'époque hellénistique, il ya eu une tendance croissante pour les nouveaux groupes religieux à s'installer dans l'environnement urbain aux côtés des cultes. Ces nouveaux groupes sont venus de la Méditerranée orientale et au Moyen-Orient dans le sillage des conquêtes d'Alexandre et les siècles ultérieurs de la domination hellénistique. Par le Ière siècle avant J.C. , ces régions a été sous domination Romen, mais d'ici là, les voies de migration et d'interaction culturelle a été bien porté. Beaucoup de gens ont été tirées par le commerce et la migration vers les grandes villes. Ils emmenèrent avec eux leur héritage culturel et leurs traditions religieuses. Leurs salles de collégialité a donc servi à la fois comme des agences commerciales et en tant que centres religieux et social.

Une fois hors de la sphère de l'agent cultes liés à l'état ou de la ville, il y avait une plus grande variété dans les activités religieuses. Maisons pourraient être transformées en centres de culte ou des salles de collégialité. Un propriétaire riche peut également installer son propre "chapelle" en l'honneur d'une divinité favorite ou comme partie d'une petite confrérie religieuse. Par exemple, à Ephèse, un fonctionnaire riche de la ville (alytarch) de la début du second ciècle A.J.C, nommé C. Flavius Furius Aptus, possédait une maison somptueuse (Hanghous 2) le long de la Embolos (ou Processional Way - Curetes Street). D'une cour péristyle atteint à partir d'un portique de mosaïque le long de la rue, il a installé un petit sanctuaire absidale Dionyssus à côté d'une salle dinig opulente. Il semble que ces pièces étaient destinées à divertir formelles de petits groupes d'élite (Wiplinger et Wlach 1995: 103- 4).

L'église De La Vierge

L'église De La Vierge

(église du Concile)

L'église de la Vierge, située au nord des Thermes du Port est célébre pour avoir été la première église consacrée à la Vierge Marie et aussi le lieu où le concil se reunit en 431. Son entrée principale est celle qui est dirigée vers Kusadasi. Cette église qui est un lieux important de l'histoire du Christianisme, fut la première à être consacrée à la Vierge. En outre elle servit de lieu de réunion au Concile de 431 qui a posé certains des principes fondamentaux du Christianisme moderne.

A l'origine, ce bâtiment de 260 m. de long et 30 m. de large était un "mouseion" qui fut construit au IIème siècle de notre ère. Dans l'Antiquité un "mouseion" était une institution d'enseignement supérieur où l'on enseignait diverses sciences comme la médecine et où avaient lieu de savants débats. En outre, différents prêtres ayant d'importantes fonctions à Ephèse venaient là pour suivre des cours de spécialisation. Une inscription retrouvée dans ce bâtiment mentionne que les médecins et les professeurs qui enseignaient là bénéficiaient d'une exemption d'octroi. Ceci étant valable non seulement à l'intérieur de la zone douanière de la Province d'Asie, mais aussi entre les régions administratives de la province. En effet, les gens qui voyageaient à l'intérieur de la province devaient acquitter un impôt (sorte d'octroi) lorsqu'ils passaient d'un endroit à un autre, ce qui à première vue, paraissait sans importance, mais était en réalité un grave inconvénient. Donc,l'exemption accordée à ces médecins et professeurs était un signe de l'importance accordée à ce mouseion.

CHURCH OF MARY-DOUBLE CHURCH -Plan

Le mouseion, qui présentait un plan basilical à trois nefs fut transformé en basilique au IVème siècle. Au cours de ces transformations, le mur oriental fut remplacé par une abside et à l'extrémité occidentale on construisit un atrium entouré de colonnes et des balustrades faites de plaques à décor géométrique. A l'extrémité ouest, on trouvait un narthex qui avait l'apparence d'un vestibule peu profond au sol recouvert de mosaïques à motifs géométriques. Le sol de l'atrium était pavé de grande plaque de pierre, récupérées à différents endroits d'Ephèse, certaines portant des inscriptions et d'autres étant décorées. Le mur ouest possédait une abside. Quant au baptistère, c'est un bâtiment circulaire dans les murs duquel sont creusées six niches, il est couvert d'une coupole; au centre se trouve le bassin où avaient lieu les baptêmes. Autour de cette pièce principale il y avait un déambulatoire et sur le côté ouest trois petites sacristies pour les prêtres chargés des baptêmes.

CHURCH OF MARY-Apse

A l'époque de Justinien (527-565) la basilique subit de nouvelles transformations: entre l'abside et le narthex on édifia une petite église à plan centré couverte d'une seule coupole. De chaque côté de l'abside on ajouta des petites pièces voûtées et sur la face nord et sud de l'église on ouvrit de larges portes cintrées. On compléta l'église avec un exonarthex placé devant le narthex occidental. L'omphalos de marbre que l'on peut voir aujourd'hui au milieu de l'église fut pris dans les thermes du port et installé là. Au Xème siècle, on transforma en une nouvelle église la partie qui était à l'est de la première et à l'extrémité sud on construisit une petite chapelle.

En 1984 le Musée d'Ephèse a entrepris les restaurations de l'église du Concile.

Comme nous l'avons déjà expliqué au début de ce livre, c'est dans cette église que se tint le Concile de 431 chargé de débattre de la nature divine ou humaine du Christ.

TEMPLE D'HADRIAN

Le Temple d'Hadrien

Parmi tous les monuments qui bordent la rue des Courètes, le temple d'Hadrien est l'un des plus somptueux. Il a été construit à une date qui ne peut pas être plus tardive que 138 ap. J.-C. Ce temple se compose essentiellement d'un pronaos monumental suivi d'un petit naos très dépouillé. La façade du pronaos est formée d'un fronton triangulaire reposant sur quatre colonnes à chapiteaux corinthiens. Les deux colonnes du milieu sont surmontées d'un arc qui pénètre à l'intérieur du fronton. Du claveau central de cette arc surgit le buste d'une femme couronnée que l'on a identifiée à Tykhè, une déesse de la ville.

Les linteaux de la porte du temple sont richement décorés de motifs classiques tels que les rangées de perles et d'oves. Sur le tympan qui est au-dessus de la porte du naos, il y a, au milieu des feuille d'acanthe et des fleurs, une sculpture de femme ressemblant à Méduse.

Hadrian-Frieze-3-4

La frise sculptée qui couronnait les murs du pronaos et qui était dans le prolongement du linteau de la porte du naos, se trouve aujourd'hui au Musée d'Ephèse et a été remplacée in situ par une copie lors de la restauration du temple. Cette frise est formée de quatre éléments: sur les trois premiers, en partant de la gauche, on voit dans l'ordre: quelques dieux et déesses, Androclès (le fondateur mythique de la ville) poursuivant le sanglier, des Amazones avec des Divinités, et Dionysos en compagnie d'Amazones.

Hadrian-Frieze-1-2
Hadrian-Frieze-4

Le quatrième élément de la frise représente un sujet différent: en partant de la gauche, on reconnaît: Athéna, Séléné (déesse de la lune), une figure d'homme, Apollon, une figure de femme, Androclès, Héraclès, le général Théodose, père de l'empereur Théodose Ier, Artémis éphésienne, la femme et le fils de Théodose et de nouveau Athéna. On pense que ce quatrième bloc de la frise provenait d'un autre monument d'Ephèse et qu'il fut placé là lorsque l'on répara le temple après les tremblements de terre qui eurent lieu au IVème siècle.

Hadrian-Frieze-3-4

Le temple fut dédié à l'empereur Hadrien en 138 par un certain P. Quintilius. La dédicace est inscrite sur une architrave.

Devant les colonnes de la façade du temple, il y a quatre socles de statue portant des inscriptions. Ces statues étaient celles des quatre empereurs qui régnèrent en même temps (les quatre empereurs qui dirigèrent ensemble l'Empire Romain de 293 à 305), c'est à dire, comme nous le précisent les inscriptions gravées sur les socles, Dioclétien, Maximien, Constance Chlore et Galère (293-305 ap. J.-C.).

Hadrian-Restoration

Athéna ou Athéné :

est une déesse de la mythologique, identifiée à Minerve chez les Romains. Elle est également déesse de la guerre, de la sagesse, des artisans, des artistes et des maîtres d'écoles. Comme Hermès, son demi-frère, elle se charge souvent de protéger les héros. Elle aide également Héraclès (Hercule) à accomplir ses douze travaux. Athéna est une déesse civilisatrice, c'est elle toujours qui montre comment fabriquer un char ou un navire.

De nombreuses représentations la montrent tenant un fuseau ou un rouet. Enfin, elle est la protectrice de la santé familiale.

Séléné :

Dans la mythologie, Séléné, fille des Titans Hypérion et Théia, sœur d'Hélios (le Soleil) et d'Éos (l'Aurore), est une déesse de la Lune — plus spécifiquement de la pleine lune. Elle est souvent assimilée à Artémis, même si elle personnifie plutôt l'astre lunaire lui-même. Cette déesse a été romanisé sous le nom de Luna.

Elle est généralement décrite comme une belle femme au visage d'une blancheur étincelante, vétue de longues robes fluides blanches ou argentées et portant une lune en croissant retournée sur sa tête. D'autres sources racontent qu'elle porte également une torche et d'autres encore lui prêtent deux grandes ailes blanches dans le dos.

ATHENA
PRYTANEION

Les Institutions De La ville et Le Prytanée

Sous l'empire romain Ephèse conserva son statut de "ville libre" (civitas libera). Les responsabilités liées à la gestion de la cité étaient des fonctions honorifiques et c'était une chose normale pour les riches Ephésiens d'assumer les frais inhérents à ces charges.

A titre d'exemple, citons les dépenses occasionnées par les festivals et les séances de théâtre, ou les frais d'entretien des bâtiments publics. Ces fonctions fournissaient aux grandes familles des occasions de s'affronter dans la course aux honneurs et à la célébrité dont la plus grande récompense était de pouvoir dresser ses propres monuments dans les lieux les plus en vue de la ville tels que les agoras ou les grandes avenues.

Il y avait un "stratège" qui était responsable de la sécurité d'Ephèse du temps où elle était une cité-état. Sous l'empire cette fonction prit un caractère purement administratif.

Les "éirènarques" (gardien de la paix) et les "paraphylaques" (gardes) étaient chargés de la police et de la sécurité de la ville. Les "agoranomes" veillaient à l'approvisionnement en céréales et au bon fonctionnements des marchés. Le port d'Ephèse jouant un grand rôle dans la prospérité de la ville, des "liménarques" s'occupaient des nombreuses activités portuaires.

La "prytanie", exercée aussi bien par les

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PRYTANEION

hommes que par les femmes, était la plus haute des fonctions religieuses et administratives; c'était la prérogative du prytane qui appartenait à une classe sociale élevée. Jour et nuit, il devait veiller à ce que jamais ne s'éteigne le feu perpétuel du "foyer de la cité", symbole de l'existence de la ville, qui se trouvait au Prytanée et dans le foyer de toutes les maisons d'Ephèse. Le prytane, agissant au nom d'Hestia, la déesse du foyer, accomplissait sa mission avec beaucoup de fierté. Il était également chargé de s'occuper de toutes les cérémonies de culte qui avaient lieu dans la ville et d'apporter les offrandes quotidiennes. Les frais afférents étaient à la charge du prytane qui était choisi parmi les familles influentes de la cité.

Mis à part les bâtiments annexes, il se présentait

PRYTANEION

avec devant une cour entourée de portiques et derrière un grand salon couvert. Il avait l'apparence d'un grand temple, avec sa façade à huit colonnes de style dorique, hautes et massives. Deux de ces colonnes ont été remises en place après avoir été restaurées. L'intérieur du Prytanée avait également une apparence imposante en accord avec l'extérieur. Aux quatre angles du salon il y avait une paire de colonnes dont la section était en forme de coeur, et en plein milieu de la pièce se trouvait les fondations d'un autel en basalte. C'est à cet endroit, appelé "Espace sacré d'Hestia", que brûla nuit et jour pendant des siècles le feu sacré d'Ephèse.

Deux statues d'Artémis, exposées au Musée d'Ephèse, furent retrouvées en parfait état dans ce lieu sacré.Parmi les inscriptions retrouvées sur les fragments architecturaux dispersés aux environs du bâtiment, une partie d'entre elles donnent des listes de la "Confrérie des Courètes".Les Courètes étaient une catégorie de prêtres attachés au service de la déesse Artémis; leur nombre était initialement 6 mais plus tard il fut porté à 9. Aux époques classique et hellénistique la Confrérie des Courètes

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ARTEMIS-EFES MUSEUM

n'était rattachée qu'au seul Artémision, mais sous l'empereur Auguste elle eut aussi un local propre dans le Prytanée. C'est la raison pour laquelle la grande majorités des listes de Courètes fut retrouvée dans le Prytanée. La fonction principale de la Confrérie consistait à célébrer chaque année un concours dramatique pour l'anniversaire de la naissance d'Artémis éphésienne à Ortygia dans les environs d'Ephèse.

Le Prytanée fut fondé au IIIème siècle avant notre ère et le dernier état du bâtiment date de l'époque d'Auguste. Après que le bâtiment eût été détruit, une partie des colonnes et des éléments architecturaux furent remployés dans la construction des thermes de Scholastikia. A la suite des fouilles de ces thermes, on a ramené au Prytanée les éléments qui en faisaient originellement partie.

La Maison Close

La Maison Close

Le portique situé sur la rue des Courètes après le temple d'Hadrien fut transformé en stoa à l'époque byzantine. Juste derrière, il y a une maison à péristyle connue sous le nom de ‘maison close’.

Cette maison close, dont on croit qu'elle fut construite à l'époque de Trajan (98-117 ap. J.-C.), formait un seul bloc avec les thermes de Scholastikia et les toilettes publiques qui se trouvaient derrière. Elle fut restaurée au IVème siècle en même temps que ces deux derniers bâtiments.

Une inscription retrouvée dans les latrines atteste qu'il s'agissait bien d'un bordel. L'entrée donnait sur la rue de marbre, mais il y avait aussi une seconde entrée sur la rue des Courètes.

Le second étage du bâtiment a été entièrement détruit. Le rez-de-chaussé est passablement grand et toutes les pièces étaient couvertes de fresques bien qu'il n'en reste plus grande trace. Le sol du triclinium (salle à manger) qui se trouve à l'ouest était orné d'une mosaïque en couleur représentant les quatre saisons. Juste à côté, il y avait une salle de bain équipée d'eau chaude et d'eau froide.

Egalement à l'ouest, il y avait un bassin de forme elliptique dont le fond était recouvert de mosaïque; bien que ce secteur ait été détruit au cours de transformations effectuées à une époque tardive la mosaïque est bien conservée. On peut encore y voir au centre trois femmes en train de boire du vin, une servante debout et un chat et une souris occupés à manger les reliefs du repas.

La maison possédait près de la rue des Courètes un puits dont l'eau est encore utilisée de nos jours. En explorant ce puits on a retrouvé une statuette en terre cuite représentant Priape ithyphallique qui est exposé au Musée d'Ephèse.

La Maison Close
ARTEMISIUM

Le Temple d'Artémis :

Le Culte De Cybèle-Artémis et L'organisation Sociale du Temple ;

Au cours des fouilles archéologiques effectuées en Turquie, on a retrouvé un très grand nombre de statues de Cybèle et d'Artémis. Les plus anciennes proviennent de Catalhöyük (7000 av. J.-C.) et de Hacilar (6000 av. J.-C.). Ce sont des statuettes en terre cuite de petites dimensions, dont les fesses, les seins et le sexe on été exagérés afin de symboliser de manière évidente la fécondité. Si au début on les a qualifiées de Vénus, on a acquis plus tard la certitude qu'il s'agissait en fait de représentations de la Déesse Mère. Avec le temps et en changeant d'aspect, la Déesse Mère s'est répandue dans tout le Monde Antique. Bien qu'au cours de cette expansion elle ait acquis des particularités locales, sa nature profonde, elle, n'a pas changé.

Nous ne savons pas comment les hommes de Catalhöyük et d'Hacilar nommaient la déesse; mais elle était appelée Isis en Egypte, Lat en Arabie et Kübaba, Cybèle, Hepa et Artémis en Anatolie. Cybèle était le plus répandu de ces noms et celui qui faisait le plus souvent l'objet d'un culte en Anatolie. Son sanctuaire le plus célèbre se trouvait dans la ville antique de Pessinûs, aujourd'hui le village de Ballihisar près de Sivrihisar dans la région d'Ankara. A Pessinûs, qui était un centre important de Phrygie, la Déesse Mère connut un tournant essentiel de son évolution proto historique en prenant la forme d'une statue qualifiée en grec de "diopedes", c'est à dire de "tombée du ciel". Pendant de nombreuses années, on a adoré à Pessinûs un météorite qui tenait lieu de statue de Cybèle. Dans de nombreux endroits de Phrygie, et notamment sur des parois rocheuses, on trouve des représentations de la Déesse Mère taillées de manière grossière et sans détail afin de ressembler à cette fameuse statue "diopedes". A l'époque d'Attale Ier, roi de Pergame, le célèbre météorite fut emmené à Rome et dressé sur la colline du Palatin afin que la déesse favorise la victoire de Rome dans les guerres puniques.

La Grande Déesse pouvait également se présenter sous l'aspect d'un "xoanon", c'est à dire d'une statue taillée dans un tronc d'arbre. Et on suppose justement que la plus ancienne des statues d'Artémis se trouvant à Ephèse était un "xoanon" grossièrement taillé. La Déesse Mère, amenée de Pessinûs à Rome, y jouissait d'un grand respect, comme en témoigne le fait que l'empereur Héliogabale, suivant les exigences du culte de Cybèle, se mutila au cours d'une cérémonie pour lui offrir ses organes virils !

A toutes les époques le caractère oriental de Cybèle-Artémis semble avoir été dominant. On peut s'en rendre compte clairement en regardant les statues qui se trouvent au Musée d'Ephèse. Les jambes sont comme soudées l'une à l'autre, immobiles. Sur la poitrine, les reliefs ovoïdes, que l'on croyait représenter des seins, se sont révélés plus tard être les testicules des taureaux sacrifiés à la déesse. Comme les taureaux, les lions et les sphinx qui s'alignent sur sa jupe indiquent qu'elle est la protectrice des animaux. Les lions qui se trouvent chaque côté sur les reliefs de Cybèle, sont représentés sur ces sculptures dans les bras de la Déesse.

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La hiérarchie des prêtres du temple d'Artémis était différente de celles que l'on pouvait trouver en Occident. Même le vocabulaire religieux différait de celui employé par les Grecs (rappelons qu'à l'époque romaine, l'usage de la langue grecque était fort répandu). la direction du temple était confiée à un petit nombre de prêtres. Ceux-ci, tout comme leur Grand Prêtre appelé Mégabysos, s'étaient faits castrer. D'après Strabon, lorsqu'on les choisissaient, on faisait attention à ce qu'ils soient originaires d'Anatolie Centrale ou Orientale. Etre Mégabysos était une fonction très honorifique. Leurs aides étaient de jeunes filles vierges qui devaient ressembler aux vestales romaines.

Certains prétendent que le culte d'Artémis, son temple et sa hiérarchie religieuse ont été créés en s'inspirant de l'organisation des abeilles. On sait que l'abeille symbolisait Ephèse et qu'elle figure très fréquemment sur les monnaies et les statues de cette ville.

Il y avait encore une autre catégorie de prêtres qui étaient au service d'Artémis; ce sont les "Courètes". D'après la mythologie c'étaient à l'origine des demi-dieux faisant partie de l'entourage de Zeus. Quant Dionysos naquit de la cuisse de Zeus, les Courètes se tenaient à ses côtés en faisant du vacarme afin qu'Héra ne se doute de rien; ils firent de même lorsque Lêto donna naissance à Artémis. Ce dernier événement était célébré chaque année à Ephèse au cours d'un festival qui avait lieu à Ortygia, endroit où l'on pensait qu'était née Artémis.

Il y avait aussi une autre catégorie de prêtres, comptant une vingtaine de membres que nous pourrions appeler les "acrobates" ou bien "ceux qui marchent sur la pointe des pieds" et qui intervenaient probablement au cours des danses qui avaient lieu aux cours des cérémonies.

Le culte de Cybèle et d'Artémis a été le premier facteur du développement et de la croissance d'Ephèse. les prêtres, les prêtresses et les gardes qui assuraient le service du Temple se comptaient par centaines.

Une autre des particularités intéressantes du temple d'Artémis d'Ephèse était qu'il faisait aussi fonction de banque. En effet le Mégabysos (Grand Prêtre) était chargé d'accepter les objets de valeur offerts au Temple ou confiés à sa garde et d'ouvrir des crédits sur le budget du temple.

Le temple d'Artémis possédait un certain nombre de privilèges. Le plus important d'entre eux était le droit d'asile reconnu à toute personne qui se réfugiait dans le temple, ceci aussi longtemps qu'elle y restait. C'est pour cette raison que de nombreuses personnes venaient se réfugier sur le territoire sacré qui entourait le temple. A l'époque d'Alexandre, l'espace sacré fut agrandi et les limites de la zone où pouvait s'exercer le droit d'asile furent repoussées; le roi Mithridate agrandit encore cette zone en fixant les limites à une portée de flèche tirée du fronton du temple. L'empereur Marc-Antoine, s'inspirant de ce qu'avait fait Jules César à Didyme, doubla cet espace, ce qui eut pour effet d'inclure une partie de la ville dans la zone privilégiée.

Ceci fit qu'un nombre considérable de coupables se trouvèrent rassemblés dans le temple ce qui finit par susciter des protestations, comme cela s'état déjà passé dans d'autres endroits de l'empire. Et l'on voulut à plusieurs reprises supprimer ce droit d'asile; par exemple en l'an 22 de notre ère quand l'empereur Tibère convoqua les représentant du célèbre temple pour discuter de la question; mais finalement cette suppression ne fut pas décidée.

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Le Temple Archaïque

Strabon rapporte que le célèbre temple d'Artémis fut détruit puis reconstruit à sept reprises et qu'à chaque fois il était toujours considéré comme l'une des sept merveilles du Monde. Le temple, qui dans l'antiquité était situé en bordure de mer, se trouve aujourd'hui à 5 km à l'intérieur des terres, à droite de la route qui va de Selçuk à Kusadasi. Sur la fouille on ne voit que quatre colonnes des états successifs du temple.

Les trouvailles les plus anciennes remontent au VIIème siècle avant J.-C.; ce sont des tessons de poterie décorées de style géométrique et une ensemble d'ornements en or et d'objets en ivoire. Le temple qui était contemporain de ces objets a très probablement été détruit par les Cimmériens.

Peu avant 570 av. J.-C., deux architectes nommés Rhoikos et Théodoros construisirent à Samos un nouveau temple d'Héra qui acquit une grande célébrité; la fierté de la ville rivale, Ephèse, en fut piquée au vif et ses habitants décidèrent la construction d'un nouvel Artémision qui surpasserait en beauté à la fois son prédécesseur et l'Héraion de Samos. Un architecte de Cnossos, Chersiphron, et son fils Mètagénès furent chargés de mener à bien cette tâche. Théodoros fut également invité, car comme pour l'Héraion de Samos, le terrain choisi pour édifier l'Artémision était de nature marécageuse; il se peut aussi qu'on ait voulu que le nouveau temple ressemblât à celui de Samos.

Sous les fondations, l'architecte invité plaça une couche de charbon de bois qu'il fit recouvrir de peaux. Et il sortit de terre un temple de 55,1 m sur 115,14 m beau sous tous les angles. Il était évident que les architectes crétois possédaient une bonne connaissance des architectures égyptienne, hittite et assyrienne et qu'ils surent en tirer profit. Ce temple fut le plus grand bâtiment construit entièrement en marbre de son époque. Il présentait un plan diptère avec, de chaque côté, deux rangées de colonnes de 19 mètres de haut et de 1,21 mètre de diamètre. L'utilisation de deux rangées de colonnes au lieu d'une seule avait permis d'élargir le bâtiment ce qui faisait que sa longueur ne paraissait plus exagérée. Pline nous apprend qu'il y avait 127 colonnes au total; cette forêt de colonnes créait une ambiance qui était sensée plaire à la déesse. On a longtemps discuté pour savoir si les façades avant et arrière du temple présentaient le même nombre de rangées de colonnes mais les dernières recherches ont prouvé de manière certaine qu'il y avait une double rangée de colonnes à la fois sur le devant et sur le derrière. Pline nous apprend aussi que les 36 colonnes de la façade avant étaient sculptées. Mais comme il vivait au Ier siècle de notre ère, il ne fait aucun doute qu'il parle du temple hellénistique; mais, comme d'une part ce temple était construit sur l'emplacement du précédent et que d'autre part Pline a pu s'appuyer sur des sources plus anciennes, il nous est permis de considérer ce qu'il a écrit comme valable. Les sculptures des 36 colonnes appelées "columnae caelatae" se trouvaient juste en dessous des chapiteaux et les bases des colonnes étaient également décorées de reliefs.

Ces "columnae caelate" avaient été offertes par Crésus, le roi de Lydie. Sur l'une d'elles, actuellement exposée au British Museum, on peut encore lire l'inscription "Crésus l'a offert" et on trouve chez Hérodote la confirmation de l'authenticité de cette dédicace. On a estimé à 24 tonnes la masse des architraves qui reposaient sur ces colonnes, ce qui laisse rêveur sur les techniques antiques capables de hisser de telles masses à 20 mètres de hauteur puis de les positionner avec une grande précision. A l'époque où le temple était en service, une légende prétendait que c'était Artémis elle même qui était venu placer les architraves sur les colonnes. Pour ce qui est de la forme du toit de l'Artémision archaïque et de la manière dont il était couvert, nous ne possédons aucun indice qui puisse suggérer une reconstitution.

Après les invasions cimériennes, l'autel primitif qui se trouvait devant le temple, fut reconstruit sur un podium à degrés. Les fouilles effectuées aux alentours permirent de récupérer un grand nombre d'objets votifs fabriqués en or, en ivoire, en électrum, en argent ou en terre cuite ainsi que des monnaies d'électrum qui passent pour être les premières pièces de monnaie jamais fabriquées au monde. Phytagoras, le tyran d'Ephèse, fit agrandir l'autel après avoir consulté l'oracle de Delphes au sujet de sa fille muette.

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Le Temple Hellénistique

Hérostrate, un fou qui voulait immortaliser son nom, mit le feu au temple en 356 avant notre ère, la nuit où naquit Alexandre le Grand. Mais à la suite de cet événement, les Ephésiens se mirent à reconstruire un temple encore plus beau que le précédent. Lorsqu'Alexandre vint à Ephèse, le nouveau temple n'était pas encore achevé et il proposa aux Ephésiens de prendre à sa charge tous les frais de reconstruction, aussi bien passés que futurs; mais les habitants de la ville éludèrent son offre.

Le temple hellénistique construit sur une "krépis" (c'est à dire un soubassement) à 13 degrés, mesurait 105 mètres de long sur 55 mètres de large et ses colonnes faisaient 17,65 mètres de haut. Par rapport au précédent, il n'y eut aucune modification de plan ou d'aspect et les colonnes de la façade avant furent sculptées tout comme dans le temple archaïque. Pline et Vitruve signalent que l'une d'entre elles est l'oeuvre du célèbre sculpteur Scopas. On pense que le sculpteur Praxitèle a également travaillé à la décoration de l'autel. Situé devant le temple, cet autel avait un plan en U avec deux rangées de colonnes ioniques grêles et allongées. Aux angles de la partie arrière on avait placé des sculptures de quadriges. Sur l'une des colonnes sculptées qui se trouve au British Museum on voit Alceste (qui avait accepté de donner sa vie pour sauver celle de son mari) sur le point de se sacrifier; devant Hermès, représenté nu, se trouve Alceste et un personnage ailé qui est Thanatos (la Mort). Au Vème siècle avant notre ère, un concours fut organisé entre les sculpteurs les plus célèbres de l'époque pour la réalisation d'une statue d'Amazone qui devait être placée dans le temple d'Artémis. D'après Pline, tous les grands noms de la sculpture antique, tels Phidias, Polyclète, Crésilas et Pharadmon, prirent part à la compétition. Une fois les statues achevées, il fut décidé que les sculptures choisiraient eux-même l'oeuvre qui mériterait de remporter le premier prix. Chacun des artistes attribua le premier prix à sa propre oeuvre et le second à celle de Polyclète; le premier prix lui fut donc décerné et la statue qu'il avait réalisée obtint le droit d'être placée à l'intérieur du temple. Comme les musées mondiaux n'en possèdent plus que des copies d'époque romaine, on ne sait pas très bien laquelle attribuer à Polyclète.

Le temple d'Artémis fut détruit pour la dernière fois lors de l'invasion des Goths en 265 de notre ère. En dépit de l'extension partielle du Christianisme, on entreprit sa reconstruction, mais sa vie ne fut pas de longue durée. Plus tard, la plupart des matériaux récupérés dans les ruines du célèbre monument furent remployés dans l'église Saint Jean et, sur l'ordre de l'empereur Justinien, dans la construction de Sainte Sophie de Constantinople. Aujourd'hui, il ne reste pas grand chose qui puisse rappeler l'ancienne splendeur du temple d'Artémis. Mais l'archéologie a gagné une dimension nouvelle grâce aux précieuses trouvailles faites aux cours des fouilles menées actuellement par le Dr. Brammer de l'Institut Archéologique d'Autriche.

LATRINES

Les Latrines ( IIème siècles apr. J.-C.) :

Il faut savoir que chez les Romains les toilettes publiques ne servaient pas uniquement à la satisfaction des besoins naturels mais qu'elles étaient aussi un lieu de rencontres sociales comme les cafés chez nous. Les utilisateurs étaient assis les uns à côté des autres sans aucune séparation entre eux et ils en profitaient pour bavarder tranquillement.

Les latrines qui s'ouvraient sur une ruelle voûtée se trouvent sur le côté ouest des thermes de Scholastikia. Elles consistaient en un bassin carré central autour duquel étaient disposées des banquettes en marbre percées de trous. Le sol étaient recouvert de mosaïque et une rigole courrait devant les sièges. Le bassins était à l'air libre tandis que les banquettes étaient abritées par un toit en appentis prenant appui sur quatre colonnes placées au coin du bassin.

D’après les traces laissées sur le linteau et sur le seuil, on comprend qu’on entrait aux latrines par une porte à double battant. Une mosaic recouvrait le sol. L’eau se déversait par l’étroit canal qui se trouvait just devant. La canalisation principale était nettoyée avec l’eau qui venait des thermes voisin.

LATRINES
LATRINES+PANO
COMMERCIAL AGORA

L'Agora Commerciale –TETRAGON AGORA :

Outre la porte de Mazeus et Mithridate, On pouvait accéder à l'Agora par deux autres portes importantes, l'une à l'ouest, l'autre au nord. La porte de l'Ouest est assez belle, avec de nombreuses colonnes et une riche décoration. Mais on a pas encore procédé à sa restauration, ni à celle de la Porte du Nord au sujet de laquelle on ne possède aucun d'élément d'information.

L'Agora forme un carré de 111 mètres de côté. Son état le plus ancien remonte au IIIème siècle avant notre ère et elle prit sa forme ultime à l'époque de l'empereur Caracalla (211-217 ap. J.-C.). Au milieu du IVème siècle, l'Agora fut en grande partie détruite par des séismes puis reconstruite.

Sur les trois côtés autres que le côté nord, l'Agora était bordée de petites boutiques voûtées. Celles qui se trouvaient sur les côtés sud et est possédaient un étage. Les boutiques étaient précédées par une double colonnade couverte; à l'origine les colonnes étaient en granit, mais elles furent remplacées par des colonnes de marbre à la suite des restaurations effectuées au IVème siècle.

COMMERCIAL AGORA

Au milieu de l'Agora, qui avait l'aspect d'une vaste place, se trouvait un cadran solaire (gnomon) et une horloge à eau (clepsydre) dont on a retrouvé les fondations.

On a retrouvé des inscriptions relatives aux diverses statues de philosophes, d'orateurs, d'hommes politiques et de savants qui se trouvaient dans l'espace vide du centre de l'Agora.

A l'époque romaine, les agoras (ou forums) jouaient un rôle très important dans la vie de la cité. Comme elles faisaient partie des espaces semi-sacrés, on s'y conduisait avec beaucoup de déférence, par exemple on n'y qu'après avoir prononcé une prière. Caton le célèbre philosophe romain disait: ‘il ne faut pas entrer au forum avec les vêtements qu'on a porté aux champs.’

COMMERCIAL AGORA
COMMERCIAL AGORA

Dans ces agoras, on vendait, entre autre, des objets en bronze et en cuivre, des céramiques diverses (et plus particulièrement des lampes à huile), des herbes aromatiques d'Arabie,des produits alimentaires venus d'Anatolie Centrale

HELLENISTIc AGORA

tels que du vin, du miel ou de la viande séchée, des tissus de soie, des produits fabriqués à Ephèse tels que des parfums ou des bijoux faits avec des pierres précieuses.

Excavations for AGORA - HELLENISTIc ; Au cours des fouilles archéologiques, on a procédé en différents endroits à des sondages qui ont permis de retrouver des restes appartenant à l'Agora primitive qui se trouvait à une profondeur de 2 m. à 2,5 m. en dessous de la surface du sol actuel.

ISA BEY MOSQUE

La Mosquée D'Isa Bey :

La mosquée d'Ýsa Bey est la mosquée principale d'Ayasoluk, la ville seldjoukide et ottomane qui succède à Hagios Théologos, la ville byzantine d'Éphèse.

C'est le monument le plus important subsistant de l'époque des Aydýnoðullarý à Ayasoluk, voire dans l'ensemble de l'émirat d'Aydýn, et témoigne de la prospérité de la ville sous leur dynastie. L'édifice est situé sur les pentes d'Ayasoluk, entre le temple d'Artémis et la fortification byzantino-turque. Une inscription placée au-dessus de la porte occidentale indique qu'elle fut construite en 1374, l'an 776 de l'Hégire par l'architecte Þamlý Dýmýþklýoðlu Ali de Damas, sur commande d'Aydýnoðu Ýsa Bey, et inaugurée en janvier 137. C'est un édifice important dans l'histoire de l'architecture religieuse pré-ottomane, le second exemple seulement des mosquées à double minaret en Anatolie pour cette période.

La mosquée se présente comme un rectangle proche du carré, avec des dimensions de 56,53 m du Nord au Sud, sur 48,68 m d'Est en Ouest. Il se décompose en deux grands espaces de taille inégale : au Nord, une cour bordée de portiques, et au Sud la salle de prière barlongue avec ses deux coupoles.

ISA BEY MOSQUE

L'entrée principale du complexe est un portail monumental qui interrompt la façade Ouest face à la mer, à l'extrémité Sud du portique occidental, tout près de la salle de prières. Elle comporte un escalier et une niche abritant une fontaine. Elle est recouverte d'une voûte ornée de muqarnas et porte deux inscriptions de dédicace, l'une à l'extérieur, perdue, et l'autre à l'intérieur, qui est conservée. De part et d'autre de la porte, deux fenêtres sont décorées d'un voussoir coloré et d'un encadrement sculpté et pourvu d'incrustations polychromes. Deux autres entrées donnent accès à la cour, sur le côté oriental, dans une position symétrique au portail principal, et au centre du côté nord. Au centre de la cour se trouve une fontaine octogonale. Il ne subsiste plus du portique à arcades qui bordait les trois côtés nord, est et ouest de la cour que douze colonnes, qui sont principalement des spolia antiques.

ISABEY MOSQUE-HAREM

Le minaret sud-est de la cour a disparu mais la base octogonale et le corps cylindrique du minaret sud-ouest sont préservés jusqu'au balcon à muqarnas. Il s'élève jusqu'au niveau du toit, en prenant appui sur le contrefort du portail principal, à l'intérieur duquel est aménagé l'escalier d'accès en colimaçon.

L'accès à la salle de prières se fait par une arcade triple au centre de la façade Nord de l'édifice. Elle est surmontée de deux fenêtres à arc brisé encadrant une fenêtre ronde. La salle de prières mesure environ 18 m sur 48 m. Elle est divisée en deux longitudinalement par quatre énormes colonnes de granite noir: trois d'entre elles supportent un chapiteau à stalactites, tandis que la quatrième est surmontée d'un chapiteau composite romain en remploi.

HAREM & PLAN

La partie médiane, dans l'axe de la porte et du mihrab est couverte par deux coupoles portées par des arcs de briques. Celle du mihrab est d'un diamètre légèrement inférieur à la première. La lumière entre par une série de fenêtres disposées intervalles irréguliers aux deux tiers de la hauteur des murs.

Les murs de la mosquée sont construits de simples parpaings sans revêtement, sauf sur la façade ouest, pourvue d'un placage de marbre. Dans la salle de prières, les trompes d'angles de la coupole du mihrab possèdent un décor de carreaux de faïence, avec un motif d'hexagones et d'étoiles bleu marine et turquoise. Des motifs végétaux sont aussi employés.

ISABEY MOSQUE-Google

Ces motifs dans la niche de prières rappellent le décor du fronton des mosquées de Karatay et d'`Ala'ad-Dîn à Konya. À l'origine, le minber était recouvert de panneaux de noyer.

La mosquée subit des dommages à l'époque moderne. Une porte fut ouverte dans la niche du qibla et la couronne de muqarnas du mihrab retirée pour être transférée à la mosquée de Kestane Pazari à Izmir au XIXe siècle, alors que l'édifice servait de caravansérail. La niche du mihrab fut murée à une date ultérieure. La mosquée fut ensuite réparée en 1934 puis restaurée dans la seconde moitié du XXe siècle.

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ST.JOHN BASILICA

L'église Saint Jean

L'église Saint Jean est le plus remarquable de tous les bâtiment d'époque byzantine construit à Ephèse. Elle se trouve sur le versant sud de la colline où s'élève la citadelle de Selçuk.

L'historien Eusèbe a rapporté les faits et gestes des apôtres qui propagèrent le Christianisme dans l'empire romain; il signale la venue de Saint Jean en Asie Mineure pour prêcher la religion nouvelle. Et l'on comprend que pendant ces années-là, Saint Jean séjourna à Ephèse en compagnie de la Vierge Marie dont il avait la garde. Après la mort de Saint Paul, Saint Jean fut porté à la tête de l'ensemble des communautés qui dépendaient de l'Eglise d'Ephèse et il écrivit là son Evangile. A sa mort, il fut enterré à Ephèse, à l'endroit où se trouve aujourd'hui l'église qui porte son nom. Au IVème siècle, la communauté chrétienne d'Ephèse étant devenue puissante, elle fit construire au dessus de la tombe une basilique couverte d'un toit en bâtière. Plus tard, sous le règne de l'empereur byzantin Justinien (527-565), on construisit l'église dont on voit les restes aujourd'hui.

Les murailles qui entourent l'église et ses environs présentent vingt tours de formes diverses et trois portes fortifiées. La plupart des blocs de marbre utilisés pour la construction de ces fortifications proviennent de la ville antique et plus particulièrement du stade qui fut détruit par les chrétiens pour les raisons que nous avons déjà exposées.

La Porte De La Persécution

La plus remarquable des trois portes est celle dite "de la Persécution", mais il y en a deux autres qui sont respectivement sur les côtés ouest et est du bastion. La Porte de l'Ouest s'ouvre en direction d'Ephèse et une route pavée descend en serpentant à flanc de colline jusqu'à la mosquée d'Isa Bey. Cette porte est protégée par deux tours et donne sur une petite cour; l'ensemble a été restauré. Par contre, les travaux de la Porte de l'Est ne sont pas encore achevés.

Mais aujourd'hui, l'accès principal de l'église Saint Jean se fait par la porte de la Persécution qui est situé en face du parc de stationnement; une montée pavée de marbre conduit à la porte. Celle-ci se compose d'une haute entrée voûtée flanquée par deux tours carrées monumentales. Sur le mur qui joint les deux tours (c'est à dire au dessus de l'entrée), il y avait une dalle sculptée représentant Achille, mais elle a été transportée en Angleterre au Musée de l'Abbaye de Woburn. Après avoir franchi la porte, on pénétrait dans une petite cour qui avait un rôle défensif. En effet, l'ennemi attaquait de préférence les portes car elles constituaient généralement le point faible des systèmes de fortifications; si donc la porte extérieure avait été enfoncée par l'ennemi, celui-ci se retrouvait dans l'espace étroit de cette cour entièrement fermée de murs au sommet desquels se tenaient les défenseurs; l'assaillant devait donc poursuivre le combat dans une position défavorable. La porte de la Persécution est le dernier exemple de l'emploi en Asie Mineure de ce dispositif qui avait été si fréquent à l'époque hellénistique. Les inscriptions romaines visibles dans la cour proviennent des fouilles de l'église.

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L'Atrium

Situé à l'extrémité ouest de l'église, il mesure 34 x 47 m. Pour qu'il soit au même niveau que les nefs, il a fallu rattraper la dénivellation de la pente de la colline avec des murs de soutènement. L'atrium se présente comme un espace vide entouré d'un portique à colonnes et bordé extérieurement d'un promenoir muni d'une balustrade. On a retrouvé quelques vestiges du pavage. L'aile occidentale du portique abrite une citerne voûtée à trois compartiments. Au milieu de l'atrium on peut voir des jarres de diverses époques.

Le Narthex

C'est une salle large mais peut profonde qui fait la transition entre l'atrium et les nefs. Trois portes dont les linteaux étaient constitués de gros blocs de marbre, donnaient accès à l'intérieur de l'église. Le narthex était couvert par cinq petites coupoles. A une époque tardive, on construisit un exonarthex entre l'atrium et le narthex en ajoutant un mur et des portes.

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Les Nefs et La Crypte

C'est la partie principale du bâtiment, elle ne diffère pas des églises classiques à plan en croix et à trois nefs. La couverture était essentiellement assurée par six grandes coupoles: deux au dessus de la nef centrale, deux sur les transepts, une sur la croisée de transept et une au dessus du choeur; les nefs latérales, quant à elles, étaient voûtées en berceau.

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Les coupoles reposaient sur de puissants piliers en marbre et en briques qui sont encore visibles. Entre ces piliers, il y avait des colonnes de marbre veiné de bleu, qui séparaient les nefs; leurs chapiteaux portaient, tournés vers la nef centrale, les monogrammes de justinien et de son épouse Théodora, ce qui permet de dater la construction avec précision. Ces colonnes soutenaient des arcs sur lesquels prenait appui un second étage de colonnes. Sur les débris des coupoles qui ont pu être retrouvés on a relevé des traces de mosaïques et de fresques.

Le Mausolée de Saint Jean était à l'extrémité orientale de la nef centrale, devant l'abside. Deux marches permettaient d'accéder à une plate-forme surélevée recouverte de mosaïques de marbres de couleur qui ont été refaites conformément à l'original. La petite coupole soutenue par des colonnes torses a complètement disparu, de même que l'iconostase. L'ambon qui se trouvait dans cette partie de l'église est en cours de restauration.

La Chapelle et Le Trésor (skevophylakion)

La chapelle était contre le mur de transept nord; elle était couverte d'une toiture à charpente en bois. A l'origine, elle faisait partie des bâtiments du trésor qui sont derrière et elle ne fut transformée en chapelle qu'au Xème siècle. Les murs de l'abside sont couverts d'une fresque où figurent Saint Jean, Jésus et un saint non identifié.

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On accède au trésor par une porte qui s'ouvre devant la chapelle. Il comprenait, au centre une pièce circulaire de 6,3 m. de diamètre, et sur le devant un hall voûté à deux absides et un ensemble de constructions qui incluait la chapelle. L'intérieur du bâtiment principal avait un plan cruciforme et les pièces qui formaient les bras de la croix contenaient des niches à étagères. La coupole de ce bâtiment à deux niveaux est totalement détruite.

Le baptistère

On peut accéder au baptistère à partir du trésor. Entre l'église et lui, il y avait un étroit corridor qui longeait la nef nord. La fontaine à colonnes et le fronton que l'on voit là était un tombeau du VIème siècle ultérieurement transformé en fontaine. Le baptistère présente un plan complexe: au centre une salle de baptême octogonale, entourée d'un corridor étroit et sur les côtés deux salles à abside. La salle des baptêmes était intérieurement entourée de colonnes et d'arcs qui soutenaient une coupole aujourd'hui disparue, mais dont on sait (grâce à quelques fragments qui ont été retrouvés au cours des fouilles) qu'elle était couverte de mosaïques. Le sol était dallé de marbre et une cuve baptismale circulaire s'ouvrait en son centre, au ras du pavage; on y descendait par des escaliers disposés symétriquement. Le Baptistère a été construit au Vème siècle, antérieurement à l'église qui, elle, date de Justinien.

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Au VIIème et VIIIème siècle, Ephèse dut faire face aux incursions des Arabes; l'église et ses environs furent entourés d'une muraille qui rejoignait la citadelle du sommet de la colline, formant ainsi une sorte de défense avancée.

D'après des sources écrites, au début du Moyen-Age, l'église était tombée dans un état de grand délabrement. Malgré cela, l'église restait célèbre et des malades y venaient en pèlerinage, parfois de très loin, car on attribuait des vertus miraculeuses à la poussière de la chambre funéraire.

D'après le célèbre voyageur Ibn Batuta qui y passa à l'époque des émirs d'Aydin (XIVème siècle) l'église fut utilisée pendant un certain temps comme mosquée. La base de minaret que l'on voit à l'entrée du narthex date de cette époque.

Au XIVème siècle, l'église Saint Jean fut complètement éclipsée par sa rivale, la mosquée d'Isa Bey, construite en 1375; et elle fut finalement détruite par un tremblement de terre vers la fin du siècle.

Les premières fouilles furent menées en 1921-1922 par l'archéologue grec Sotiriu; plus tard, elles furent reprises par l'Institut Archéologique Autrichien qui dégagea une grande partie du bâtiment et qui, au cours de la campagne de restauration 1957-1958, remit en place les colonnes du second étage de la nef nord. Depuis 1960, le Musée d'Ephèse a entrepris des travaux de fouille, de restauration et d'aménagement qui, à partir de 1973, ont été placés sous la direction scientifique du Professeur E. Akurgal. Ils se poursuivent encore actuellement. Les crédits nécessaires à ces opérations ont été fournis par la Direction des Antiquités et des Musées et par une donation de la famille américaine Quadman.